On les voyait venir et ils l’ont fait. Hier, à 17h, la France et ses mercenaires du RHDP ont tenté le coup d’Etat électoral préparé depuis des années au bénéfice d’Alassane Ouattara. Au Golf Hôtel, Youssouf Bakayoko a été contraint de donner de faux résultats de la présidentielle ivoirienne au monde entier pour sauver sa peau. A présent, selon toute vraisemblance c’est la France qui espère prendre le relai pour obliger Laurent Gbago à céder le pouvoir à son poulain, Alassane Ouattara. Cela était prévisible.
Au lendemain du second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, Mme Hilary Clinton, Secrétaire d’Etat américain, a cru bon de publier une déclaration par laquelle elle demande, entre autres recommandations, aux deux candidats, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, « de permettre à ce que le décompte et l’annonce des résultats se déroulent sans entrave et de respecter les résultats qui seront annoncés ». Sciemment ou non, l’épouse de l’ancien président Bill Clinton venait ainsi d’ouvrir la boîte de pandore. Alors, à sa suite, par deux déclarations successives rapportées par la presse française, Mme Alliot Marie, ministre français des Affaires étrangères et Européennes, puis son président Nicolas Sarkozy, se sont engouffré dans la brèche ouverte pour exiger à la Commission électorale indépendante de Côte d’Ivoire (CEI) « de prendre ses responsabilités pour proclamer le résultat provisoire dans le délai légal », c’est-à-dire avant minuit, avant-hier mercredi. Evidemment, il ne manquait qu’une voix dans ce concert d’exigences à caractère esclavagiste et c’était celle d’Alassane Ouattara, l’autre compétiteur du 2nd tour de la présidentielle ivoirienne. Avant-hier, le candidat du Rassemblement des Républicains (RDR) a naturellement fini par se joindre au camp des néo-colonialistes qui est le sien. Dans une déclaration faite depuis sa résidence à Cocody, le candidat Ouattara demande à la CEI « de publier immédiatement » le résultat provisoire de ce 2nd round de la présidentielle. Pis, il pousse le bouchon jusqu’à demander à l’autre candidat, son « frère Laurent Gbagbo d’accepter le résultat… ».
Il est vrai que, en ce 21ème siècle, les Etats africains foisonnent encore de présidents bouffons et que des dirigeants comme M. Alassane Ouattara continuent de servir le thé aux derniers esclavagistes. Mais cela peut-il justifier que la communauté internationale exige des Africains ce qu’elle ne demanderait jamais aux Européens et aux Américains ? Pour qui ne le saurait pas, la CEI est indépendante. Elle fonctionne selon la constitution ivoirienne et le code électorale. Dans l’organisation des élections, elle a établi son propre mode opératoire que ni aucun candidat ni la communauté internationale, encore moins le président de la République ne peut modifier.
Une communauté internationale pyromane
Comment, dans ces conditions, peut-on demander à la CEI de proclamer immédiatement un résultat sans violer son propre mode opératoire ? Pourquoi des dirigeants de pays aussi puissants et développés peuvent-ils croire, dès qu’il s’agit de l’Afrique, que les institutions républicaines n’ont aucune valeur ? Pour ce qui concerne la Côte d’Ivoire, ne sont-ils pas en train de pousser les populations à l’affrontement en exigeant un « résultat » que l’institution CEI n’a pas ? Déjà, certains médias français se sont autorisés à annoncer « la victoire » d’Alassane Ouattara, ce qui a eu deux fâcheuses conséquences : La violation du couvre feu par des militants RDR du quartier de Yopougon-Wassakara, au nord d’Abidjan, sûrement sortis nombreux dans la rue pour festoyer ; Elle a vraisemblablement poussé ces faux fêtards, effarouchés d’avoir été interrompus, à engager les affrontements avec les forces de l’ordre parties les rappeler à l’ordre et leur signifier qu’aucun résultat n’a été proclamé. Le bilan est connu : quatre morts, des blessés et d’importants dégâts matériels.
