Excellences Messieurs les Présidents,
Il nous revient, à nous Ivoiriens, que vous avez décidé, au nom de vos pairs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui compte 14 Etats, (Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Sénégal, Sierra Leone, Togo) de prendre toutes les dispositions utiles pour chasser du pouvoir le Président Gbagbo Laurent. Au besoin, vous seriez prêts à envoyer en Côte d’Ivoire des soldats de la Brigade de surveillance du cessez-le-feu de la Cedeao (Ecomog ou Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group), groupe créé en 1990 lors de la guerre du Liberia. Peut-être, avez-vous décidé aussi au nom des Etats qui ne sont pas membres de la Cedeao, à savoir l’Ouganda et la Tanzanie, mais qui sont membres de l’Exomog.
Excellences Messieurs les Présidents, je ne suis pas juriste, mais même si je l’étais, je crois qu’il n’est plus l’heure de se demander si vous avez seulement le droit de dire ce que vous pensez. Je me contenterai alors de mes modestes qualités de simple citoyen ivoirien et de patriote africain pour juste vous dire que je vous comprends, mais je ne suis pas d’accord avec votre imprudence et votre inhumanité. Mais, permettez, Excellences Messieurs les Présidents, que je vous rappele les objectifs de l’Ecomog : 1) observer et superviser les cessez-le-feu; 2) maintenir et construire la paix; 3) effectuer des interventions humanitaires; 4) effectuer des déploiements préventifs; 5) désarmer et démobiliser les forces armées non régulières.
Excellences Messieurs les Présidents, je comprends votre faiblesse d’autant plus que le Président Nicolas Sarkozy de Nagy-Bosca doit être un homme relativement puissant et intelligent. N’est-ce pas le Président Nicolas Sarkozy de Nagy-Bosca qui a entraîné le Président Barak Obama, Président des Etats-Unis d’Amérique, dans cette aventure ivoirienne? Et pourtant, les Etats-Unis d’Amérique sont considérés comme la première démocratie au monde, aujourd’hui, et le Président Obama est reconnu par ses pairs juristes comme un éminent constitutionnaliste. Vaut-il le Professeur Francis Vangah Wodié de chez nous, réputé, sinon le meilleur, du moins l’un des meilleurs constitutionnalistes africains?
Mais au fait, quel argument Nicolas Sarkozy de Nagy-Bosca, le Président français, a-t-il utilisé pour vous convaincre au point de le suivre si aveuglément? J’imagine que Sarkozy de Nagy-Bosca a dû vous menacer de dire comment chacun de vous est parvenu et se maintient au pouvoir dans son pays, si vous refusez de soutenir Ouattara pour qu’il accède au pouvoir par les mêmes voies que chacun de vous. Et comme chacun de vous sait quel crime il a commis contre son peuple et contre la Constitution de son pays, chacun de vous a eu peur que son peuple ne se révolte contre lui et ne demande sa destitution, comme le Gabon est en mesure de demander la destitution de Bongo fils, élu alors qu’il n’avait obtenu que 37% contre 42% pour son adversaire. Je comprends donc que vous ‘‘mouilliez’’ devant Sarkozy. Sachez que le Président ivoirien Laurent Gbagbo vous a déjà excusés en reconnaissant, le jour de son investiture, le samedi 4 décembre 2010, que lorsqu’on parvient au pouvoir par l’aide d’une personne autre que le peuple, cette personne a un droit sur votre pouvoir. Les Ivoiriens reconnaissent donc le droit de Sarkozy sur chacun de vous. Mais vous, vous n’avez aucun droit sur la Côte d’Ivoire et le peuple ivoirien ne peut pas se sacrifier pour que vous restiez au pouvoir chez vous. Je vous comprends donc que vous refusiez de vous désolidariser de la France de Monsieur Nicolas Sarkozy de Nagy-Bosca, mais je ne suis pas d’accord avec vous.
Je ne suis pas non plus d’accord avec vous lorsque, pour vos intérêts égoïstes, vous faites preuve d’imprudence et d’inhumanité envers les peuples africains en général et les peuples burkinabè, nigérian et sénégalais en particulier. Excellences, vous avez le droit de soutenir Sarkozy de Nagy-Bosca contre le peuple de Côte d’Ivoire. Mais vous auriez dû faire comme Sarkozy. En effet, le Président français a appelé ses compatriotes à rentrer en France, et ce sont les Français installés en Côte d’Ivoire qui refusent de quitter le pays. Mais vous le Président burkinabé, avez-vous appelé les Burkinabè à rentrer au Faso? Vous le Président nigérian, avez-vous demandé aux Nigérians de rejoindre le Nigeria? Vous le Sénégalais, avez-vous supplié les Sénégalais à rentrer au pays? Et ce, pour leur propre sécurité. N’est-ce pas alors sadique et inhumain de laisser vos frères et sœurs sur un terrain où vous allez déclencher une guerre? A moins que vous ne considériez vos compatriotes installés en Côte d’ivoire comme des éléments de votre armée pré positionnés dans ce pays.
