Avant les retrouvailles à la Place de la République, le leader de l’Alliance des patriotes pour le sursaut national, Charles Blé Goudé, donne les objectifs de ce grand rassemblement et y invite tout le monde.
Monsieur le président, vous annoncez un grand rassemblement demain 29 décembre 2010. Peut-on en savoir les raisons ?
Ce rassemblement que nous organisons est à l’instar des rassemblements organisés en son temps, aux Etats-Unis, pour réclamer le respect des droits des Blacks. Il est à l’instar des rassemblements de l’Anc de Nelson Mandela. Il est aussi à l’instar des grandes marches organisées par Mahatma Ghandy. Voyez-vous, l’on veut nous faire croire qu’il y a des lois respectées en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs. Mais qu’en Côte d’Ivoire, en Afrique, nos lois n’ont pas de valeur. Pour le respect de l’Afrique. Pour la dignité de l’Afrique, pour le respect de nos lois et de nos Institutions et des décisions qui en découlent, j’invite tout le monde à ce grand rassemblement.
A qui vous adressez-vous particulièrement ?
J’invite tous les démocrates ivoiriens (hommes, jeunes, femmes), Africains vivant sur notre sol, même ceux qui sont à l’extérieur de la Côte d’Ivoire, à nous rejoindre demain mercredi 29 décembre 2010, à la place de la République. Voilà l’objectif de ce grand rassemblement.
Ceux qui vivent sur le territoire ivoirien et qui veulent la paix en Côte d’Ivoire, qui ne veulent plus de guerre en Côte d’Ivoire et qui savent que dans toute République, la boussole c’est la Constitution. Comme à l’Eglise, chez les chrétiens, la boussole c’est la Bible. A la Mosquée chez les musulmans, la boussole, c’est le Coran.
Il faut absolument que nous puissions nous comporter en fonction des lois que nous nous sommes fixés nous-mêmes. Dès cet instant que nos lois sont piétinées et que les gens veulent se servir de ces résultats non valables qui a été prononcés de manière illégale dans le Qg de l’adversaire de Gbagbo Laurent pour combattre la Côte d’Ivoire, nous qui disons non à guerre civile. Nous qui disons non à ce génocide que préparent l’Onu et la France, nous devons nous rassembler à la place de la République, pour essayer de dénoncer cela. Et en même temps soutenir nos Institutions.
Quand vous dites que l’Onu prépare un génocide dans votre pays, en avez-vous des preuves ?
Mais quand un responsable de l’Onu se substitue à notre Constituion et déclare qu’il reconnaît un candidat comme Président. En flagrante contradiction. Quand aujourd’hui, l’Ocnuci prête ses antennes à M. Ouattara et Guillaume Soro pour lancer des appels à l’insurrection. Quand l’Onuci aide Soro à avoir une radio pirate, arme les rebelles pour attaquer la Côte d’voire, quand l’Onuci, permet des messages qui vont opposer pro-Gbagbo et pro-Ouattara, je pense que c’est un danger. Il faut dès maintenant tirer sur la sonnette d’alarme, pour dire aux uns et aux autres que la Côte d’Ivoire ne doit pas être un deuxième Rwanda. C’est pour cela que nous disons que nous avons les preuves. C’est l’Onu et la France qui préparent le génocide.
Les jours passés, pendant que vous mobilisiez les Ivoiriens, la France par la voix du ministre Alliot-Marie demandait que vous arrêtiez cela. Que dites-vous ?
Je ne sais pas pourquoi la France doit me demander d’arrêter mes manifestations. Je ne les ai pas organisées en France. Je les organise en Côte d’Ivoire. Et en Côte d’Ivoire, il y a une juridiction. Et c’est sur la base de ces juridictions-là que moi, j’organise mes manifestations. Seules les juridictions compétentes de Côte d’Ivoire peuvent me demander d’arrêter mes tournées de mobilisation. Je pense que ces colons doivent comprendre que nous sommes vraiment à une autre époque.
Nous apprenons que les jeunes de l’opposition appellent leurs partisans à descendre également dans les rues ce même mercredi. Ne craignez-vous pas un affrontement ?