Toutes ces déclarations et leurs corolaires de violences de la nuit du mercredi à jeudi sont à mettre également sur le compte du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire, Young Jin. Choi, et de Mme Maria Espinoza, chef de la mission d’observation de l’Union européenne. Sous leurs yeux, dès la fermeture du scrutin du dimanche 28 novembre, d’innombrables militants, représentants dans les bureaux de vote et partisans de La Majorité présidentielle ont commencé à revenir, du Nord sous contrôle des rebelles, dans un état de santé déplorable. On note, jusqu’à ce jour, des hommes violentés, des femmes violées, des blessés au corps marqué de plaies béantes ou de boursouflures saignantes. Porteurs de ces témoignages de violences inouïes, autant de violations barbares des droits de l’Homme dans ce fief du candidat Alassane Ouattara et de sa rébellion, ces hommes et femmes qui souffrent dans leur chair constituent la preuve que là-bas, en matière de sauvageries, tout s’est déroulé le dimanche 28 novembre, sauf des élections dignes des peuples civilisées. Et pourtant, sur ces tristes évènements, M. Choi et Mme Maria Espinoza ont dramatiquement fermé les yeux, au risque de se comporter comme des aveugles. C’est dans cet état partisan qu’ils ont proclamé, l’un à la suite de l’autre, que « partout en Côte d’Ivoire, le vote a été globalement démocratique » ! Une vraie prime à la violence !
Il est certes indéniable que la communauté internationale a beaucoup épaulé la Côte d’Ivoire dans le processus de sortie de la crise infligé au peuple par Alassane Ouattara et sa rébellion. Mais de là à adopter, en fin de parcours, des positions et des déclarations à l’emporte pièce, elle risque de tout remettre en cause au lieu de faciliter la réconciliation des Ivoiriens. Car, en vérité, pour certifier les élections ivoiriennes et se faire respecter de tous les camps, cette communauté internationale doit éviter des déclarations aveugles qui font croire aux victimes d’aujourd’hui que la violence est ce qui est la norme recherchée par ceux qui se font passer pour des certificateurs d’élections démocratiques en Afrique. Les Ivoiriens en lutte pour leur totale souveraineté ne sauraient accepter les décisions d’une communauté internationale visiblement partisane et pyromane.
César Etou
cesaretou2002@yahoo.fr
Au lendemain du second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, Mme Hilary Clinton, Secrétaire d’Etat américain, a cru bon de publier une déclaration par laquelle elle demande, entre autres recommandations, aux deux candidats, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, « de permettre à ce que le décompte et l’annonce des résultats se déroulent sans entrave et de respecter les résultats qui seront annoncés ». Sciemment ou non, l’épouse de l’ancien président Bill Clinton venait ainsi d’ouvrir la boîte de pandore. Alors, à sa suite, par deux déclarations successives rapportées par la presse française, Mme Alliot Marie, ministre français des Affaires étrangères et Européennes, puis son président Nicolas Sarkozy, se sont engouffré dans la brèche ouverte pour exiger à la Commission électorale indépendante de Côte d’Ivoire (CEI) « de prendre ses responsabilités pour proclamer le résultat provisoire dans le délai légal », c’est-à-dire avant minuit, avant-hier mercredi. Evidemment, il ne manquait qu’une voix dans ce concert d’exigences à caractère esclavagiste et c’était celle d’Alassane Ouattara, l’autre compétiteur du 2nd tour de la présidentielle ivoirienne. Avant-hier, le candidat du Rassemblement des Républicains (RDR) a naturellement fini par se joindre au camp des néo-colonialistes qui est le sien. Dans une déclaration faite depuis sa résidence à Cocody, le candidat Ouattara demande à la CEI « de publier immédiatement » le résultat provisoire de ce 2nd round de la présidentielle. Pis, il pousse le bouchon jusqu’à demander à l’autre candidat, son « frère Laurent Gbagbo d’accepter le résultat… ».
