Les investisseurs s’inquiètent du chaos politique en Côte d’Ivoire. Ils redoutent les effets d’éventuelles sanctions internationales sur l’activité économique du pays. France Télécom-Orange a rapatrié en début de semaine, la quasi-totalité de ses salariés français ou binationaux de cet ancien fleuron économique d’Afrique de l’ouest. La mesure est plus symbolique qu’autre chose; elle ne concerne qu’une vingtaine de personnes, familles comprises, en regard des 1.600 salariés locaux. Mais, elle témoigne du désarroi des investisseurs. “Ce qu’ils n’aiment pas, c’est moins le pouvoir en place que l’incertitude autour d’un pouvoir dont on ignore s’il est légitime, crédible et stable”, note Philippe Hugon, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Depuis le second tour du scrutin présidentiel, le 28 novembre, la présidence ivoirienne est bicéphale, revendiquée à la fois par Laurent Gbagbo, le chef de l’Etat sortant, et par Alassane Ouattara, son challenger dont l’élection a été largement reconnue par la communauté internationale, hormis la Russie. Les Nations Unies ont rappelé leur personnel non essentiel, le Fonds monétaire international (Fmi) exclut de travailler avec un gouvernement non reconnu par l’Onu. Quand l’Union européenne (Ue) a brandi la menace de “sanctions”. Dès dimanche, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont manifesté d’une seule voix leur “grande inquiétude. Cette crise “fera tomber beaucoup plus d’Ivoiriens dans la pauvreté et causera du tort à la stabilité et la prospérité économique de l’Afrique de l’Ouest”, ont-elles averti. En jeu notamment: les 254,7 millions d’euros (plus de 167 milliards de Fcfa) d’aide au développement promis par l’Ue pour les prochaines années et plus de 740 millions de dollars (plus 367 milliards de Fcfa) de projets soutenus par la Banque mondiale.
Le Directeur exécutif de France Télécom-Orange pour l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie, Marc Rennard distingue trois scénarios possibles : une crise brève aux “effets limités” dans un pays “très structuré et à forte croissance”, une crise durable qui ferait “souffrir” l’économie ivoirienne et une “crise sécuritaire majeure” aux conséquences incalculables. En temps normal, ajoute Philippe Hugon, Alassane Ouattara “aurait pu mobiliser les bailleurs de fonds internationaux, réaliser ses grands projets d’investissements et renégocier sans trop de difficultés la dette ivoirienne”. Selon lui, “dans le cas présent, on peut s’attendre au contraire à ce que la dette ne soit pas renégociée, à des mesures d’embargo ou de réduction des aides et des financements du Fmi, de la Banque mondiale ou de l’Ue”.
Cissé Cheick Ely
Le Directeur exécutif de France Télécom-Orange pour l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie, Marc Rennard distingue trois scénarios possibles : une crise brève aux “effets limités” dans un pays “très structuré et à forte croissance”, une crise durable qui ferait “souffrir” l’économie ivoirienne et une “crise sécuritaire majeure” aux conséquences incalculables. En temps normal, ajoute Philippe Hugon, Alassane Ouattara “aurait pu mobiliser les bailleurs de fonds internationaux, réaliser ses grands projets d’investissements et renégocier sans trop de difficultés la dette ivoirienne”. Selon lui, “dans le cas présent, on peut s’attendre au contraire à ce que la dette ne soit pas renégociée, à des mesures d’embargo ou de réduction des aides et des financements du Fmi, de la Banque mondiale ou de l’Ue”.
Cissé Cheick Ely