Il faut arrêter cet enfantillage-là. Quand quelqu’un appelle à une manifestation, je pense qu’on ne peut pas empêcher une tierce organisation de manifester. Il faut donc éviter de jouer aux enfants. Parce que quel est l’objectif de dire que « nous aussi, on vient manifester le 29 décembre». Le Rhdp a appelé à deux jours de manifestation ici. Les patriotes n’ont pas dit qu’ils venaient descendre dans la rue. Je pense que le ministère de l’Intérieur à qui nous avons adressé notre demande pour pouvoir manifester le 29 décembre prochain, expliquera aux uns et aux autres qu’ils doivent attendre une autre date.
Voyez-vous, la jeunesse du Pdci organise une manifestation le 30 décembre au Palais de la Culture. Ce sont eux qui organisent. Pour nous, chacun sera le policier de son voisin. Et nous allons faire en sorte que cette manifestation soit véritablement pacifique. Parce que nous la voulons ainsi. Ceux qui sont en train de lancer des appels : « oui, nous aussi, nous sommes du Rhdp, nous voulons venir à la place de la République pour manifester »…
Tout cela pour venir affronter qui ? Chers amis, Blé Guirao, Kkb, Karamoko Yayoro, je vous comprends. Mais nous n’avons pas le droit de détruire la Côte d’Ivoire. Quels que soient les problèmes, nous sommes jeunes et l’avenir nous appartient. Rencontrons-nous. Discutons. Cela est possible. Il n’y a pas de problèmes sur terre qui ne puissent pas trouver de solutions. Il y a eu beaucoup de pays comme nous, qui ont eu ce genre de problème et même pire. Mais nous, nous devons avoir la capacité de redescendre sur nos pieds, comme le chat. La Côte d’Ivoire ne doit pas tomber. La Côte d’Ivoire ne tombera pas. Mon pays ne tombera pas. Notre pays ne tombera pas. Il y a de l’espoir.
Certains chefs d’Etat africains appellent à une intervention militaire en Côte d’Ivoire…
C’est irresponsable !
Comment cela, monsieur le président ?
Parce que je ne crois pas que ce soit une intervention militaire qui puisse aujourd’hui, régler une crise. Quand un voisin est en crise, on vient l’aider à résoudre pacifiquement la crise.
La Cedeao est la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, la France a amené cette organisation à outrepasser ses compétences. Au point où quelques chefs d’Etats se réunissent pour dire « d’accord euh…on reconnaît celui-ci ou celui-là ». la Cedeao n’est pas là pour reconnaître des chefs d’Etat ou pas. Elle est là, pour aider. Vous comprenez ?
Je souhaite que les uns et les autres puissent faire comprendre à M. Goodkuck Jonathan qu’il n’est pas sur la bonne voie. La France évite, elle, de se salir les mains…
Comment procède-t-elle alors, selon vous ?
En évitant d’intervenir directement et militairement en Côte d’Ivoire à travers son armée. Mais qu’est-ce qu’elle va faire ? Elle va passer par une armée africaine. Comme pour dire, c’est entre eux Africains.
Comme hier, ils ont amené à tuer Patrick E. Lumumba. On dira c’est entre eux Africains. Comme hier, ils ont amené à tuer Sankara, on dira c’est entre eux Africains. Comme hier, ils ont humilié Kwame Nkruma, ils diront, c’est entre eux Africains. Je voudrais dire aux uns et aux autres que nous, nous avons perdu Lumumba, nous avons perdu Thomas Sankara, nous avons perdu Nkruma, mais nous ne sommes pas prêts à perdre Gbagbo Laurent.
Il faut que cela soit clair. Et c’est pour cela d’ailleurs que nous nous mobilisons pour que l’on sache qu’il y a une opinion en Côte d’Ivoire qui ne veut ni de guerre, ni d’affrontement. Mais en même temps, nous allons saisir cette occasion du mercredi 29, pour lancer un appel à tous les Ivoiriens. Pour éviter des affrontements entre Ivoiriens. Parce quand nous allons nous affronter, ils vont venir prendre leurs ressortissants. D’ailleurs, ils ont déjà commencé à les retirer du pays. Ce, n’est pas sérieux ! C’est pourquoi, je dis que ce serait irresponsable et suicidaire d’envoyer ici, une force d’intervention militaire.
