Au lendemain de l'invalidation de l'élection de Ouattara par le Conseil constitutionnel ivoirien, la tension monte dans le pays.
L'armée ivoirienne a fermé jeudi soir toutes les frontières de la Côte d'Ivoire, après l'annonce de la victoire d'Alassane Ouattara à la présidentielle, résultat contesté par le Conseil constitutionnel qui l'a jugé sans valeur juridique.
Proche allié du président sortant Laurent Gbagbo, Paul Yao N'Dré, président du Conseil constitutionnel (organisme qui doit ratifier le résultat afin qu'il soit valide), a assuré que l'annonce faite par la Commission électorale indépendante (CEI) était illégale car elle était intervenue après l'expiration du délai prévu, mercredi à minuit.
Un peu plus tard, l'armée ivoirienne a fermé "jusqu'à nouvel ordre" les frontières terrestres, aériennes et maritimes du pays, sans donner d'explication. L'organisme de régulation des médias a fait savoir qu'il avait suspendu la diffusion en Côte d'Ivoire de la chaîne française Canal Plus Horizon. France 24 et RFI n'étaient plus diffusées non plus.
La victoire de Ouattara invalidée
Après quatre jours d'une attente de plus en plus lourde, le président de la CEI a proclamé la victoire de Ouattara aux dépens du président sortant, Laurent Gbagbo, crédité de 45,9% des voix. "La commission électorale indépendante a transmis au Conseil constitutionel, conformément à la disposition légale en vigueur, les résultats qu'elle a enregistrés et validés, accompagnés de l'ensemble des procès-verbaux", a déclaré Youssouf Bakayoko, qui a rencontré les journalistes à la surprise générale dans un hôtel d'Abidjan sous protection de l'Onu où Ouattara a établi son QG de campagne.
Selon un diplomate occidental, Youssouf Bakayoko a choisi d'annoncer les résultats dans l'hôtel sous protection de l'Onu plutôt qu'au siège de la CEI par crainte pour sa sécurité. Ouattara, ancien Premier ministre et ex-directeur adjoint du FMI, a aussitôt déclaré aux journalistes qu'il avait l'intention de former un gouvernement d'union nationale qui comprendrait des membres des différents mouvements politiques du pays et de la société civile.
Mais le camp Gbagbo, qui réclame l'annulation des résultats dans quatre régions du Nord, fief de Ouattara, a réagi en affirmant que ces résultats provisoires n'avaient pas de "validité juridique". "Une fois (ce délai) expiré, la CEI n'est plus compétente pour se prononcer sur les résultats", a dit Paul Yao N'Dré. "C'est le Conseil constitutionnel qui est habilité a se prononcer sur les cas litigieux."
Le Conseil constitutionnel dispose d'un délai de sept jours pour fournir une totalisation définitive des voix exprimées le 28 novembre mais N'Dré a indiqué que les résultats définitifs pourraient être communiqués dans les heures à venir.
Un porte-parole de l'instance déclarait dans l'après-midi que le conseil était compétent "pour juger les résultats de l'élection présidentielle" et pouvait de ce fait invalider ceux qui présentent des problèmes. Sur la base des résultats communiqués par la commission, Ouattara dispose de 400 000 voix d'avance sur Gbagbo.
Paris fait appel à la responsabilité des dirigents
Illustrant les inquiétudes de la communauté internationale à l'égard d'un scrutin jugé capital pour l'avenir du pays, le Conseil de sécurité des Nations unies a averti les parties ivoiriennes qu'il était prêt à prendre des "mesures appropriées" - synonyme de sanction dans le langage diplomatique - contre quiconque bloquerait le processus électoral.
Un peu plus tard, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a assuré que les Nations unies entreprendraient "toutes les actions possibles dans le cadre de leur mandat pour maintenir le processus électoral sur les rails, pour préserver la paix et la sécurité dans le pays et pour soutenir les efforts (des Ivoiriens) pour conclure avec succès le processus de paix".
Les Etats-Unis ont eux aussi appelé toutes les parties en présence à respecter les résultats. "Des observateurs crédibles, accrédités, ont qualifié le scrutin de libre et juste, et aucun parti ne devrait être autorisé à bloquer davantage le processus électoral", a déclaré Mike Hammer, porte-parole du Conseil à la sécurité nationale de la Maison blanche.
La France a fait appel de son côté à la responsabilité des dirigeants ivoiriens pour que le processus électoral soit mené à bien "dans un climat apaisé". Dans un communiqué diffusé jeudi soir par l'Elysée, Nicolas Sarkozy "lance un appel aux dirigeants et responsables ivoiriens concernés pour que le processus électoral, si bien engagé, s'achève rapidement dans un climat apaisé et ouvre à la Côte d'Ivoire une nouvelle ère de paix et de prospérité".
