L’image de la Côte d’Ivoire ternie

Il avait l’occasion d’entrer dans l’Histoire. Et avec lui, la Côte d’Ivoire qui, après dix années de crise, revenait dans le concert des Nations avec ses fils réconciliés à l’issue de la présidentielle « démocratique et transparente » du 28 novembre dernier. Mais, Laurent Gbagbo, dont les actions présentes et antérieures, ont toujours terni l’image de la Côte d’Ivoire vis-à-vis du reste du monde vient, une fois encore, de rater le coche ! Résultat, la Côte d’Ivoire, jadis plaque tournante du monde des affaires, de la Culture, du Sport… de l’Afrique de l’Ouest est aujourd’hui réduite à sa simple expression. Un pays quelconque, isolé à l’image de l’ancien chef d’Etat dont on ne connaît aucune amitié crédible parmi ses pairs. En tout, quand bien même Laurent Gbagbo a perdu les élections dans les urnes face à Alassane Ouattara, le candidat du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), il s’offrait à lui une issue heureuse. Celle de reconnaître, comme il l’a promis pendant le face-à-face du jeudi 25 novembre dernier, sa défaite. Ainsi, le monde entier lui reconnaîtrait, avec Guillaume Soro, son protagoniste d’alors, la paternité du concept novateur de " Dialogue direct". Et se fondant sur cette trouvaille, le Président américain, Barack Obama a même promis « confier des tâches à Laurent Gbagbo dans la sous région », s’il rendait le pouvoir qu’il veut confisquer.
Au nombre des actions de l’ancien chef de l’Etat qui ternissent l’image de la Côte d’Ivoire, est sa propension à gérer la Côte d’Ivoire d’une main de fer. Les dix années de règne de Laurent Gbagbo émaillées de sang, ont heurté la conscience de toutes les organisations de promotion des droits de l’Homme. Son accession au pouvoir, le 25 octobre 2000 en enjambant les cadavres de plusieurs centaines d’Ivoiriens, la découverte du charnier de 57 corps de jeunes gens, tout cela a fini par irriter la communauté internationale. Mais, après cette prise du pouvoir dans le sang, le monde entier a pensé que Laurent Gbagbo ferait un effort pour améliorer, non seulement le niveau de vie de ses concitoyens, mais la protection des citoyens et leurs biens. Malheureusement, toutes les activités légales (marches, meetings) de l’opposition et de la société civile sont réprimées dans le sang. L’on se souvient de la répression sauvage, dans tous les quartiers d’Abidjan en juin dernier, de la protestation des femmes contre le délestage, la pénurie d’eau. A tout cela, il faut ajouter les propos xénophobes et exclusionnistes de Gbagbo et ses partisans.