Quelle explication donnez-vous à la frilosité qui anime certains chefs d’Etat ?
Mais regardez comment ces chefs d ‘Etat sont venus au pouvoir. Il y a des chefs d’Etat en Afrique qui tiennent leur pouvoir du peuple. Et il y en a qui tiennent leur pouvoir de la France.
Ces derniers sont tenus par des accords secrets qui les lient. Sinon, la plupart d’entre eux sont agacés par cette intervention, cette ingérence intempestive de la France, qui s’agite à l’Onu et qui s’agite partout. Voyez-vous, je plains nos chefs d’Etat africains. Mais les peuples d’Afrique soutiennent Gbagbo Laurent. Les peuples d’Afrique soutiennent les lois ivoiriennes. Ça marche au Cameroun. Les jeunes s’organisent en Guinée. Je viens de recevoir beaucoup de délégations. En Europe, ça manifeste. Mais il faut faire la différence entre les chefs d’Etat africains que la France a pris en otage et qui sont aujourd’hui, des chargés de mission de la France, au lieu d’être des chefs d’Etat africains. Je pense que Nelson Mandela est allé en prison comme un terroriste, il est sorti de cette prison comme un sauveur et un héros international. Kadhafi était interdit de voyager. Aujourd’hui, parce qu’il a réussi à faire respecter son pays, ces chefs-là composent avec lui.
Je voudrais que les Ivoiriens tiennent. Je voudrais que les Ivoiriens soient solidaires. Je voudrais qu’ils soient debout et qu’ils se disent que nous sommes dans une révolution. Une révolution qui peut même nous conduire à la création de notre monnaie. Vu que les gens s’agitent à l’Uemoa. Il y a tellement de choses à faire ensemble. Moi, je voudrais dire aux chefs d’Etat qui sont aujourd’hui, en train de faire le jeu de la France, qu’il faut réellement chercher à savoir ce qui s’est réellement passé en Côte d’Ivoire. Et éviter de faire accepter à l’autre, ce que soi-même on ne peut pas accepter.
M. Charles Blé Goudé, quel est votre avis sur le changement de position de certaines autorités africaine et même européenne ? Je pense à M. Jean Ping (Ua) à qui l’on a attribué une certaine déclaration, mais qui a dit autre chose en Côte d’Ivoire. Je pense aussi au Vatican, qui a récemment appelé au dialogue des deux camps adverses…
Au début, les gens ont été embarqués dans un bateau rapide de précipitation. Sans réellement chercher à comprendre que la Commission électorale indépendante (Cei) a un mode opératoire et qu’il faut prononcer les résultats dans un délai de trois (3) jours. Et qu’au-delà de ces trois jours il échoit au Conseil constitutionnel de le faire. Puis, les résultats doivent être prononcés au siège de la Cei et en présence des commissaires électoraux. Ce que M. Youssouf Bakayoko a fait, est non seulement en violation avec les règles de la Cei, mais avec la Constitution elle-même.
M. Sarkozy peut-il accepter des résultats prononcés hors délai, et proclamés depuis le Qg des socialistes en France ? Je crois que non ! Il faut respecter la Côte d’Ivoire. Le seul fait que ces résultats aient été prononcés au Qg de M. Ouattara à l’Hôtel du Golf, suffit pour les mettre en doute. Le seul fait que ces résultats aient été prononcés hors délai suffit pour douter de leur validité. Je ne sais pas ce qui arrive aux gens. C’est pourquoi, moi, je voudrais les appeler à la retenue, à la raison et je les invite à chercher à comprendre le dossier ivoirien.
Au-delà même des résultats, y a-t-il eu élection au Nord de mon pays? C’est quoi une élection ? Quelles sont les conditions réunies pour qu’une élection soit validée ? A partir de là, les gens doivent comprendre qu’il ya eu des simulacres d’élections au Nord. Et que c’est par voie de conséquence que le Conseil constitutionnel a décidé. Comme les résultats de la France ont été annulés, c’est de la même manière que les résultats de certaines régions du pays ont été annulés. Des régions où il y a eu des violences, où des gens ont été violentés et pourchassés ont été chassés des bureaux de vote et où des gens ont été tués. Où M. Ouattara et ses hommes en complicité avec Guillaume Soro ont semé la terreur trois jours avant les élections. Personne ne peut accepter cela. Quand on disait aux gens ici de désarmer, c’était comme si on avait touché à une plaie. Je souhaite que petit à petit, comme M. Jean Ping et le nonce apostolique, les gens puissent revenir à la raison et chercher réellement à comprendre la crise ivoirienne. Je profite également pour dire à M. Nicolas Sarkozy de faire la différence entre les relations qui le lient à son copain Ouattara dont il a été le parrain de mariage et les relations entre l’Etat français et l’Etat de Côte d’Ivoire.
