Demain Jeudi 16 Décembre 2010, s’il plaît à Dieu, j’irai marcher sur la RTI que certains ont surnommée RTMP (Radio Télévision Mouvance Présidentielle).
Non, ce n’est pas un acte de bravoure ni de défiance. Parce que oui, j’ai peur. Mais c’est un devoir.
Nous payons tous la redevance télé et ce que cette télévision nous donne à voir aujourd’hui est insupportable. Nous avons reculé au-delà de tout et les intellectuels, notamment, ne devraient pas l’admettre. Comment peut-on chercher à imposer la pensée unique, la manipulation, le mensonge, l’incitation à la haine et j’en passe ? Oublie-t-on que notre télévision est visionnée dans le monde entier ? Ce qui se passe aujourd’hui va au delà de tout ce qu’on aurait pu imaginer. Monsieur Ouattara Gnonzié, votre Ministre de la Communication commence son mandat avec un gros mensonge en affirmant haut et fort que la radio ONUCI FM incite à la haine et demande aux gens de descendre dans la rue. Il va jusqu’à comparer cette radio à la tristement célèbre Radio Mille collines. C’est un mensonge inacceptable et cela n’augure rien de bon pour la « communication » en Côte d’Ivoire. Le démocrate que vous disiez être alors que vous militiez dans l’opposition peut-il raisonnablement accepter que la télévision nationale soit ainsi caporalisée et confisquée au profit de vos seuls défenseurs, sans contradiction aucune ? Vous qui écriviez qu’il fallait libérer la parole ?
Comment peut-on nous infantiliser à ce point ? En filtrant ce que nous regardons, ce que nous lisons ! La RTI nous projetait, il y a quelques jours un film montrant les atrocités au Rwanda, on y voyait comment les gens se faisaient découper froidement à la machette. Quel était le message de la RTI ? Était-ce une menace à peine voilée ? A l’endroit de qui ? Si ce malheur nous arrivait ne serions-nous pas tous logés à la même enseigne ? Vous accusez ONUCI FM d’incitation à la haine, mais c’est la RTI qui aujourd’hui semble adopter une position qui rappelle fort celle des extrémiste Hutus de 1994 au Rwanda. Tous les torts sont attribués à un seul camp sans aucune possibilité de réplique et cela est dangereux pour la paix à laquelle nous aspirons.
Pensez-vous qu’il était opportun, avec cette diffusion, d’effrayer ainsi une population de Côte d’Ivoire déjà traumatisée par la situation actuelle ?
Les télévisons et radios étrangères nous sont interdites et pourtant, c’est sur ces dernières que vos défenseurs s’expriment régulièrement. Pour qui nous prend-on ?
Monsieur le Président, je remets ma vie entre vos mains. Non, je ne me sacrifie pas, non, je ne veux pas mourir. Je veux tout simplement revendiquer mon droit de vivre dans une nation juste. Je ne veux pas mourir, ma vieille Maman, mes enfants et petits-enfants, tous ceux qui m’aiment et ont besoin de moi ne s’en remettraient pas, et d’avance je leur demande pardon pour cette décision….
Protégez-moi, protégez les enfants de Côte d’Ivoire, protégez-les tous puisque l’armée est à vos ordres.
Je prends le monde entier à témoin, je dis à mes amis du monde entier que je ne veux pas mourir et que demain, inch’Allah, je sortirai, en pleurant certainement, et en tremblant car j’ai en mémoire Mars 2004…. Mais je sortirai.
Fatou Keïta
Écrivain
Non, ce n’est pas un acte de bravoure ni de défiance. Parce que oui, j’ai peur. Mais c’est un devoir.
Nous payons tous la redevance télé et ce que cette télévision nous donne à voir aujourd’hui est insupportable. Nous avons reculé au-delà de tout et les intellectuels, notamment, ne devraient pas l’admettre. Comment peut-on chercher à imposer la pensée unique, la manipulation, le mensonge, l’incitation à la haine et j’en passe ? Oublie-t-on que notre télévision est visionnée dans le monde entier ? Ce qui se passe aujourd’hui va au delà de tout ce qu’on aurait pu imaginer. Monsieur Ouattara Gnonzié, votre Ministre de la Communication commence son mandat avec un gros mensonge en affirmant haut et fort que la radio ONUCI FM incite à la haine et demande aux gens de descendre dans la rue. Il va jusqu’à comparer cette radio à la tristement célèbre Radio Mille collines. C’est un mensonge inacceptable et cela n’augure rien de bon pour la « communication » en Côte d’Ivoire. Le démocrate que vous disiez être alors que vous militiez dans l’opposition peut-il raisonnablement accepter que la télévision nationale soit ainsi caporalisée et confisquée au profit de vos seuls défenseurs, sans contradiction aucune ? Vous qui écriviez qu’il fallait libérer la parole ?
Comment peut-on nous infantiliser à ce point ? En filtrant ce que nous regardons, ce que nous lisons ! La RTI nous projetait, il y a quelques jours un film montrant les atrocités au Rwanda, on y voyait comment les gens se faisaient découper froidement à la machette. Quel était le message de la RTI ? Était-ce une menace à peine voilée ? A l’endroit de qui ? Si ce malheur nous arrivait ne serions-nous pas tous logés à la même enseigne ? Vous accusez ONUCI FM d’incitation à la haine, mais c’est la RTI qui aujourd’hui semble adopter une position qui rappelle fort celle des extrémiste Hutus de 1994 au Rwanda. Tous les torts sont attribués à un seul camp sans aucune possibilité de réplique et cela est dangereux pour la paix à laquelle nous aspirons.
Pensez-vous qu’il était opportun, avec cette diffusion, d’effrayer ainsi une population de Côte d’Ivoire déjà traumatisée par la situation actuelle ?
Les télévisons et radios étrangères nous sont interdites et pourtant, c’est sur ces dernières que vos défenseurs s’expriment régulièrement. Pour qui nous prend-on ?
Monsieur le Président, je remets ma vie entre vos mains. Non, je ne me sacrifie pas, non, je ne veux pas mourir. Je veux tout simplement revendiquer mon droit de vivre dans une nation juste. Je ne veux pas mourir, ma vieille Maman, mes enfants et petits-enfants, tous ceux qui m’aiment et ont besoin de moi ne s’en remettraient pas, et d’avance je leur demande pardon pour cette décision….
Protégez-moi, protégez les enfants de Côte d’Ivoire, protégez-les tous puisque l’armée est à vos ordres.
Je prends le monde entier à témoin, je dis à mes amis du monde entier que je ne veux pas mourir et que demain, inch’Allah, je sortirai, en pleurant certainement, et en tremblant car j’ai en mémoire Mars 2004…. Mais je sortirai.
Fatou Keïta
Écrivain