Après son investiture le 4 décembre dernier, le Président Laurent Gbagbo est monté le mardi dernier au créneau, pour s’adresser non seulement à ses compatriotes mais aussi tendre la main à son opposition qui ne reconnaît pas sa victoire. S’adressant à la communauté internationale, il a dit : «Je ne veux pas que le sang d’un seul Ivoirien soit versé. Je ne veux pas d’une guerre en Côte d’Ivoire, qui peut s’étendre aux pays voisins ou les affaiblir». Ces propos, voudraient dire qu’une agression armée contre la Côte d’Ivoire, leader économique malgré la crise toucherait toute la sous-région. Surtout à cause du poids économique de la Côte d’Ivoire dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-fricaine (Uemoa), avec 40% du Produit intérieur brut (Pib). Egalement, la Côte d’Ivoire avec sa façade maritime sur l’Océan Atlantique, occupe dans cet espace, la meilleure position au niveau des exportations. Par ailleurs, ces deux facteurs, amènent les analystes à dire, qu’investir 5 Frs en Côte d’Ivoire, profite à toute la sous-région. En tenant compte de la proportion d’étrangers qui est officiellement de plus de 26% en Côte d’Ivoire. Dans ce taux, il convient de retenir que les Burkinabè, ont le plus gros contingent avec 4 millions de personnes travaillant en grande partie dans l’agriculture contre 2 millions pour les Maliens. Ces derniers, travaillent aussi bien dans le secteur agricole que dans le commerce, les marchés dans les grandes villes de la Côte d’Ivoire. Pendant que la communauté sénégalaise, moins nombreuse vient en troisième position avec environ un million d’habitants dont une bonne partie opère dans la vente des appareils électroménagers et dans le secteur du textile. Sans oublier les autres communautés qu’on trouve dans les plus petits hameaux de la Côte d’Ivoire. Attaquer donc militairement la Côte d’Ivoire, la déflagration sera telle que la sous-région va en pâtir durablement. Car, «Chaque ressortissant de la sous-région sur la terre d’Eburnie, est une source de financement non seulement pour sa famille, mais aussi pour son pays. Donc, si la Côte d’Ivoire s’écroule les pays voisins ne seront pas épargnés». Le Président français Nicolas Sarkozy, qui tient absolument à avoir la peau du Président Gbagbo Laurent, a reçu hier en audience, Norbert Zoelllick, le Président du Groupe de la Banque mondiale. Ce dernier à sa sortie d’audience, à l’Elysée, a dit que les financements de la Côte d’Ivoire par la Banque mondiale ont été gelés. M. Zoellick a même dit qu’il avait échangé avec le Président malien Amadou Toumani Touré quant au gèle des prêts de la Bceao. «J’ai aussi discuté avec le Président malien, Amadou Toumani Touré, de la nécessité pour les banques centrales, avec l’Uemoa de geler les prêts. Ce qu’ils ont fait". Ils sont également convenus d’une réunion de ministres cette semaine afin de renforcer ces mesures», a aussi dit Robert Zoellick repris par l’Afp. Voici qui est clair.
Bamba Mafoumgbé
Bamba Mafoumgbé