On ne peut pas mélanger les relations d’Etat à Etat et non des relations entre petits copains. Il faut faire attention.
Une mission de la Cedeao est à Abidjan, aujourd’hui. Que pensez-vous de leur mission dans la capitale ?
Toutes les missions sont la bienvenue en Côte d’Ivoire. Mais toute mission qui est une mission pour s’informer, qui est une mission pour essayer d’investiguer, afin de comprendre la crise ivoirienne est la bienvenue.
J’espère donc que cette mission est venue pour s’informer. En tout cas, la Côte d’Ivoire est ouverte à toute mission. Et j’ai bon espoir que nous sortirons de cette situation.
Pensez-vous vraiment qu’il y a une solution à cette crise post-électorale ?
Je pense qu’il faut chercher à comprendre d’une part ce qui s’est passé dans le pays. D’autre part, chercher à comprendre l’évolution de la courbe de comportement de M. Ouattara. Il s’est toujours opposé à la loi ivoirienne. Laquelle loi donnait le pouvoir à M. Konan Bédié en 1993, à la mort de d’Houphouët-Boigny. M. Ouattara s’y était opposé. M. Ouattara s’est toujours opposé à la loi ivoirienne. C’est encore le même M. Ouattara qui aujourd’hui, s’oppose à la loi de Côte d’Ivoire. Il faut cerner l’individu. Parce que ce Monsieur veut coûte que coûte être porté au pouvoir par les puissances étrangères qui en ont fait un agent pour exploiter la Côte d’Ivoire. Il faut faire en sorte qu’ils puissent échouer. Sinon, regarder un peu la frénésie qui a gagné les gens…
Le Président Gbagbo avait donc raison de dire que c’est un candidat de l’étranger ?
Le Président Gbagbo Laurent ne dit jamais rien au hasard. Sinon, la précipitation des félicitations, la précipitation de l’ingérence des puissances étrangères. C’est tout cela qui a fini par nous convaincre qu’effectivement Ouattara était leur agent et qu’il était candidat pour eux.
Moi, je le répète. Qu’ils soient de l’Onu, qu’ils soient une armée Licorne ou onusienne, cette armée ne peut pas vaincre l’Eternel des armées. Ils viendront vers nous avec les flèches, ils viendront vers nous avec des sagaies, ils viendront vers nous avec des javelots. Nous, nous avons l’onction de Dieu Tout- Puissant qui nous a mis en mission, pour que Israël d’Afrique qu’est la Côte d’Ivoire, l’Afrique soit libérée.
C’est pourquoi, j’en profite pour lancer un appel à tous les Africains vivant en Côte d’Ivoire, à tous les Français vivant en Côte d’Ivoire, à tous les Libanais et Ivoiriens de toute couche, de se mobiliser demain à partir de 8h. Pour envahir littéralement la place de la République. Mais en venant, que chacun ait quelque chose sur lui, symbolisant les couleurs (Orange-blanc-vert) de la Nation ivoirienne. Chacun doit faire sa pancarte sur laquelle il doit être écrit des messages de paix. Pour dire que ma Côte d’Ivoire ne tombera pas dans une guerre civile. Pour dire que la Côte d’Ivoire ne tombera pas dans une guerre inter-ethnique. Pour essayer de dérouter, désorienter ceux qui font de petits calculs et qui pensent que d’un moment à l’autre, la Côte d’Ivoire va s’embraser. Non !
Il y a dans l’histoire, il y a dans la marche de tout pays, des étapes. Nous, nous sommes à un carrefour de l’histoire de notre pays. Il faut donner faux à ceux qui concoctent des plans diaboliques. Je vous attends demain à la place de la République.
