La menace est très sérieuse. Elle vient du patronat ivoirien représenté par la confédération générale des entreprises de Côte d`Ivoire (Cge-CI). Hier, au Plateau, entouré de Sylla Mahamadou, président de l`Union des grandes entreprises industrielles de Côte d`Ivoire (Uge-CI) et de Lakoun Ouattara, directeur général de la Cge-CI, le président Jean Kacou Diagou, a, lors d`un point de presse, exprimé, à travers des termes précis, le ras-le-bol du patronat. Une situation liée à la longue crise ivoirienne, exacerbée par les événements post-électoraux. Ci-dessous, l`intégralité de la déclaration du secteur privé.
Le Secteur privé ivoirien a payé et continue de payer un lourd tribut aux crises successives qui secouent la Côte d`Ivoire depuis un peu plus d`une dizaine d`années.
Des centaines d`entreprises ont fermé et des milliers d`emplois ont été perdus.
Dans sa volonté d`apporter un mieux-être aux Ivoiriens, le Secteur privé a participé au maintien de l`activité économique en consentant d`énormes sacrifices, notamment:
Les reports d`échéances de ses créances sur l`Etat alors qu`il continue de payer régulièrement ses impôts.
La souscription aux obligations d`Etat afin de donner au Gouvernement les moyens d`honorer ses engagements relatifs à la dette extérieure.
La participation du Secteur privé à toutes les rencontres ayant pour objectif la création d`un environnement propice au développement économique de la Côte d`Ivoire et surtout à la préparation de la sortie de crise.
Enfin, les travailleurs ont consenti à un gel de leurs salaires et ont accepté de participer à la création d`un climat social apaisé en signant un pacte social avec le Patronat.
Le Secteur privé ivoirien, dans son ensemble, s`est maintenu en se restructurant et, surtout, en s`accrochant à l`espoir qu`au lendemain des élections du 28 novembre 2010, la Côte d`Ivoire aura retrouvé la paix sociale et la relance économique.
En dépit de la forte mobilisation de la population pour l`élection présidentielle, le réveil est brutal; les espoirs de cette vaillante population sont déçus en raison de la situation politique actuelle.
Cette situation politique pénalise déjà fortement la vie des affaires en raison de :
-la fermeture et la mise en sommeil des entreprises, particulièrement déjà observées dans les secteurs industriel, du BTP, et des PME/PMI du fait notamment de la perturbation des horaires de travail par le couvre-feu;
-le renchérissement du coût des importations du fait des difficultés de transport (intérieur et extérieur) et de l`augmentation des primes d`assurance; les difficultés d`exportation de produits agricoles périssables (banane, ananas, mangue) et des cultures de rente telles que le café, le cacao, le coton avec pour conséquence des pénalités liées au non-respect des contrats;
-les restrictions de communication (télévision, radio, SMS) et de circulation des personnes et des biens;
-les pertes de marché à l`extérieur;
-la suspension ou restriction des financements extérieurs (Banques commerciales, Banque mondiale, BAD, UE, etc.) ;
-l`accroissement du risque-pays en raison de la dégradation de l`image de la Côte d`Ivoire à l`extérieur et ses conséquences sur les investissements et les coûts des transactions internationales;
-la forte menace sur les relations de la Côte d`Ivoire avec les partenaires commerciaux à l`étranger dont l`AGDA;
-la baisse d`activité et de chiffre d`affaires des entreprises avec pour conséquences:
-la diminution des recettes fiscales et douanières;
- les difficultés voire l`impossibilité de paiement des salaires des travailleurs du Secteur privé, des fonctionnaires et autres agents de l`Etat;
- la mise en chômage technique du personnel, voire le licenciement;
-l`aggravation de la pauvreté et de l`insécurité.
En conclusion, pour de nombreuses entreprises, la situation économique et financière commence déjà à être difficile et elle risque de s`aggraver si la situation politique actuelle perdure au-delà du 15 décembre. En effet, à cette date, de nombreuses entreprises ne pourront pas honorer leurs engagements fiscaux dont le paiement des impôts, tandis que d`autres risquent de mettre la clé sous le paillasson.
Aussi, le Patronat ivoirien appelle t-il l`attention des acteurs politiques sur la nécessité de trouver, sans tarder, une solution à la crise car la Côte d`Ivoire ne peut faire l`économie d`un climat intérieur des affaires apaisé, ne peut courir le risque de se couper de l`extérieur et se refermer sur elle-même sans péril pour son économie.
De plus, sur la base des sanctions annoncées par les organisations internationales et les bailleurs de fonds, la Côte d`Ivoire court inéluctablement à la catastrophe.