L'armée ivoirienne a fermé jeudi soir toutes les frontières de la Côte d'Ivoire, après l'annonce de la victoire d'Alassane Ouattara à la présidentielle, résultat contesté par le Conseil constitutionnel qui l'a jugé sans valeur juridique.
Proche allié du président sortant Laurent Gbagbo, Paul Yao N'Dré, président du Conseil constitutionnel (organisme qui doit ratifier le résultat afin qu'il soit valide), a assuré que l'annonce faite par la Commission électorale indépendante (CEI) était illégale car elle était intervenue après l'expiration du délai prévu, mercredi à minuit.
Un peu plus tard, l'armée ivoirienne a fermé "jusqu'à nouvel ordre" les frontières terrestres, aériennes et maritimes du pays, sans donner d'explication. L'organisme de régulation des médias a fait savoir qu'il avait suspendu la diffusion en Côte d'Ivoire de la chaîne française Canal Plus Horizon. France 24 et RFI n'étaient plus diffusées non plus.
La victoire de Ouattara invalidée
Après quatre jours d'une attente de plus en plus lourde, le président de la CEI a proclamé la victoire de Ouattara aux dépens du président sortant, Laurent Gbagbo, crédité de 45,9% des voix. "La commission électorale indépendante a transmis au Conseil constitutionel, conformément à la disposition légale en vigueur, les résultats qu'elle a enregistrés et validés, accompagnés de l'ensemble des procès-verbaux", a déclaré Youssouf Bakayoko, qui a rencontré les journalistes à la surprise générale dans un hôtel d'Abidjan sous protection de l'Onu où Ouattara a établi son QG de campagne.
Selon un diplomate occidental, Youssouf Bakayoko a choisi d'annoncer les résultats dans l'hôtel sous protection de l'Onu plutôt qu'au siège de la CEI par crainte pour sa sécurité. Ouattara, ancien Premier ministre et ex-directeur adjoint du FMI, a aussitôt déclaré aux journalistes qu'il avait l'intention de former un gouvernement d'union nationale qui comprendrait des membres des différents mouvements politiques du pays et de la société civile.
Mais le camp Gbagbo, qui réclame l'annulation des résultats dans quatre régions du Nord, fief de Ouattara, a réagi en affirmant que ces résultats provisoires n'avaient pas de "validité juridique". "Une fois (ce délai) expiré, la CEI n'est plus compétente pour se prononcer sur les résultats", a dit Paul Yao N'Dré. "C'est le Conseil constitutionnel qui est habilité a se prononcer sur les cas litigieux."
Le Conseil constitutionnel dispose d'un délai de sept jours pour fournir une totalisation définitive des voix exprimées le 28 novembre mais N'Dré a indiqué que les résultats définitifs pourraient être communiqués dans les heures à venir.
Un porte-parole de l'instance déclarait dans l'après-midi que le conseil était compétent "pour juger les résultats de l'élection présidentielle" et pouvait de ce fait invalider ceux qui présentent des problèmes. Sur la base des résultats communiqués par la commission, Ouattara dispose de 400 000 voix d'avance sur Gbagbo.
Paris fait appel à la responsabilité des dirigents
Illustrant les inquiétudes de la communauté internationale à l'égard d'un scrutin jugé capital pour l'avenir du pays, le Conseil de sécurité des Nations unies a averti les parties ivoiriennes qu'il était prêt à prendre des "mesures appropriées" - synonyme de sanction dans le langage diplomatique - contre quiconque bloquerait le processus électoral.
Un peu plus tard, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a assuré que les Nations unies entreprendraient "toutes les actions possibles dans le cadre de leur mandat pour maintenir le processus électoral sur les rails, pour préserver la paix et la sécurité dans le pays et pour soutenir les efforts (des Ivoiriens) pour conclure avec succès le processus de paix".
Les Etats-Unis ont eux aussi appelé toutes les parties en présence à respecter les résultats. "Des observateurs crédibles, accrédités, ont qualifié le scrutin de libre et juste, et aucun parti ne devrait être autorisé à bloquer davantage le processus électoral", a déclaré Mike Hammer, porte-parole du Conseil à la sécurité nationale de la Maison blanche.
La France a fait appel de son côté à la responsabilité des dirigeants ivoiriens pour que le processus électoral soit mené à bien "dans un climat apaisé". Dans un communiqué diffusé jeudi soir par l'Elysée, Nicolas Sarkozy "lance un appel aux dirigeants et responsables ivoiriens concernés pour que le processus électoral, si bien engagé, s'achève rapidement dans un climat apaisé et ouvre à la Côte d'Ivoire une nouvelle ère de paix et de prospérité".