Par Frimo Koukou
& Yacouba Gbané
Monsieur le président, vous annoncez un grand rassemblement demain 29 décembre 2010. Peut-on en savoir les raisons ?
Ce rassemblement que nous organisons est à l’instar des rassemblements organisés en son temps, aux Etats-Unis, pour réclamer le respect des droits des Blacks. Il est à l’instar des rassemblements de l’Anc de Nelson Mandela. Il est aussi à l’instar des grandes marches organisées par Mahatma Ghandy. Voyez-vous, l’on veut nous faire croire qu’il y a des lois respectées en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs. Mais qu’en Côte d’Ivoire, en Afrique, nos lois n’ont pas de valeur. Pour le respect de l’Afrique. Pour la dignité de l’Afrique, pour le respect de nos lois et de nos Institutions et des décisions qui en découlent, j’invite tout le monde à ce grand rassemblement.
A qui vous adressez-vous particulièrement ?
J’invite tous les démocrates ivoiriens (hommes, jeunes, femmes), Africains vivant sur notre sol, même ceux qui sont à l’extérieur de la Côte d’Ivoire, à nous rejoindre demain mercredi 29 décembre 2010, à la place de la République. Voilà l’objectif de ce grand rassemblement.
Ceux qui vivent sur le territoire ivoirien et qui veulent la paix en Côte d’Ivoire, qui ne veulent plus de guerre en Côte d’Ivoire et qui savent que dans toute République, la boussole c’est la Constitution. Comme à l’Eglise, chez les chrétiens, la boussole c’est la Bible. A la Mosquée chez les musulmans, la boussole, c’est le Coran.
Il faut absolument que nous puissions nous comporter en fonction des lois que nous nous sommes fixés nous-mêmes. Dès cet instant que nos lois sont piétinées et que les gens veulent se servir de ces résultats non valables qui a été prononcés de manière illégale dans le Qg de l’adversaire de Gbagbo Laurent pour combattre la Côte d’Ivoire, nous qui disons non à guerre civile. Nous qui disons non à ce génocide que préparent l’Onu et la France, nous devons nous rassembler à la place de la République, pour essayer de dénoncer cela. Et en même temps soutenir nos Institutions.
Quand vous dites que l’Onu prépare un génocide dans votre pays, en avez-vous des preuves ?
Mais quand un responsable de l’Onu se substitue à notre Constituion et déclare qu’il reconnaît un candidat comme Président. En flagrante contradiction. Quand aujourd’hui, l’Ocnuci prête ses antennes à M. Ouattara et Guillaume Soro pour lancer des appels à l’insurrection. Quand l’Onuci aide Soro à avoir une radio pirate, arme les rebelles pour attaquer la Côte d’voire, quand l’Onuci, permet des messages qui vont opposer pro-Gbagbo et pro-Ouattara, je pense que c’est un danger. Il faut dès maintenant tirer sur la sonnette d’alarme, pour dire aux uns et aux autres que la Côte d’Ivoire ne doit pas être un deuxième Rwanda. C’est pour cela que nous disons que nous avons les preuves. C’est l’Onu et la France qui préparent le génocide.
Les jours passés, pendant que vous mobilisiez les Ivoiriens, la France par la voix du ministre Alliot-Marie demandait que vous arrêtiez cela. Que dites-vous ?
Je ne sais pas pourquoi la France doit me demander d’arrêter mes manifestations. Je ne les ai pas organisées en France. Je les organise en Côte d’Ivoire. Et en Côte d’Ivoire, il y a une juridiction. Et c’est sur la base de ces juridictions-là que moi, j’organise mes manifestations. Seules les juridictions compétentes de Côte d’Ivoire peuvent me demander d’arrêter mes tournées de mobilisation. Je pense que ces colons doivent comprendre que nous sommes vraiment à une autre époque.
Nous apprenons que les jeunes de l’opposition appellent leurs partisans à descendre également dans les rues ce même mercredi. Ne craignez-vous pas un affrontement ?
