Il y avait bien quelques bâtiments illuminés dans les rues d`Abidjan, mais Noël 2010 n`était guère joyeux: "comment le coeur peut-il être à la fête quand notre pays donne l`impression, jour après jour, de courir vers le chaos?", interroge l`archevêque de la ville.
"On aime la fête en Côte d`Ivoire, mais cette année, ce n`est pas ça",
confie à l`AFP Christian Guéhi, 28 ans, à la sortie de la messe à la
cathédrale Saint-Paul d`Abidjan, célébrée par Mgr Jean-Pierre Kutwa.
Il était parmi quelques milliers de fidèles de tous âges qui avaient pris
place samedi soir dans cette église du quartier du Plateau, centre du pouvoir,
où un discret dispositif policier veillait au grain.
Face à Mgr Kutwa, ce n`était pas la foule des grands jours, regrette Salif
Jean-Baptise Toh, venu du quartier populaire de Yopougon (ouest).
"Quand tout va bien, la cathédrale est remplie. On vient de partout!",
dit-il. Depuis le coup d`Etat manqué de 2002 qui a entraîné une quasi-guerre
civile et la partition du pays, "les Noëls sont un peu tristes, mais cette
année c`est encore plus grave".
La Côte d`Ivoire est plongée dans une très grave crise, marquée par des
violences meurtrières, depuis l`élection du 28 novembre censée pourtant
marquer un nouveau départ. Et l`affrontement entre les deux présidents
proclamés, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, a pris un tour encore plus
dramatique vendredi avec la menace d`une opération militaire ouest-africaine
pour chasser Gbagbo du pouvoir.
"En cette nuit de Noël", la Côte d`Ivoire "peine à sortir des turbulences
dans lesquelles elle se trouve depuis quelques années", a résumé sobrement Mgr
Kutwa dans son homélie.
Ce religieux, qui depuis des semaines joue avec d`autres les intercesseurs
pour éviter le pire, a regretté les "situations de tension, de méfiance
réciproque, d`accusations gratuites, de calomnies, d`insécurité", et a
nommément invité Gbagbo et Ouattara à l`apaisement.
"Que le Seigneur fasse qu`ils empruntent" la "belle avenue de l`amour" pour
offrir "à tous les Ivoiriens, à tous les habitants le cadeau le plus précieux:
celui de la paix et de la joie de vivre", a-t-il déclaré sous des
applaudissements nourris.
Venue en famille, Elise Ouattara -- un patronye courant en Côte d`Ivoire
--, la quarantaine élégante dans son tailleur saumon, ne veut pas perdre
espoir. "J`ai demandé la paix pour mon pays".
Richard Pécaut, 57 ans, assure aussi avoir "la foi" pour la Côte d`Ivoire,
mais il tonne contre les hommes politiques. "C`est depuis le décès (en 1993 du
premier président, Félix) Houphouët-Boigny que nous vivons ces coups de force
à répétition!", peste-t-il, sans en dire davantage.
Sur un plan profane, Abidjan et ses 4 millions d`habitants ne semblaient
pas non plus avoir l`humeur joyeuse. La métropole, réputée et enviée dans
toute la région pour ses fêtes et ses nuits, offrait un spectacle à peine plus
animé qu`au cours des derniers jours, où les tensions avaient déjà incité
beaucoup d`habitants à rester chez eux.
Samedi matin, le "joyeux Noël" lancé en guise de bonjour sonnait aussi
étrangement à Bouaké (centre), fief de l`ex-rébellion des Forces nouvelles
(FN) alliée à Ouattara.
Au sortir de la messe célébrée la veille par l`archevêque de la ville, Mgr
Paul Siméon Ahouana, Marguerite Oulaï, 55 ans, disait avoir "prié Dieu pour
qu`il y ait l`entente".
"On aime la fête en Côte d`Ivoire, mais cette année, ce n`est pas ça",
confie à l`AFP Christian Guéhi, 28 ans, à la sortie de la messe à la
cathédrale Saint-Paul d`Abidjan, célébrée par Mgr Jean-Pierre Kutwa.
Il était parmi quelques milliers de fidèles de tous âges qui avaient pris
place samedi soir dans cette église du quartier du Plateau, centre du pouvoir,
où un discret dispositif policier veillait au grain.
Face à Mgr Kutwa, ce n`était pas la foule des grands jours, regrette Salif
Jean-Baptise Toh, venu du quartier populaire de Yopougon (ouest).
"Quand tout va bien, la cathédrale est remplie. On vient de partout!",
dit-il. Depuis le coup d`Etat manqué de 2002 qui a entraîné une quasi-guerre
civile et la partition du pays, "les Noëls sont un peu tristes, mais cette
année c`est encore plus grave".
La Côte d`Ivoire est plongée dans une très grave crise, marquée par des
violences meurtrières, depuis l`élection du 28 novembre censée pourtant
marquer un nouveau départ. Et l`affrontement entre les deux présidents
proclamés, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, a pris un tour encore plus
dramatique vendredi avec la menace d`une opération militaire ouest-africaine
pour chasser Gbagbo du pouvoir.
"En cette nuit de Noël", la Côte d`Ivoire "peine à sortir des turbulences
dans lesquelles elle se trouve depuis quelques années", a résumé sobrement Mgr
Kutwa dans son homélie.
Ce religieux, qui depuis des semaines joue avec d`autres les intercesseurs
pour éviter le pire, a regretté les "situations de tension, de méfiance
réciproque, d`accusations gratuites, de calomnies, d`insécurité", et a
nommément invité Gbagbo et Ouattara à l`apaisement.
"Que le Seigneur fasse qu`ils empruntent" la "belle avenue de l`amour" pour
offrir "à tous les Ivoiriens, à tous les habitants le cadeau le plus précieux:
celui de la paix et de la joie de vivre", a-t-il déclaré sous des
applaudissements nourris.
Venue en famille, Elise Ouattara -- un patronye courant en Côte d`Ivoire
--, la quarantaine élégante dans son tailleur saumon, ne veut pas perdre
espoir. "J`ai demandé la paix pour mon pays".
Richard Pécaut, 57 ans, assure aussi avoir "la foi" pour la Côte d`Ivoire,
mais il tonne contre les hommes politiques. "C`est depuis le décès (en 1993 du
premier président, Félix) Houphouët-Boigny que nous vivons ces coups de force
à répétition!", peste-t-il, sans en dire davantage.
Sur un plan profane, Abidjan et ses 4 millions d`habitants ne semblaient
pas non plus avoir l`humeur joyeuse. La métropole, réputée et enviée dans
toute la région pour ses fêtes et ses nuits, offrait un spectacle à peine plus
animé qu`au cours des derniers jours, où les tensions avaient déjà incité
beaucoup d`habitants à rester chez eux.
Samedi matin, le "joyeux Noël" lancé en guise de bonjour sonnait aussi
étrangement à Bouaké (centre), fief de l`ex-rébellion des Forces nouvelles
(FN) alliée à Ouattara.
Au sortir de la messe célébrée la veille par l`archevêque de la ville, Mgr
Paul Siméon Ahouana, Marguerite Oulaï, 55 ans, disait avoir "prié Dieu pour
qu`il y ait l`entente".