Malgré la grave crise politique en Côte d`Ivoire qui se retrouve avec deux présidents proclamés, la vie reprend son cours à Abidjan, de nouveau bouillonnante après des jours de léthargie et de peur.
"Aujourd`hui les gens commencent à sortir, on va en profiter pour faire de
bonnes recettes!", exultait mardi Siaka Traoré, chauffeur de taxi.
A cause des manifestations d`opposants dans la capitale économique, "ça
faisait quatre jours que je ne pouvais pas rouler", dit-il en se faufilant
entre des barricades laissées sur des voies du quartier populaire de Koumassi
(sud).
Dans certaines rues, des pneus calcinés témoignent aussi de ces
manifestations éclatées: des inconditionnels d`Alassane Ouattara, proclamé
président comme son rival, le sortant Laurent Gbagbo, criaient leur rage de ne
pas voir leur champion installé au palais présidentiel.
S`il n`a pas connu cette fièvre, le quartier du Plateau (centre), dédié à
l`administration et aux affaires, avait eu pendant une semaine un aspect
fantomatique. Mais il retrouve ses embouteillages et son animation habituels,
du quartier des banques, avec ses cadres à la mise impeccable, jusqu`à la
"Sorbonne", fief des pro-Gbagbo et haut lieu du commerce de disques piratés.
Les forces de l`ordre se montrent discrètes, hors les lieux stratégiques
comme le siège de la télévision publique RTI, sous la garde des militaires.
Privés des chaînes d`informations étrangères depuis une semaine, des
habitants de Treichville (sud), quartier historique et cosmopolite, ont réussi
à pirater certaines d`entres elles, qu`ils regardent en famille dans leur
modeste maison.
Une dame confie: "on veut autre chose que la RTI", qui, à longueur de
journée, donne la parole aux représentants du camp Gbagbo.
Si les transporteurs respirent, rassurés par l`allègement du couvre-feu
nocturne instauré depuis la veille de la présidentielle du 28 novembre - il
est désormais en vigueur de 22H00 à 05H00 (locales et GMT) - nombre de petits
commerçants attendent en vain leurs clients.
"Ca ne va pas. Toute la journée d`hier, je n`ai rien eu", se lamente
Ousmane, vendeur d`objets d`art dans un centre commercial du quartier chic de
Cocody. Assis devant son magasin, il a rouvert lundi, après avoir fermé ses
portes pendant dix jours par crainte de troubles.
"Dix jours sans travailler, c`est comme si on nous avait tués!", lâche son
voisin Waigalo Sambourou.
Mais Waigolo fait contre mauvaise fortune bon coeur: pour lui, pouvoir
rouvrir son magasin de chemises et de robes "est déjà un bon signe".
Cependant, comme "tantie Régine", patronne d`un petit restaurant, beaucoup
d`Abidjanais se plaignent de la hausse des prix des denrées alimentaires et du
gaz butane, passant parfois du simple au triple.
A un client qui lui demande pourquoi ses plats de riz en sauce ont
augmenté, passant de 500 à 750 FCFA (autour d`un euro), elle répond du tac au
tac: "c`est à l`image du pays".
Il est vrai que la Côte d`Ivoire connaît elle-même une singulière inflation
de présidents, de Premiers ministres et de gouvernements.
"Aujourd`hui les gens commencent à sortir, on va en profiter pour faire de
bonnes recettes!", exultait mardi Siaka Traoré, chauffeur de taxi.
A cause des manifestations d`opposants dans la capitale économique, "ça
faisait quatre jours que je ne pouvais pas rouler", dit-il en se faufilant
entre des barricades laissées sur des voies du quartier populaire de Koumassi
(sud).
Dans certaines rues, des pneus calcinés témoignent aussi de ces
manifestations éclatées: des inconditionnels d`Alassane Ouattara, proclamé
président comme son rival, le sortant Laurent Gbagbo, criaient leur rage de ne
pas voir leur champion installé au palais présidentiel.
S`il n`a pas connu cette fièvre, le quartier du Plateau (centre), dédié à
l`administration et aux affaires, avait eu pendant une semaine un aspect
fantomatique. Mais il retrouve ses embouteillages et son animation habituels,
du quartier des banques, avec ses cadres à la mise impeccable, jusqu`à la
"Sorbonne", fief des pro-Gbagbo et haut lieu du commerce de disques piratés.
Les forces de l`ordre se montrent discrètes, hors les lieux stratégiques
comme le siège de la télévision publique RTI, sous la garde des militaires.
Privés des chaînes d`informations étrangères depuis une semaine, des
habitants de Treichville (sud), quartier historique et cosmopolite, ont réussi
à pirater certaines d`entres elles, qu`ils regardent en famille dans leur
modeste maison.
Une dame confie: "on veut autre chose que la RTI", qui, à longueur de
journée, donne la parole aux représentants du camp Gbagbo.
Si les transporteurs respirent, rassurés par l`allègement du couvre-feu
nocturne instauré depuis la veille de la présidentielle du 28 novembre - il
est désormais en vigueur de 22H00 à 05H00 (locales et GMT) - nombre de petits
commerçants attendent en vain leurs clients.
"Ca ne va pas. Toute la journée d`hier, je n`ai rien eu", se lamente
Ousmane, vendeur d`objets d`art dans un centre commercial du quartier chic de
Cocody. Assis devant son magasin, il a rouvert lundi, après avoir fermé ses
portes pendant dix jours par crainte de troubles.
"Dix jours sans travailler, c`est comme si on nous avait tués!", lâche son
voisin Waigalo Sambourou.
Mais Waigolo fait contre mauvaise fortune bon coeur: pour lui, pouvoir
rouvrir son magasin de chemises et de robes "est déjà un bon signe".
Cependant, comme "tantie Régine", patronne d`un petit restaurant, beaucoup
d`Abidjanais se plaignent de la hausse des prix des denrées alimentaires et du
gaz butane, passant parfois du simple au triple.
A un client qui lui demande pourquoi ses plats de riz en sauce ont
augmenté, passant de 500 à 750 FCFA (autour d`un euro), elle répond du tac au
tac: "c`est à l`image du pays".
Il est vrai que la Côte d`Ivoire connaît elle-même une singulière inflation
de présidents, de Premiers ministres et de gouvernements.