Il faut arrêter cet enfantillage-là. Quand quelqu’un appelle à une manifestation, je pense qu’on ne peut pas empêcher une tierce organisation de manifester. Il faut donc éviter de jouer aux enfants. Parce que quel est l’objectif de dire que « nous aussi, on vient manifester le 29 décembre». Le Rhdp a appelé à deux jours de manifestation ici. Les patriotes n’ont pas dit qu’ils venaient descendre dans la rue. Je pense que le ministère de l’Intérieur à qui nous avons adressé notre demande pour pouvoir manifester le 29 décembre prochain, expliquera aux uns et aux autres qu’ils doivent attendre une autre date.
Voyez-vous, la jeunesse du Pdci organise une manifestation le 30 décembre au Palais de la Culture. Ce sont eux qui organisent. Pour nous, chacun sera le policier de son voisin. Et nous allons faire en sorte que cette manifestation soit véritablement pacifique. Parce que nous la voulons ainsi. Ceux qui sont en train de lancer des appels : « oui, nous aussi, nous sommes du Rhdp, nous voulons venir à la place de la République pour manifester »…
Tout cela pour venir affronter qui ? Chers amis, Blé Guirao, Kkb, Karamoko Yayoro, je vous comprends. Mais nous n’avons pas le droit de détruire la Côte d’Ivoire. Quels que soient les problèmes, nous sommes jeunes et l’avenir nous appartient. Rencontrons-nous. Discutons. Cela est possible. Il n’y a pas de problèmes sur terre qui ne puissent pas trouver de solutions. Il y a eu beaucoup de pays comme nous, qui ont eu ce genre de problème et même pire. Mais nous, nous devons avoir la capacité de redescendre sur nos pieds, comme le chat. La Côte d’Ivoire ne doit pas tomber. La Côte d’Ivoire ne tombera pas. Mon pays ne tombera pas. Notre pays ne tombera pas. Il y a de l’espoir.
Certains chefs d’Etat africains appellent à une intervention militaire en Côte d’Ivoire…
C’est irresponsable !
Comment cela, monsieur le président ?
Parce que je ne crois pas que ce soit une intervention militaire qui puisse aujourd’hui, régler une crise. Quand un voisin est en crise, on vient l’aider à résoudre pacifiquement la crise.
La Cedeao est la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, la France a amené cette organisation à outrepasser ses compétences. Au point où quelques chefs d’Etats se réunissent pour dire « d’accord euh…on reconnaît celui-ci ou celui-là ». la Cedeao n’est pas là pour reconnaître des chefs d’Etat ou pas. Elle est là, pour aider. Vous comprenez ?
Je souhaite que les uns et les autres puissent faire comprendre à M. Goodkuck Jonathan qu’il n’est pas sur la bonne voie. La France évite, elle, de se salir les mains…
Comment procède-t-elle alors, selon vous ?
En évitant d’intervenir directement et militairement en Côte d’Ivoire à travers son armée. Mais qu’est-ce qu’elle va faire ? Elle va passer par une armée africaine. Comme pour dire, c’est entre eux Africains.
Comme hier, ils ont amené à tuer Patrick E. Lumumba. On dira c’est entre eux Africains. Comme hier, ils ont amené à tuer Sankara, on dira c’est entre eux Africains. Comme hier, ils ont humilié Kwame Nkruma, ils diront, c’est entre eux Africains. Je voudrais dire aux uns et aux autres que nous, nous avons perdu Lumumba, nous avons perdu Thomas Sankara, nous avons perdu Nkruma, mais nous ne sommes pas prêts à perdre Gbagbo Laurent.
Il faut que cela soit clair. Et c’est pour cela d’ailleurs que nous nous mobilisons pour que l’on sache qu’il y a une opinion en Côte d’Ivoire qui ne veut ni de guerre, ni d’affrontement. Mais en même temps, nous allons saisir cette occasion du mercredi 29, pour lancer un appel à tous les Ivoiriens. Pour éviter des affrontements entre Ivoiriens. Parce quand nous allons nous affronter, ils vont venir prendre leurs ressortissants. D’ailleurs, ils ont déjà commencé à les retirer du pays. Ce, n’est pas sérieux ! C’est pourquoi, je dis que ce serait irresponsable et suicidaire d’envoyer ici, une force d’intervention militaire.
Quelle explication donnez-vous à la frilosité qui anime certains chefs d’Etat ?
