Rendez-vous avec l’horreur. Sur 51 personnes qui passaient la nuit au siège du Rassemblement des Républicains de Yopougon, secteur Wassakara, il ne reste que six survivants (des bénis de Dieu !) sur les lieux qui racontent l’horreur, la boucherie humaine organisée.
Ce jeudi 2 décembre, il est environ 7h00, lorsque notre équipe de reportage arrive sur les lieux. Dans la ruelle qui mène à ce siège, du monde à perte de vue. Sur les immeubles dans les environs, les voisins assistent à l’affluence. Dans la nuit, ils ont assisté de ces hauteurs, le commando venu exterminer les jeunes qui surveillent le siège du RDR. A l’entrée principale, il faut jouer des coudes pour avoir accès aux locaux. Une fois à l’intérieur, la scène est insoutenable, des marres de sang par endroits, qui rappellent étrangement l’immolation des moutons le jour de la Tabaski. Le sang fuse de partout. Les uns sont venus à la recherche d’un frère, d’un fils, les autres à la rencontre d’un époux, qu’ils ne verront plus.
Les gants qui ont servi à ramasser les corps jonchent le sol. Les victimes ont été déshabillées. Dans une marrée de sang, les tenues et les pièces (CNI, attestation d’identité, carte de militant) de Fofana Abdoulaye. Un homme présenté comme sans histoire, de profession tailleur, né en 1965. Selon un témoin qui a suivi la scène. L’homme qui a entendu les coups de feu venait aux nouvelles, lorsqu’il a rencontré un équipage du Cecos, qui l’a conduit sur les lieux. Où il a été froidement exécuté.
Dans le garage, trois jeunes miraculés, malgré les blessures et la douleur, trouvent les ressources nécessaires pour relater un crime planifié et froidement exécuté. Tous les témoignages convergent. C’est entre 21h et 22h que le commando pointe le nez. Aux cris de « Ouvrez ! Ouvrez ! », les éléments de sécurité ne répondront pas à cette présence bien curieuse en cette période de couvre-feu. Quelques instants après, un char de la Gendarmerie nationale défonce le portail. Ces agents en mission commandée, commencent par ‘‘rafaler’’. Les premières victimes au nombre de trois s’affaissent. « Déshabillez-vous ! », lancent ces étranges gendarmes avant de lâcher des bouteilles de gaz lacrymogènes pour mieux exécuter leur sale besogne.
« Vous avez dit que vous voulez le pouvoir, on va voir ! », ont-ils ajouté. Entre temps, le siège est encerclé par les autres membres du commando qui pilonnent les lieux. Tout le siège est mis sens dessous, sens dessus. Plusieurs corps jonchent le sol. Les bourreaux reviennent quelques instants sur leurs traces pour ramasser leurs « gibiers », encadrés par des chars de la Brigade anti-émeute (BAE) pour une destination inconnue. Les blessés, eux suivront le circuit de l’escadron de Gendarmerie de Yopougon en passant par le camp d’Agban avant de terminer par le Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yopougon. Les habitations environnantes au siège du RDR ont été passées au peine fin et des arrestations opérées. Les traces de balles sont encore perceptibles. Des portes fracturées attendaient d’être réparées. Des familles traumatisées commençaient à quitter le quartier.
Coulibaly Brahima
Ce jeudi 2 décembre, il est environ 7h00, lorsque notre équipe de reportage arrive sur les lieux. Dans la ruelle qui mène à ce siège, du monde à perte de vue. Sur les immeubles dans les environs, les voisins assistent à l’affluence. Dans la nuit, ils ont assisté de ces hauteurs, le commando venu exterminer les jeunes qui surveillent le siège du RDR. A l’entrée principale, il faut jouer des coudes pour avoir accès aux locaux. Une fois à l’intérieur, la scène est insoutenable, des marres de sang par endroits, qui rappellent étrangement l’immolation des moutons le jour de la Tabaski. Le sang fuse de partout. Les uns sont venus à la recherche d’un frère, d’un fils, les autres à la rencontre d’un époux, qu’ils ne verront plus.
Les gants qui ont servi à ramasser les corps jonchent le sol. Les victimes ont été déshabillées. Dans une marrée de sang, les tenues et les pièces (CNI, attestation d’identité, carte de militant) de Fofana Abdoulaye. Un homme présenté comme sans histoire, de profession tailleur, né en 1965. Selon un témoin qui a suivi la scène. L’homme qui a entendu les coups de feu venait aux nouvelles, lorsqu’il a rencontré un équipage du Cecos, qui l’a conduit sur les lieux. Où il a été froidement exécuté.
Dans le garage, trois jeunes miraculés, malgré les blessures et la douleur, trouvent les ressources nécessaires pour relater un crime planifié et froidement exécuté. Tous les témoignages convergent. C’est entre 21h et 22h que le commando pointe le nez. Aux cris de « Ouvrez ! Ouvrez ! », les éléments de sécurité ne répondront pas à cette présence bien curieuse en cette période de couvre-feu. Quelques instants après, un char de la Gendarmerie nationale défonce le portail. Ces agents en mission commandée, commencent par ‘‘rafaler’’. Les premières victimes au nombre de trois s’affaissent. « Déshabillez-vous ! », lancent ces étranges gendarmes avant de lâcher des bouteilles de gaz lacrymogènes pour mieux exécuter leur sale besogne.
« Vous avez dit que vous voulez le pouvoir, on va voir ! », ont-ils ajouté. Entre temps, le siège est encerclé par les autres membres du commando qui pilonnent les lieux. Tout le siège est mis sens dessous, sens dessus. Plusieurs corps jonchent le sol. Les bourreaux reviennent quelques instants sur leurs traces pour ramasser leurs « gibiers », encadrés par des chars de la Brigade anti-émeute (BAE) pour une destination inconnue. Les blessés, eux suivront le circuit de l’escadron de Gendarmerie de Yopougon en passant par le camp d’Agban avant de terminer par le Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yopougon. Les habitations environnantes au siège du RDR ont été passées au peine fin et des arrestations opérées. Les traces de balles sont encore perceptibles. Des portes fracturées attendaient d’être réparées. Des familles traumatisées commençaient à quitter le quartier.
Coulibaly Brahima