Les Assemblées annuelles 2010 des institutions jumelles de Bretton Woods avaient une saveur bien particulière pour l’Afrique. Le continent, habituellement sujet de toutes les préoccupations de la communauté internationale, a en cet automne a cédé son fauteuil aux Etats-Unis et à l’Europe. Ces deux poids lourds donnant actuellement bien plus de soucis à la planète que notre continent… Alors que « la situation est plutôt bonne […], la plupart des pays d’Afrique subsaharienne ont retrouvé la croissance bien plus vite que par le passé », soulignait Dominique Strauss-Kahn, avant d’ajouter qu’« en Europe, comme nous le savons tous, la reprise est anémique, et aux États-Unis, elle reste modérée ».
« Auparavant, lorsqu’il y avait une crise mondiale telle la dernière, il fallait attendre environ un an avant que les pays africains ne rattrapent leur retard. Cette fois-ci, ce ne fut pas le cas et la croissance y est vraiment rapide », s’est par ailleurs félicité le directeur général du FMI. Dans leur grande majorité, les pays du continent se sont montrés résilients face aux turbulences qui ont secoué le reste du monde. Antoinette Monsio Sayeh, directrice du département Afrique au FMI explique cet état de fait : « A notre avis, la principale explication réside dans le fait qu’à la veille de la crise, la situation macroéconomique de beaucoup de pays africains était bien plus solide que par le passé. L’inflation et l’endettement y étaient faibles et les réserves de change avaient atteint des niveaux confortables. De ce fait, de nombreux pays possédaient les marges de manœuvre nécessaires pour faire face au choc et, le cas échéant, y répondre par des politiques contra-cycliques. En particulier, certains ont ainsi pu laisser leur déficit budgétaire se creuser, permettant ainsi d’absorber une partie de l’impact du choc né de la récession économique mondiale. »
Ainsi donc comme, elle ne manquera pas d’insister, « la reprise économique est désormais bien ancrée en Afrique, même dans les pays à revenu intermédiaire durement touchés par la crise ». Par conséquent, le Fonds et la Banque tablent désormais, en ce qui concerne la partie subsaharienne du continent, « sur une croissance proche de 5% en 2010 et encore plus forte en 2011, soit des niveaux proches de ceux enregistrés avant la crise ». Elle avait fière allure l’Afrique, au cours de ce « jamboree » de l’économie et de la finance. Et les perspectives sont encore bien prometteuses pour elle. « Pour l’Afrique subsaharienne, la croissance plus rapide des pays émergents ouvre des perspectives de diversification des flux d’échanges commerciaux et d’investissement. Cette diversification est déjà en cours et se développe à un rythme de plus en plus rapide », a révélé la première responsable du département Afrique du Fonds.
Ne reste donc au continent qu’à créer les conditions de réalisation de ces « belles promesses ». Et en la matière, la prescription du Fonds pour le continent est « d’accroître sa compétitivité économique, notamment en améliorant ses infrastructures publiques ; de ramener les politiques économiques à l’équilibre en reconstituant les marges de manœuvre qui ont si bien servi le continent durant la crise ; de tempérer les politiques de relance budgétaire pour replacer les finances publiques sur le chemin de la viabilité ; et veiller à ce que les niveaux d’endettement restent gérables ». Les défis auxquels le continent doit faire face en 2011 sont pour le moins connus.
S. A.
« Auparavant, lorsqu’il y avait une crise mondiale telle la dernière, il fallait attendre environ un an avant que les pays africains ne rattrapent leur retard. Cette fois-ci, ce ne fut pas le cas et la croissance y est vraiment rapide », s’est par ailleurs félicité le directeur général du FMI. Dans leur grande majorité, les pays du continent se sont montrés résilients face aux turbulences qui ont secoué le reste du monde. Antoinette Monsio Sayeh, directrice du département Afrique au FMI explique cet état de fait : « A notre avis, la principale explication réside dans le fait qu’à la veille de la crise, la situation macroéconomique de beaucoup de pays africains était bien plus solide que par le passé. L’inflation et l’endettement y étaient faibles et les réserves de change avaient atteint des niveaux confortables. De ce fait, de nombreux pays possédaient les marges de manœuvre nécessaires pour faire face au choc et, le cas échéant, y répondre par des politiques contra-cycliques. En particulier, certains ont ainsi pu laisser leur déficit budgétaire se creuser, permettant ainsi d’absorber une partie de l’impact du choc né de la récession économique mondiale. »
Ainsi donc comme, elle ne manquera pas d’insister, « la reprise économique est désormais bien ancrée en Afrique, même dans les pays à revenu intermédiaire durement touchés par la crise ». Par conséquent, le Fonds et la Banque tablent désormais, en ce qui concerne la partie subsaharienne du continent, « sur une croissance proche de 5% en 2010 et encore plus forte en 2011, soit des niveaux proches de ceux enregistrés avant la crise ». Elle avait fière allure l’Afrique, au cours de ce « jamboree » de l’économie et de la finance. Et les perspectives sont encore bien prometteuses pour elle. « Pour l’Afrique subsaharienne, la croissance plus rapide des pays émergents ouvre des perspectives de diversification des flux d’échanges commerciaux et d’investissement. Cette diversification est déjà en cours et se développe à un rythme de plus en plus rapide », a révélé la première responsable du département Afrique du Fonds.
Ne reste donc au continent qu’à créer les conditions de réalisation de ces « belles promesses ». Et en la matière, la prescription du Fonds pour le continent est « d’accroître sa compétitivité économique, notamment en améliorant ses infrastructures publiques ; de ramener les politiques économiques à l’équilibre en reconstituant les marges de manœuvre qui ont si bien servi le continent durant la crise ; de tempérer les politiques de relance budgétaire pour replacer les finances publiques sur le chemin de la viabilité ; et veiller à ce que les niveaux d’endettement restent gérables ». Les défis auxquels le continent doit faire face en 2011 sont pour le moins connus.
S. A.