Mais regardez comment ces chefs d ‘Etat sont venus au pouvoir. Il y a des chefs d’Etat en Afrique qui tiennent leur pouvoir du peuple. Et il y en a qui tiennent leur pouvoir de la France.
Ces derniers sont tenus par des accords secrets qui les lient. Sinon, la plupart d’entre eux sont agacés par cette intervention, cette ingérence intempestive de la France, qui s’agite à l’Onu et qui s’agite partout. Voyez-vous, je plains nos chefs d’Etat africains. Mais les peuples d’Afrique soutiennent Gbagbo Laurent. Les peuples d’Afrique soutiennent les lois ivoiriennes. Ça marche au Cameroun. Les jeunes s’organisent en Guinée. Je viens de recevoir beaucoup de délégations. En Europe, ça manifeste. Mais il faut faire la différence entre les chefs d’Etat africains que la France a pris en otage et qui sont aujourd’hui, des chargés de mission de la France, au lieu d’être des chefs d’Etat africains. Je pense que Nelson Mandela est allé en prison comme un terroriste, il est sorti de cette prison comme un sauveur et un héros international. Kadhafi était interdit de voyager. Aujourd’hui, parce qu’il a réussi à faire respecter son pays, ces chefs-là composent avec lui.
Je voudrais que les Ivoiriens tiennent. Je voudrais que les Ivoiriens soient solidaires. Je voudrais qu’ils soient debout et qu’ils se disent que nous sommes dans une révolution. Une révolution qui peut même nous conduire à la création de notre monnaie. Vu que les gens s’agitent à l’Uemoa. Il y a tellement de choses à faire ensemble. Moi, je voudrais dire aux chefs d’Etat qui sont aujourd’hui, en train de faire le jeu de la France, qu’il faut réellement chercher à savoir ce qui s’est réellement passé en Côte d’Ivoire. Et éviter de faire accepter à l’autre, ce que soi-même on ne peut pas accepter.
M. Charles Blé Goudé, quel est votre avis sur le changement de position de certaines autorités africaine et même européenne ? Je pense à M. Jean Ping (Ua) à qui l’on a attribué une certaine déclaration, mais qui a dit autre chose en Côte d’Ivoire. Je pense aussi au Vatican, qui a récemment appelé au dialogue des deux camps adverses…
Au début, les gens ont été embarqués dans un bateau rapide de précipitation. Sans réellement chercher à comprendre que la Commission électorale indépendante (Cei) a un mode opératoire et qu’il faut prononcer les résultats dans un délai de trois (3) jours. Et qu’au-delà de ces trois jours il échoit au Conseil constitutionnel de le faire. Puis, les résultats doivent être prononcés au siège de la Cei et en présence des commissaires électoraux. Ce que M. Youssouf Bakayoko a fait, est non seulement en violation avec les règles de la Cei, mais avec la Constitution elle-même.
M. Sarkozy peut-il accepter des résultats prononcés hors délai, et proclamés depuis le Qg des socialistes en France ? Je crois que non ! Il faut respecter la Côte d’Ivoire. Le seul fait que ces résultats aient été prononcés au Qg de M. Ouattara à l’Hôtel du Golf, suffit pour les mettre en doute. Le seul fait que ces résultats aient été prononcés hors délai suffit pour douter de leur validité. Je ne sais pas ce qui arrive aux gens. C’est pourquoi, moi, je voudrais les appeler à la retenue, à la raison et je les invite à chercher à comprendre le dossier ivoirien.
Au-delà même des résultats, y a-t-il eu élection au Nord de mon pays? C’est quoi une élection ? Quelles sont les conditions réunies pour qu’une élection soit validée ? A partir de là, les gens doivent comprendre qu’il ya eu des simulacres d’élections au Nord. Et que c’est par voie de conséquence que le Conseil constitutionnel a décidé. Comme les résultats de la France ont été annulés, c’est de la même manière que les résultats de certaines régions du pays ont été annulés. Des régions où il y a eu des violences, où des gens ont été violentés et pourchassés ont été chassés des bureaux de vote et où des gens ont été tués. Où M. Ouattara et ses hommes en complicité avec Guillaume Soro ont semé la terreur trois jours avant les élections. Personne ne peut accepter cela. Quand on disait aux gens ici de désarmer, c’était comme si on avait touché à une plaie. Je souhaite que petit à petit, comme M. Jean Ping et le nonce apostolique, les gens puissent revenir à la raison et chercher réellement à comprendre la crise ivoirienne. Je profite également pour dire à M. Nicolas Sarkozy de faire la différence entre les relations qui le lient à son copain Ouattara dont il a été le parrain de mariage et les relations entre l’Etat français et l’Etat de Côte d’Ivoire.