Il est vrai que, en ce 21ème siècle, les Etats africains foisonnent encore de présidents bouffons et que des dirigeants comme M. Alassane Ouattara continuent de servir le thé aux derniers esclavagistes. Mais cela peut-il justifier que la communauté internationale exige des Africains ce qu’elle ne demanderait jamais aux Européens et aux Américains ? Pour qui ne le saurait pas, la CEI est indépendante. Elle fonctionne selon la constitution ivoirienne et le code électorale. Dans l’organisation des élections, elle a établi son propre mode opératoire que ni aucun candidat ni la communauté internationale, encore moins le président de la République ne peut modifier.
Une communauté internationale pyromane
Comment, dans ces conditions, peut-on demander à la CEI de proclamer immédiatement un résultat sans violer son propre mode opératoire ? Pourquoi des dirigeants de pays aussi puissants et développés peuvent-ils croire, dès qu’il s’agit de l’Afrique, que les institutions républicaines n’ont aucune valeur ? Pour ce qui concerne la Côte d’Ivoire, ne sont-ils pas en train de pousser les populations à l’affrontement en exigeant un « résultat » que l’institution CEI n’a pas ? Déjà, certains médias français se sont autorisés à annoncer « la victoire » d’Alassane Ouattara, ce qui a eu deux fâcheuses conséquences : La violation du couvre feu par des militants RDR du quartier de Yopougon-Wassakara, au nord d’Abidjan, sûrement sortis nombreux dans la rue pour festoyer ; Elle a vraisemblablement poussé ces faux fêtards, effarouchés d’avoir été interrompus, à engager les affrontements avec les forces de l’ordre parties les rappeler à l’ordre et leur signifier qu’aucun résultat n’a été proclamé. Le bilan est connu : quatre morts, des blessés et d’importants dégâts matériels.
Toutes ces déclarations et leurs corolaires de violences de la nuit du mercredi à jeudi sont à mettre également sur le compte du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire, Young Jin. Choi, et de Mme Maria Espinoza, chef de la mission d’observation de l’Union européenne. Sous leurs yeux, dès la fermeture du scrutin du dimanche 28 novembre, d’innombrables militants, représentants dans les bureaux de vote et partisans de La Majorité présidentielle ont commencé à revenir, du Nord sous contrôle des rebelles, dans un état de santé déplorable. On note, jusqu’à ce jour, des hommes violentés, des femmes violées, des blessés au corps marqué de plaies béantes ou de boursouflures saignantes. Porteurs de ces témoignages de violences inouïes, autant de violations barbares des droits de l’Homme dans ce fief du candidat Alassane Ouattara et de sa rébellion, ces hommes et femmes qui souffrent dans leur chair constituent la preuve que là-bas, en matière de sauvageries, tout s’est déroulé le dimanche 28 novembre, sauf des élections dignes des peuples civilisées. Et pourtant, sur ces tristes évènements, M. Choi et Mme Maria Espinoza ont dramatiquement fermé les yeux, au risque de se comporter comme des aveugles. C’est dans cet état partisan qu’ils ont proclamé, l’un à la suite de l’autre, que « partout en Côte d’Ivoire, le vote a été globalement démocratique » ! Une vraie prime à la violence !
Il est certes indéniable que la communauté internationale a beaucoup épaulé la Côte d’Ivoire dans le processus de sortie de la crise infligé au peuple par Alassane Ouattara et sa rébellion. Mais de là à adopter, en fin de parcours, des positions et des déclarations à l’emporte pièce, elle risque de tout remettre en cause au lieu de faciliter la réconciliation des Ivoiriens. Car, en vérité, pour certifier les élections ivoiriennes et se faire respecter de tous les camps, cette communauté internationale doit éviter des déclarations aveugles qui font croire aux victimes d’aujourd’hui que la violence est ce qui est la norme recherchée par ceux qui se font passer pour des certificateurs d’élections démocratiques en Afrique. Les Ivoiriens en lutte pour leur totale souveraineté ne sauraient accepter les décisions d’une communauté internationale visiblement partisane et pyromane.
César Etou
cesaretou2002@yahoo.fr