Tous les signaux sont rouges. La Côte d’Ivoire fonce droit dans le mur. Depuis, l’annonce officielle de l’écrasante victoire du candidat du RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix), Alassane Ouattara, crédité de 54,1% des suffrages exprimés contre 45,9% pour son adversaire, le président sortant Laurent Gbagbo, lors du second tour de la présidentielle, tenu dimanche dernier, la tension est montée d’un cran dans le pays. Avec notamment les sorties impromptues du président du Conseil Constitutionnel, Yao Paul N’Dré, qui s’est empressé de déclarer sur les antennes de la très partisane télévision publique que ces résultats, proclamés par la CEI (Commission Electorale Indépendante), n’étaient pas valides, au motif que la CEI n’avait pas respecté le délai légal de 3 jours. Sans avoir au préalable été saisi du dossier. Lui, qui pourtant avait entériné le vote du 1er tour bien que les résultats aient été rendus publics quatre jours après le scrutin.
Personne n’est dupe. Dans la stratégie des frontistes, Paul Yao N’Dré est, comme le dit si bien l’homme de la rue, le « dernier kata ». En clair, en le nommant à la tête de cette institution, Laurent Gbagbo lui avait confié une mission bien précise : retourner les résultats de la présidentielle, quels qu’ils soient, en sa faveur. Afin qu’il puisse se maintenir encore au pouvoir.
Mais au-delà de se prononcer sur une élection, que tous les observateurs, en tout cas ceux dignes de ce nom, jugent unanimement démocratique, Paul Yao N’Dré joue le destin d’un pays. Il s’agira pour lui de sauver une nation ou un individu.
Prendre le risque, ô combien dangereux, d’invalider les résultats donnés par la CEI, donc l’élection d’Alassane Ouattara plongerait indubitablement le pays dans l’incertitude. Et le pire est à craindre, parce que nul n’image que les militants du RHDP ne sauraient tolérer un coup d’Etat inconstitutionnel, encore moins le vol de leur victoire, acquise haut à la main.
Ce serait aussi une grave entorse à la démocratie et surtout un refus de la volonté du peuple, aux conséquences inimaginables. Si les Ivoiriens sont sortis massivement pour aller aux urnes (83% au 1er tour et 81% au second tour), c’est qu’ils tenaient à montrer à la face du monde leur soif de changement. Il n’est donc pas si sûr qu’ils restent les bras croisés face à ce hold-up électoral.
Hier matin, le RHDP a donné le ton, en prévenant que si jamais Paul Yao N’Dré osait opérer un « braquage électoral » en faveur de Gbagbo, le camp présidentiel le trouverait sur son chemin. Autant dire qu’on est déjà dans une logique d’affrontement.
Le président de la Cour constitutionnelle avait entre ses dix doigts, l’avenir de 20 millions d’Ivoiriens. Il les a sacrifiés sur l’autel de son amitié avec Laurent Gbagbo, qui a montré à toute la planète depuis dimanche, qu’il n’est vraiment pas le démocrate, l’ « enfant des élections » qu’il prétend à tue-tête, être. Espérons que la sagesse l’habitera et qu’il comprendra que la Côte d’Ivoire est au-dessus de tout. Même, les amitiés les plus fortes.
Y. Sangaré
Personne n’est dupe. Dans la stratégie des frontistes, Paul Yao N’Dré est, comme le dit si bien l’homme de la rue, le « dernier kata ». En clair, en le nommant à la tête de cette institution, Laurent Gbagbo lui avait confié une mission bien précise : retourner les résultats de la présidentielle, quels qu’ils soient, en sa faveur. Afin qu’il puisse se maintenir encore au pouvoir.
Mais au-delà de se prononcer sur une élection, que tous les observateurs, en tout cas ceux dignes de ce nom, jugent unanimement démocratique, Paul Yao N’Dré joue le destin d’un pays. Il s’agira pour lui de sauver une nation ou un individu.
Prendre le risque, ô combien dangereux, d’invalider les résultats donnés par la CEI, donc l’élection d’Alassane Ouattara plongerait indubitablement le pays dans l’incertitude. Et le pire est à craindre, parce que nul n’image que les militants du RHDP ne sauraient tolérer un coup d’Etat inconstitutionnel, encore moins le vol de leur victoire, acquise haut à la main.
Ce serait aussi une grave entorse à la démocratie et surtout un refus de la volonté du peuple, aux conséquences inimaginables. Si les Ivoiriens sont sortis massivement pour aller aux urnes (83% au 1er tour et 81% au second tour), c’est qu’ils tenaient à montrer à la face du monde leur soif de changement. Il n’est donc pas si sûr qu’ils restent les bras croisés face à ce hold-up électoral.
Hier matin, le RHDP a donné le ton, en prévenant que si jamais Paul Yao N’Dré osait opérer un « braquage électoral » en faveur de Gbagbo, le camp présidentiel le trouverait sur son chemin. Autant dire qu’on est déjà dans une logique d’affrontement.
Le président de la Cour constitutionnelle avait entre ses dix doigts, l’avenir de 20 millions d’Ivoiriens. Il les a sacrifiés sur l’autel de son amitié avec Laurent Gbagbo, qui a montré à toute la planète depuis dimanche, qu’il n’est vraiment pas le démocrate, l’ « enfant des élections » qu’il prétend à tue-tête, être. Espérons que la sagesse l’habitera et qu’il comprendra que la Côte d’Ivoire est au-dessus de tout. Même, les amitiés les plus fortes.
Y. Sangaré