On ne peut pas mélanger les relations d’Etat à Etat et non des relations entre petits copains. Il faut faire attention.
Une mission de la Cedeao est à Abidjan, aujourd’hui. Que pensez-vous de leur mission dans la capitale ?
Toutes les missions sont la bienvenue en Côte d’Ivoire. Mais toute mission qui est une mission pour s’informer, qui est une mission pour essayer d’investiguer, afin de comprendre la crise ivoirienne est la bienvenue.
J’espère donc que cette mission est venue pour s’informer. En tout cas, la Côte d’Ivoire est ouverte à toute mission. Et j’ai bon espoir que nous sortirons de cette situation.
Pensez-vous vraiment qu’il y a une solution à cette crise post-électorale ?
Je pense qu’il faut chercher à comprendre d’une part ce qui s’est passé dans le pays. D’autre part, chercher à comprendre l’évolution de la courbe de comportement de M. Ouattara. Il s’est toujours opposé à la loi ivoirienne. Laquelle loi donnait le pouvoir à M. Konan Bédié en 1993, à la mort de d’Houphouët-Boigny. M. Ouattara s’y était opposé. M. Ouattara s’est toujours opposé à la loi ivoirienne. C’est encore le même M. Ouattara qui aujourd’hui, s’oppose à la loi de Côte d’Ivoire. Il faut cerner l’individu. Parce que ce Monsieur veut coûte que coûte être porté au pouvoir par les puissances étrangères qui en ont fait un agent pour exploiter la Côte d’Ivoire. Il faut faire en sorte qu’ils puissent échouer. Sinon, regarder un peu la frénésie qui a gagné les gens…
Le Président Gbagbo avait donc raison de dire que c’est un candidat de l’étranger ?
Le Président Gbagbo Laurent ne dit jamais rien au hasard. Sinon, la précipitation des félicitations, la précipitation de l’ingérence des puissances étrangères. C’est tout cela qui a fini par nous convaincre qu’effectivement Ouattara était leur agent et qu’il était candidat pour eux.
Moi, je le répète. Qu’ils soient de l’Onu, qu’ils soient une armée Licorne ou onusienne, cette armée ne peut pas vaincre l’Eternel des armées. Ils viendront vers nous avec les flèches, ils viendront vers nous avec des sagaies, ils viendront vers nous avec des javelots. Nous, nous avons l’onction de Dieu Tout- Puissant qui nous a mis en mission, pour que Israël d’Afrique qu’est la Côte d’Ivoire, l’Afrique soit libérée.
C’est pourquoi, j’en profite pour lancer un appel à tous les Africains vivant en Côte d’Ivoire, à tous les Français vivant en Côte d’Ivoire, à tous les Libanais et Ivoiriens de toute couche, de se mobiliser demain à partir de 8h. Pour envahir littéralement la place de la République. Mais en venant, que chacun ait quelque chose sur lui, symbolisant les couleurs (Orange-blanc-vert) de la Nation ivoirienne. Chacun doit faire sa pancarte sur laquelle il doit être écrit des messages de paix. Pour dire que ma Côte d’Ivoire ne tombera pas dans une guerre civile. Pour dire que la Côte d’Ivoire ne tombera pas dans une guerre inter-ethnique. Pour essayer de dérouter, désorienter ceux qui font de petits calculs et qui pensent que d’un moment à l’autre, la Côte d’Ivoire va s’embraser. Non !
Il y a dans l’histoire, il y a dans la marche de tout pays, des étapes. Nous, nous sommes à un carrefour de l’histoire de notre pays. Il faut donner faux à ceux qui concoctent des plans diaboliques. Je vous attends demain à la place de la République.
Par Frimo Koukou
& Yacouba Gbané