Pour le directeur général du FMI, la crise est quelque peu derrière nous ! « Au FMI, nous sommes plutôt optimistes et nous ne prévoyons pas de rechute », lançait-il au Conseil des gouverneurs. Pour le brillantissime économiste qu’est DSK, il ne faut cependant pas s’y méprendre, « cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de risque de dégradation ». Au contraire les risques sont nombreux, n’a-t-il eu de cesse de ressasser à longueur de conférence, en évoquant principalement :
La dette publique. « Pendant cette crise, les ratios d’endettement ont nettement augmenté, en particulier dans les pays avancés. Nous prévoyons que la dette de ces pays atteindra environ 110% du PIB en moyenne d’ici 2014, contre 75% avant la crise. C’est une augmentation de 35 points de pourcentage. C’est beaucoup et nous devons régler ce problème. Mais ne nous méprenons pas : cette augmentation de 35 points de pourcentage est due principalement à la faiblesse de la croissance, aux dépenses liées au sauvetage du secteur financier et au manque de recettes résultant du ralentissement économique. Seulement un dixième environ de cette hausse est imputable directement aux mesures de relance. C’est donc clair : la menace principale pour la viabilité des finances publiques, c’est la faiblesse de la croissance. […] À moyen terme, il faut assurer la viabilité des finances publiques. Tout doit être fait pour aller dans ce sens à court terme. Mais tandis que la reprise reste fragile, toute la marge de manœuvre budgétaire qui demeure disponible doit être utilisée pour soutenir la croissance. Nous devons donc miser sur une croissance durable d’un point de vue budgétaire. »
Une reprise qui ne crée pas d’emplois. « La croissance, c’est bien, mais elle ne suffit peut-être pas si elle ne crée pas d’emplois. Dans beaucoup de pays, soit la croissance ne sera pas suffisamment élevée pour faire reculer le chômage, soit elle sera très élevée, mais avec une productivité si élevée que les effets sur le chômage seront très faibles. Nous devons donc miser sur la croissance, mais aussi sur l’emploi. Pendant cette crise, l’économie mondiale a perdu environ 30 millions d’emplois. De plus, dans les dix années à venir, 450 millions de personnes vont arriver sur le marché du travail. Le risque existe de voir une “génération perdue”… Ne nous faisons pas d’illusions. Nous ne sommes pas encore sortis d’affaire. Et pour l’homme de la rue, une reprise sans emplois n’a guère de sens. Il faut miser sur une croissance durable, mais aussi sur l’emploi. »
Le secteur financier. « Nous savons tous comment cette crise a commencé : elle trouve son origine dans le marché immobilier des Etats-Unis. Nous savons tous que de nombreuses promesses ont été faites par les dirigeants à Pittsburgh ; en fait, à Londres d’abord puis à Pittsburgh, et aussi à Toronto. “Nous ne connaîtrons plus de problèmes à l’avenir”, nous ont-ils dit. Nous allons réparer le système financier. Nous allons instituer de nouvelles règles, mettre en place un secteur financier plus sûr. Et il faut reconnaître que beaucoup de chemin a été parcouru. Récemment, comme vous le savez tous, les règles dites de Bâle III ont été adoptées. Si l’on peut débattre de toutes les conséquences de cette très importante avancée, je pense que les nouvelles règles sont très bien conçues et très importantes. »
Mais ce n’est là qu’une partie du problème. Comme le FMI ne cesse de le répéter depuis le début, il ne s’agit pas seulement de réglementation, même si la réglementation est indéniablement importante ; nous avons aussi besoin d’un meilleur contrôle. Vous pouvez avoir les meilleures règles du monde mais si leur application n’est pas contrôlée, si elles ne sont pas appliquées, c’est comme si vous n’aviez rien fait… Il nous faut aussi un mécanisme de résolution des crises parce que personne n’a la naïveté de croire que nous éviterons les crises à l’avenir. Nous avons donc fait beaucoup de promesses mais nous n’en avons pas tenues assez. Il nous faut miser sur la croissance, sur l’emploi, mais aussi sur le changement dans le secteur financier. »
La disparition de la volonté de coopération. « Durant la crise, la coopération était reine et nous avons évité une crise aussi grave que la Grande Dépression parce que tous les pays ont agi de façon collective. […] Les dirigeants et les nations ont su travailler ensemble, dans un esprit de coopération, pour riposter comme il se devait à la crise. Aujourd’hui, cette volonté de coopération internationale n’a pas disparu, l’élan qui lui a donné naissance subsiste, mais elle n’est pas aussi forte qu’auparavant. Il est compréhensible que, s’appuyant sur l’idée que la crise est terminée — une idée certainement fausse mais que beaucoup de gens partagent —, les pays retournent à leurs problèmes intérieurs et se soucient moins de coopération internationale. Mais c’est pourtant là que résident véritablement les problèmes de demain. Ainsi donc, pour se mettre totalement à l’abri de toute mauvaise surprise, le monde devra donc miser sur la croissance durable, miser sur l’emploi et miser sur la réforme du secteur financier, mais aussi miser sur la coopération. Est-ce que cela suffira ? La question reste ouverte. »