Excellences Messieurs les Présidents, ressaisissez-vous! Quels que soient les crimes que vous avez commis par le passé, contre les Constitutions de vos pays, contre vos différents peuples et contre les peuples africains, refusez de servir ; cette fois-ci, les intérêts des ennemis de l’Afrique! Dénoncez le complot contre la Côte d’Ivoire et contre l’Afrique. Regagnez de la dignité, même au risque de perdre un fauteuil présidentiel. Peut-être même que vous ne perdrez pas votre fauteuil, car les peuples africains, comme tous les peuples du monde, savent reconnaître le courage de leurs enfants. D’ailleurs, il vous suffit de dire : «Puisque Gbagbo est d’accord, et nous appelle d’aller vérifier les résultats du vote chez lui, allons vérifier les procès verbaux de l’élection avant de prendre position». Je puis vous assurer que vos peuples seront d’accord avec vous, et Sarkozy ne pourra rien contre vous, même si, Franklin Boukaka l’a chanté : ‘‘Tout homme doit mourir, mais toutes les morts n’ont pas la même signification’’.
Attention, Excellences Messieurs les Présidents, demain, Sarkozy et Obama pourront dire qu’ils ont fait une guerre en Côte d’Ivoire par erreur, comme en Irak, et l’histoire de leur pays ne mentionnera pas cette guerre. Mais vous, que direz-vous? L’histoire de l’Afrique que vous êtes en train d’écrire ne vous trouvera aucune excuse, car vous êtes informés de ce que vous écrivez : vous écrivez du faux. Pourriez-vous alors supporter le regard de nos enfants quand ils vous demanderont, un jour : «Tonton, pourquoi tu as tué papa?»
Fait à Abidjan, le 27 décembre 2010
Il nous revient, à nous Ivoiriens, que vous avez décidé, au nom de vos pairs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui compte 14 Etats, (Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Sénégal, Sierra Leone, Togo) de prendre toutes les dispositions utiles pour chasser du pouvoir le Président Gbagbo Laurent. Au besoin, vous seriez prêts à envoyer en Côte d’Ivoire des soldats de la Brigade de surveillance du cessez-le-feu de la Cedeao (Ecomog ou Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group), groupe créé en 1990 lors de la guerre du Liberia. Peut-être, avez-vous décidé aussi au nom des Etats qui ne sont pas membres de la Cedeao, à savoir l’Ouganda et la Tanzanie, mais qui sont membres de l’Exomog.
Excellences Messieurs les Présidents, je ne suis pas juriste, mais même si je l’étais, je crois qu’il n’est plus l’heure de se demander si vous avez seulement le droit de dire ce que vous pensez. Je me contenterai alors de mes modestes qualités de simple citoyen ivoirien et de patriote africain pour juste vous dire que je vous comprends, mais je ne suis pas d’accord avec votre imprudence et votre inhumanité. Mais, permettez, Excellences Messieurs les Présidents, que je vous rappele les objectifs de l’Ecomog : 1) observer et superviser les cessez-le-feu; 2) maintenir et construire la paix; 3) effectuer des interventions humanitaires; 4) effectuer des déploiements préventifs; 5) désarmer et démobiliser les forces armées non régulières.
Excellences Messieurs les Présidents, je comprends votre faiblesse d’autant plus que le Président Nicolas Sarkozy de Nagy-Bosca doit être un homme relativement puissant et intelligent. N’est-ce pas le Président Nicolas Sarkozy de Nagy-Bosca qui a entraîné le Président Barak Obama, Président des Etats-Unis d’Amérique, dans cette aventure ivoirienne? Et pourtant, les Etats-Unis d’Amérique sont considérés comme la première démocratie au monde, aujourd’hui, et le Président Obama est reconnu par ses pairs juristes comme un éminent constitutionnaliste. Vaut-il le Professeur Francis Vangah Wodié de chez nous, réputé, sinon le meilleur, du moins l’un des meilleurs constitutionnalistes africains?
