Traqué par les militants de la minorité présidentielle, Ibrahima Zoumana, président du Mouvement patriotique pour Alassane Dramane Ouattara (MPADO) a élu domicile au siège local. Sans le vouloir, il prenait rendez-vous avec une nuit d’horreur. Témoignage.
Pouvez-vous nous raconter les faits?
Les faits se sont produits entre 21 heures et 22 heures au siège de Yopougon Wassakara. Des éléments de la Gendarmerie nationale se sont présentés devant l’entrée du siège, et nous ont intimé l’ordre d’ouvrir la porte. Nous leur avons demandé pourquoi. Ils nous ont rétorqué d’ouvrir parce que nous aurions des armes cachées au sein du siège. Nous avons refusé d’obtempérer puisque nous ne nous reprochions rien. Ils ont, de ce fait, escaladé les murs, puis ce sont mis à tirer sur les personnes qui étaient à l’intérieur du siège. En le faisant, ils disaient qu’ils étaient fatigués de nous. Et qu’ils étaient venus pour nous tuer. Ils ont soutenus que puisque nous avons refusé de leur ouvrir le portail, c’est qu’il y avait anguille sous roche. Sur le champ, ils ont tué trois personnes et blessé cinq autres personnes. Certains des membres de la sécurité étant à l’intérieur du siège, sont montés sur la dalle pour savoir ce qui se passait. Ils ont tous été arrosés par les éléments de la Gendarmerie. Nous étions 51 personnes au siège. J’ai quitté ma maison pour venir au siège parce que ma vie était menacée. Donc j’étais avec les éléments de la sécurité. Lorsqu’ils ont fini leur basse besogne, leur chef leur a demandé de ne pas laisser de survivants. Parce que tout survivant serait un potentiel témoin. Il a donc demandé que tous les occupants du siège soient exécutés. Et il allait par la suite ramasser leur corps. Il y a eu des disputes entre eux. Car certains Gendarmes n’étaient pas d’accord avec ce projet inhumain. Par la suite, ils se sont mis à arroser l’enceinte du siège. Puis, ils sont sortis. Certains ont demandé qu’ils partent pour revenir en force puisqu’il y avait des survivants qui étaient cachés. Moi, je me trouvais dans l’une des chambres du siège. Sur ces faits, ils sont partis. Mais 15 minutes plus tard, ils étaient de retour. Celui qui faisant office de chef leur a demandé de tuer tout le monde. Ils ont donc recommencé à tirer. Mais apparemment ils avaient peur d’entrer dans les chambres. Etant donné qu’ils ne savaient pas ce qu’ils pourraient trouver à l’intérieur. Ainsi, ils se sont arrêtés au salon. Ils tiraient tout en intimant l’ordre aux hypothétiques survivants de sortir des chambres. Après cela, ils ont quitté les lieux en laissant les blessés. Et c’est après leur départ que nous sommes sortis des chambres. Et nous sommes allés nous cacher derrière un bistrot. Quelques minutes plus tard, ils sont revenus pour achever les blessés. Nous étions cachés et nous les regardions. Ils ont jeté des corps dans des fossés. Et ils ont emporté des survivants.
Ces survivants n’ont pas été tués sur place ?
Non, ils n’ont pas été tués sur place. Ils sont partis avec quelques éléments de la sécurité. Ils ont appelé un cargo pour venir ramasser tous les morts pour ne pas laisser de traces. Ils sont partis en croyant qu’ils avaient tué tout le monde. Ils ont pris tous les blessés, les morts, et ils sont partis avec eux. Il y a eu de nombreuses personnes tuées. Quant à nous, c’est ce matin que nous sommes revenus sur les lieux.
Mais les Gendarmes disent que vous avez tiré sur leur véhicule lorsqu’ils étaient en train de faire le couvre-feu. Qu’est-ce qu’il en est réellement ?
