Les résultats provisoires du second tour de l'élection présidentielle, annoncés à la surprise générale, jeudi 2 décembre 2010, par le président de la Commission électorale indépendante(CEI) Youssouf Bakayoko et qui donnent gagnant le candidat Ouattara Alassane, pourrait mettre le feu aux poudres dans le pays. De fait, cette annonce faite hier depuis le Golf Hôtel d'Abidjan a alourdi un peu plus l'atmosphère dans le pays. Alors que le président du Conseil Constitutionnel, Paul Yao N’dré, se préparait hier à se prononcer sur les résultats provisoires de la CEI, les Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire (FDSCI) bandaient les muscles de leurs côtés pour faire face à un éventuel cafouillage dans le pays. A la télévision nationale, le porte-parole de l'Armée ivoirienne, Babri Gohourou, a annoncé hier la fermeture des frontières maritimes, terrestres et aériennes. La tension est donc montée d'un cran et il faut craindre le pire dans les jours qui suivent. Que va-t-il se passer à Abidjan et à l'intérieur du pays si le Conseil constitutionnel annonce, ce vendredi, des résultats contraires à ceux donnés hier par la Commission électorale indépendante (CEI). Certainement qu'il y aura des explosions de joie du côté des partisans de Gbagbo et des expressions de colère chez les supporters d'Alassane Ouattara. Les militaires pourraient intervenir pour mettre de l'ordre non sans faire de dégâts. Et si l'Armée se trouvait être débordée par les manifestions à travers le pays, elle n'hésiterait peut-être pas à prendre ses responsabilités vu la situation qui serait alors incontrôlable. L’autre logique de crainte à avoir, c’est bien évidemment la réaction des forces armées des forces nouvelles au nord. Qu’adviendrait-il si à l’issue de ses délibérations le Conseil Constitutionnel invalidait le verdict donné par M. Bakayoko et proclamait Laurent Gbagbo vainqueur ? De ce côté-ci, on peut s’inquiéter que cette décision ne fasse bander des muscles aux ex-rebelles et ne remette en cause le processus de désarmement. L’on reviendrait carrément à la case départ de la résolution de la crise dont les élections du 28 novembre étaient censées consacrer la fin. Pour l'heure, on en n'est pas encore à ces schémas, mais il y a des signes qui ne trompent pas. Les derniers développements de l'actualité nationale sont de nature à perturber la quiétude des Ivoiriens et de tous ceux qui habitent ce pays.
TRA BI Charles
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