Mais au fait, quel argument Nicolas Sarkozy de Nagy-Bosca, le Président français, a-t-il utilisé pour vous convaincre au point de le suivre si aveuglément? J’imagine que Sarkozy de Nagy-Bosca a dû vous menacer de dire comment chacun de vous est parvenu et se maintient au pouvoir dans son pays, si vous refusez de soutenir Ouattara pour qu’il accède au pouvoir par les mêmes voies que chacun de vous. Et comme chacun de vous sait quel crime il a commis contre son peuple et contre la Constitution de son pays, chacun de vous a eu peur que son peuple ne se révolte contre lui et ne demande sa destitution, comme le Gabon est en mesure de demander la destitution de Bongo fils, élu alors qu’il n’avait obtenu que 37% contre 42% pour son adversaire. Je comprends donc que vous ‘‘mouilliez’’ devant Sarkozy. Sachez que le Président ivoirien Laurent Gbagbo vous a déjà excusés en reconnaissant, le jour de son investiture, le samedi 4 décembre 2010, que lorsqu’on parvient au pouvoir par l’aide d’une personne autre que le peuple, cette personne a un droit sur votre pouvoir. Les Ivoiriens reconnaissent donc le droit de Sarkozy sur chacun de vous. Mais vous, vous n’avez aucun droit sur la Côte d’Ivoire et le peuple ivoirien ne peut pas se sacrifier pour que vous restiez au pouvoir chez vous. Je vous comprends donc que vous refusiez de vous désolidariser de la France de Monsieur Nicolas Sarkozy de Nagy-Bosca, mais je ne suis pas d’accord avec vous.
Je ne suis pas non plus d’accord avec vous lorsque, pour vos intérêts égoïstes, vous faites preuve d’imprudence et d’inhumanité envers les peuples africains en général et les peuples burkinabè, nigérian et sénégalais en particulier. Excellences, vous avez le droit de soutenir Sarkozy de Nagy-Bosca contre le peuple de Côte d’Ivoire. Mais vous auriez dû faire comme Sarkozy. En effet, le Président français a appelé ses compatriotes à rentrer en France, et ce sont les Français installés en Côte d’Ivoire qui refusent de quitter le pays. Mais vous le Président burkinabé, avez-vous appelé les Burkinabè à rentrer au Faso? Vous le Président nigérian, avez-vous demandé aux Nigérians de rejoindre le Nigeria? Vous le Sénégalais, avez-vous supplié les Sénégalais à rentrer au pays? Et ce, pour leur propre sécurité. N’est-ce pas alors sadique et inhumain de laisser vos frères et sœurs sur un terrain où vous allez déclencher une guerre? A moins que vous ne considériez vos compatriotes installés en Côte d’ivoire comme des éléments de votre armée pré positionnés dans ce pays.
Excellences Messieurs les Présidents, ressaisissez-vous! Quels que soient les crimes que vous avez commis par le passé, contre les Constitutions de vos pays, contre vos différents peuples et contre les peuples africains, refusez de servir ; cette fois-ci, les intérêts des ennemis de l’Afrique! Dénoncez le complot contre la Côte d’Ivoire et contre l’Afrique. Regagnez de la dignité, même au risque de perdre un fauteuil présidentiel. Peut-être même que vous ne perdrez pas votre fauteuil, car les peuples africains, comme tous les peuples du monde, savent reconnaître le courage de leurs enfants. D’ailleurs, il vous suffit de dire : «Puisque Gbagbo est d’accord, et nous appelle d’aller vérifier les résultats du vote chez lui, allons vérifier les procès verbaux de l’élection avant de prendre position». Je puis vous assurer que vos peuples seront d’accord avec vous, et Sarkozy ne pourra rien contre vous, même si, Franklin Boukaka l’a chanté : ‘‘Tout homme doit mourir, mais toutes les morts n’ont pas la même signification’’.
Attention, Excellences Messieurs les Présidents, demain, Sarkozy et Obama pourront dire qu’ils ont fait une guerre en Côte d’Ivoire par erreur, comme en Irak, et l’histoire de leur pays ne mentionnera pas cette guerre. Mais vous, que direz-vous? L’histoire de l’Afrique que vous êtes en train d’écrire ne vous trouvera aucune excuse, car vous êtes informés de ce que vous écrivez : vous écrivez du faux. Pourriez-vous alors supporter le regard de nos enfants quand ils vous demanderont, un jour : «Tonton, pourquoi tu as tué papa?»
Fait à Abidjan, le 27 décembre 2010