C’est faux et archi-faux. C’est un tissu de mensonge. Nous étions à l’intérieur du siège. Ce sont des menteurs. Je vous dis qu’il s’agit d’un assassinat programmé. Nous n’avions aucune arme. Alors comment aurions-nous pu tirer sur leur patrouille ? Nous étions tous à l’intérieur du siège. Nous avions fermé la porte d’accès à cause du couvre-feu. Nous étions en train de faire le thé et nous devisions tranquillement. Nous avions eu des échos qu’ils allaient attaquer notre siège. Et depuis ce moment, des éléments de la sécurité veillaient à nos côtés. Et les personnes dont la vie était menacée, avaient trouvé refuge au sein du siège.
C’était mon cas. Et il y en avait d’autre.
Donc vous n’aviez aucune machette sur vous ?
Nous n’avions pas de machette. Mais, j’ai vu des gourdins avec nos éléments de la sécurité. Et ça c’était pour sécuriser notre siège. Vous conviendrez avec moi qu’on ne peut pas tirer sur une patrouille avec des gourdins. Nos éléments de la sécurité n’avaient ni machette ni arme à feu.
A quelle heure sont-ils revenus chercher les corps ?
Ils sont revenus chercher les corps aux alentours de 3 heures voire 3 heures 30 du matin. Leur chef leur avait demandé de prendre les corps pour éviter les problèmes. Ils ont donc ramassé les corps. Ils les ont mis dans un cargo. Puis ils sont partis. Voilà ce qui s’est passé hier. Et nous avons appris encore qu’ils iront attaquer le siège de Cocody.
Est-ce qu’ils sont allés dans les cours jouxtant le siège ?
Oui, en effet. C’est dans une cour voisine qu’ils ont commencé tout d’abord. Ils ont défoncé la porte de cette cour. Et ils ont fait main basse sur des objets au prétexte que ces derniers avaient aussi des armes planquées. C’est après cette cour qu’ils se sont dirigés sur le siège.
Qui est le propriétaire de cette cour voisine au siège ?
La cour appartient à un militant du RDR (Rassemblement des Républicains, ndlr).
Propos recueillis par Coulibaly Brahima
Pouvez-vous nous raconter les faits?
Les faits se sont produits entre 21 heures et 22 heures au siège de Yopougon Wassakara. Des éléments de la Gendarmerie nationale se sont présentés devant l’entrée du siège, et nous ont intimé l’ordre d’ouvrir la porte. Nous leur avons demandé pourquoi. Ils nous ont rétorqué d’ouvrir parce que nous aurions des armes cachées au sein du siège. Nous avons refusé d’obtempérer puisque nous ne nous reprochions rien. Ils ont, de ce fait, escaladé les murs, puis ce sont mis à tirer sur les personnes qui étaient à l’intérieur du siège. En le faisant, ils disaient qu’ils étaient fatigués de nous. Et qu’ils étaient venus pour nous tuer. Ils ont soutenus que puisque nous avons refusé de leur ouvrir le portail, c’est qu’il y avait anguille sous roche. Sur le champ, ils ont tué trois personnes et blessé cinq autres personnes. Certains des membres de la sécurité étant à l’intérieur du siège, sont montés sur la dalle pour savoir ce qui se passait. Ils ont tous été arrosés par les éléments de la Gendarmerie. Nous étions 51 personnes au siège. J’ai quitté ma maison pour venir au siège parce que ma vie était menacée. Donc j’étais avec les éléments de la sécurité. Lorsqu’ils ont fini leur basse besogne, leur chef leur a demandé de ne pas laisser de survivants. Parce que tout survivant serait un potentiel témoin. Il a donc demandé que tous les occupants du siège soient exécutés. Et il allait par la suite ramasser leur corps. Il y a eu des disputes entre eux. Car certains Gendarmes n’étaient pas d’accord avec ce projet inhumain. Par la suite, ils se sont mis à arroser l’enceinte du siège. Puis, ils sont sortis. Certains ont demandé qu’ils partent pour revenir en force puisqu’il y avait des survivants qui étaient cachés. Moi, je me trouvais dans l’une des chambres du siège. Sur ces faits, ils sont partis. Mais 15 minutes plus tard, ils étaient de retour. Celui qui faisant office de chef leur a demandé de tuer tout le monde. Ils ont donc recommencé à tirer. Mais apparemment ils avaient peur d’entrer dans les chambres. Etant donné qu’ils ne savaient pas ce qu’ils pourraient trouver à l’intérieur. Ainsi, ils se sont arrêtés au salon. Ils tiraient tout en intimant l’ordre aux hypothétiques survivants de sortir des chambres. Après cela, ils ont quitté les lieux en laissant les blessés. Et c’est après leur départ que nous sommes sortis des chambres. Et nous sommes allés nous cacher derrière un bistrot. Quelques minutes plus tard, ils sont revenus pour achever les blessés. Nous étions cachés et nous les regardions. Ils ont jeté des corps dans des fossés. Et ils ont emporté des survivants.
