Les chances du président autoproclamé Laurent Gbagbo de rester au palais s’amenuisent. Son rêve est désormais brisé. Il veut confisquer à la tête du pays et espérer un quelconque partage du pouvoir. Du coup, il feint de ne pas considérer les menaces de la communauté internationale. Comme à son habitude le pseudo « père des élections » aime ruser. Il aurait confié à M.Tabo Mbéki, dépêché par l’Union Africaine (UA) pour dénouer la crise en Côte d’Ivoire, qu’il serait prêt à partager le pouvoir avec le président des Ivoiriens, le Dr Alassane Dramane Ouattara. Bien entendu, il s’offre la part du lion en se taillant le costume d’un président plein. Et suggère à M. Ouattara le poste de vice-président. Pourtant la constitution Ivoirienne ne prévoit pas de poste de vice-président. M. Laurent Gbagbo et ses partisans espéraient toujours que le schéma du partage du pouvoir allait porter ses fruits. Selon des sources concordantes, ils attendaient avec beaucoup d’espoir les résolutions du Sommet extraordinaire de la Cedeao tenu mardi dernier à Abuja. Mais c’est sans compter avec la détermination des chefs d’Etat membres de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En tout cas, à l’issue de ce Sommet, le président de la République Fédérale du Nigeria et par ailleurs président en exercice de la CEDEAO, M.Goodluck Jonathan, a balayé du revers de la main toute idée du partage du pouvoir en Côte d’Ivoire. Pour cela il s’est voulu très catégorique : « Il n’y aura pas de partage de pouvoir à la Kenyane ». La Cedeao a sommé Gbagbo à rendre sans délai le pouvoir à Alassane Ouattara. Pour M. Goodluck, le schéma du partage du pouvoir n’a jamais été un succès. Ce schéma mis en œuvre au Kenya et au Mozambique s’est soldé par un échec. Faut-il le rappeler, le président Kenyen, M. Mwaî Kibaki, est arrivé au pouvoir de façon calamiteuse à l’issue d’une élection contestée par son principal opposant Raila Odinga. M.Mwaî, après la proclamation des résultats a fait venir quelques heures après la Cour Suprême pour prêter serment. Il s’en est suivi de violents affrontements à Nairobi occasionnant plus de mille morts. Pour faire revenir la paix au Kenya, le Département d’Etat Américain en 2008 a proposé le partage du pouvoir au Kenya entre Mmwaî Kibaki et Raila Odinga. Ce partage du pouvoir n’a pas permis au pays de retrouver véritablement la paix. Les petits calculs de Laurent Gbagbo ne passeront pas. Il gagnerait à céder son fauteuil au président élu démocratiquement par le peuple de Côte d’Ivoire.
Anzoumana Cissé
Anzoumana Cissé