S. A.
La dette publique. « Pendant cette crise, les ratios d’endettement ont nettement augmenté, en particulier dans les pays avancés. Nous prévoyons que la dette de ces pays atteindra environ 110% du PIB en moyenne d’ici 2014, contre 75% avant la crise. C’est une augmentation de 35 points de pourcentage. C’est beaucoup et nous devons régler ce problème. Mais ne nous méprenons pas : cette augmentation de 35 points de pourcentage est due principalement à la faiblesse de la croissance, aux dépenses liées au sauvetage du secteur financier et au manque de recettes résultant du ralentissement économique. Seulement un dixième environ de cette hausse est imputable directement aux mesures de relance. C’est donc clair : la menace principale pour la viabilité des finances publiques, c’est la faiblesse de la croissance. […] À moyen terme, il faut assurer la viabilité des finances publiques. Tout doit être fait pour aller dans ce sens à court terme. Mais tandis que la reprise reste fragile, toute la marge de manœuvre budgétaire qui demeure disponible doit être utilisée pour soutenir la croissance. Nous devons donc miser sur une croissance durable d’un point de vue budgétaire. »
Une reprise qui ne crée pas d’emplois. « La croissance, c’est bien, mais elle ne suffit peut-être pas si elle ne crée pas d’emplois. Dans beaucoup de pays, soit la croissance ne sera pas suffisamment élevée pour faire reculer le chômage, soit elle sera très élevée, mais avec une productivité si élevée que les effets sur le chômage seront très faibles. Nous devons donc miser sur la croissance, mais aussi sur l’emploi. Pendant cette crise, l’économie mondiale a perdu environ 30 millions d’emplois. De plus, dans les dix années à venir, 450 millions de personnes vont arriver sur le marché du travail. Le risque existe de voir une “génération perdue”… Ne nous faisons pas d’illusions. Nous ne sommes pas encore sortis d’affaire. Et pour l’homme de la rue, une reprise sans emplois n’a guère de sens. Il faut miser sur une croissance durable, mais aussi sur l’emploi. »
Le secteur financier. « Nous savons tous comment cette crise a commencé : elle trouve son origine dans le marché immobilier des Etats-Unis. Nous savons tous que de nombreuses promesses ont été faites par les dirigeants à Pittsburgh ; en fait, à Londres d’abord puis à Pittsburgh, et aussi à Toronto. “Nous ne connaîtrons plus de problèmes à l’avenir”, nous ont-ils dit. Nous allons réparer le système financier. Nous allons instituer de nouvelles règles, mettre en place un secteur financier plus sûr. Et il faut reconnaître que beaucoup de chemin a été parcouru. Récemment, comme vous le savez tous, les règles dites de Bâle III ont été adoptées. Si l’on peut débattre de toutes les conséquences de cette très importante avancée, je pense que les nouvelles règles sont très bien conçues et très importantes. »
Mais ce n’est là qu’une partie du problème. Comme le FMI ne cesse de le répéter depuis le début, il ne s’agit pas seulement de réglementation, même si la réglementation est indéniablement importante ; nous avons aussi besoin d’un meilleur contrôle. Vous pouvez avoir les meilleures règles du monde mais si leur application n’est pas contrôlée, si elles ne sont pas appliquées, c’est comme si vous n’aviez rien fait… Il nous faut aussi un mécanisme de résolution des crises parce que personne n’a la naïveté de croire que nous éviterons les crises à l’avenir. Nous avons donc fait beaucoup de promesses mais nous n’en avons pas tenues assez. Il nous faut miser sur la croissance, sur l’emploi, mais aussi sur le changement dans le secteur financier. »
La disparition de la volonté de coopération. « Durant la crise, la coopération était reine et nous avons évité une crise aussi grave que la Grande Dépression parce que tous les pays ont agi de façon collective. […] Les dirigeants et les nations ont su travailler ensemble, dans un esprit de coopération, pour riposter comme il se devait à la crise. Aujourd’hui, cette volonté de coopération internationale n’a pas disparu, l’élan qui lui a donné naissance subsiste, mais elle n’est pas aussi forte qu’auparavant. Il est compréhensible que, s’appuyant sur l’idée que la crise est terminée — une idée certainement fausse mais que beaucoup de gens partagent —, les pays retournent à leurs problèmes intérieurs et se soucient moins de coopération internationale. Mais c’est pourtant là que résident véritablement les problèmes de demain. Ainsi donc, pour se mettre totalement à l’abri de toute mauvaise surprise, le monde devra donc miser sur la croissance durable, miser sur l’emploi et miser sur la réforme du secteur financier, mais aussi miser sur la coopération. Est-ce que cela suffira ? La question reste ouverte. »
S. A.