Ces survivants n’ont pas été tués sur place ?
Non, ils n’ont pas été tués sur place. Ils sont partis avec quelques éléments de la sécurité. Ils ont appelé un cargo pour venir ramasser tous les morts pour ne pas laisser de traces. Ils sont partis en croyant qu’ils avaient tué tout le monde. Ils ont pris tous les blessés, les morts, et ils sont partis avec eux. Il y a eu de nombreuses personnes tuées. Quant à nous, c’est ce matin que nous sommes revenus sur les lieux.
Mais les Gendarmes disent que vous avez tiré sur leur véhicule lorsqu’ils étaient en train de faire le couvre-feu. Qu’est-ce qu’il en est réellement ?
C’est faux et archi-faux. C’est un tissu de mensonge. Nous étions à l’intérieur du siège. Ce sont des menteurs. Je vous dis qu’il s’agit d’un assassinat programmé. Nous n’avions aucune arme. Alors comment aurions-nous pu tirer sur leur patrouille ? Nous étions tous à l’intérieur du siège. Nous avions fermé la porte d’accès à cause du couvre-feu. Nous étions en train de faire le thé et nous devisions tranquillement. Nous avions eu des échos qu’ils allaient attaquer notre siège. Et depuis ce moment, des éléments de la sécurité veillaient à nos côtés. Et les personnes dont la vie était menacée, avaient trouvé refuge au sein du siège.
C’était mon cas. Et il y en avait d’autre.
Donc vous n’aviez aucune machette sur vous ?
Nous n’avions pas de machette. Mais, j’ai vu des gourdins avec nos éléments de la sécurité. Et ça c’était pour sécuriser notre siège. Vous conviendrez avec moi qu’on ne peut pas tirer sur une patrouille avec des gourdins. Nos éléments de la sécurité n’avaient ni machette ni arme à feu.
A quelle heure sont-ils revenus chercher les corps ?
Ils sont revenus chercher les corps aux alentours de 3 heures voire 3 heures 30 du matin. Leur chef leur avait demandé de prendre les corps pour éviter les problèmes. Ils ont donc ramassé les corps. Ils les ont mis dans un cargo. Puis ils sont partis. Voilà ce qui s’est passé hier. Et nous avons appris encore qu’ils iront attaquer le siège de Cocody.
Est-ce qu’ils sont allés dans les cours jouxtant le siège ?
Oui, en effet. C’est dans une cour voisine qu’ils ont commencé tout d’abord. Ils ont défoncé la porte de cette cour. Et ils ont fait main basse sur des objets au prétexte que ces derniers avaient aussi des armes planquées. C’est après cette cour qu’ils se sont dirigés sur le siège.
Qui est le propriétaire de cette cour voisine au siège ?
La cour appartient à un militant du RDR (Rassemblement des Républicains, ndlr).
Propos recueillis par Coulibaly Brahima