Enfin, le Patronat ivoirien invite toutes les entreprises du Secteur privé, qui, au demeurant, ont été remarquables jusque-là, à être à l`écoute de ses mots d`ordre concernant:
-le paiement des impôts,
-les mises en chômage technique,
-les licenciements.
Fait à Abidjan, le 07 décembre 2010
Le Conseil d`Administration de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d`Ivoire
Le Secteur privé ivoirien a payé et continue de payer un lourd tribut aux crises successives qui secouent la Côte d`Ivoire depuis un peu plus d`une dizaine d`années.
Des centaines d`entreprises ont fermé et des milliers d`emplois ont été perdus.
Dans sa volonté d`apporter un mieux-être aux Ivoiriens, le Secteur privé a participé au maintien de l`activité économique en consentant d`énormes sacrifices, notamment:
Les reports d`échéances de ses créances sur l`Etat alors qu`il continue de payer régulièrement ses impôts.
La souscription aux obligations d`Etat afin de donner au Gouvernement les moyens d`honorer ses engagements relatifs à la dette extérieure.
La participation du Secteur privé à toutes les rencontres ayant pour objectif la création d`un environnement propice au développement économique de la Côte d`Ivoire et surtout à la préparation de la sortie de crise.
Enfin, les travailleurs ont consenti à un gel de leurs salaires et ont accepté de participer à la création d`un climat social apaisé en signant un pacte social avec le Patronat.
Le Secteur privé ivoirien, dans son ensemble, s`est maintenu en se restructurant et, surtout, en s`accrochant à l`espoir qu`au lendemain des élections du 28 novembre 2010, la Côte d`Ivoire aura retrouvé la paix sociale et la relance économique.
En dépit de la forte mobilisation de la population pour l`élection présidentielle, le réveil est brutal; les espoirs de cette vaillante population sont déçus en raison de la situation politique actuelle.
Cette situation politique pénalise déjà fortement la vie des affaires en raison de :
-la fermeture et la mise en sommeil des entreprises, particulièrement déjà observées dans les secteurs industriel, du BTP, et des PME/PMI du fait notamment de la perturbation des horaires de travail par le couvre-feu;
-le renchérissement du coût des importations du fait des difficultés de transport (intérieur et extérieur) et de l`augmentation des primes d`assurance; les difficultés d`exportation de produits agricoles périssables (banane, ananas, mangue) et des cultures de rente telles que le café, le cacao, le coton avec pour conséquence des pénalités liées au non-respect des contrats;
-les restrictions de communication (télévision, radio, SMS) et de circulation des personnes et des biens;
-les pertes de marché à l`extérieur;
-la suspension ou restriction des financements extérieurs (Banques commerciales, Banque mondiale, BAD, UE, etc.) ;
-l`accroissement du risque-pays en raison de la dégradation de l`image de la Côte d`Ivoire à l`extérieur et ses conséquences sur les investissements et les coûts des transactions internationales;
-la forte menace sur les relations de la Côte d`Ivoire avec les partenaires commerciaux à l`étranger dont l`AGDA;
-la baisse d`activité et de chiffre d`affaires des entreprises avec pour conséquences:
-la diminution des recettes fiscales et douanières;
- les difficultés voire l`impossibilité de paiement des salaires des travailleurs du Secteur privé, des fonctionnaires et autres agents de l`Etat;
- la mise en chômage technique du personnel, voire le licenciement;
-l`aggravation de la pauvreté et de l`insécurité.
En conclusion, pour de nombreuses entreprises, la situation économique et financière commence déjà à être difficile et elle risque de s`aggraver si la situation politique actuelle perdure au-delà du 15 décembre. En effet, à cette date, de nombreuses entreprises ne pourront pas honorer leurs engagements fiscaux dont le paiement des impôts, tandis que d`autres risquent de mettre la clé sous le paillasson.
Aussi, le Patronat ivoirien appelle t-il l`attention des acteurs politiques sur la nécessité de trouver, sans tarder, une solution à la crise car la Côte d`Ivoire ne peut faire l`économie d`un climat intérieur des affaires apaisé, ne peut courir le risque de se couper de l`extérieur et se refermer sur elle-même sans péril pour son économie.
De plus, sur la base des sanctions annoncées par les organisations internationales et les bailleurs de fonds, la Côte d`Ivoire court inéluctablement à la catastrophe.
Enfin, le Patronat ivoirien invite toutes les entreprises du Secteur privé, qui, au demeurant, ont été remarquables jusque-là, à être à l`écoute de ses mots d`ordre concernant:
-le paiement des impôts,
-les mises en chômage technique,
-les licenciements.
Fait à Abidjan, le 07 décembre 2010
Le Conseil d`Administration de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d`Ivoire