La méthode est connue. Elle est vieille comme le monde. Lorsqu’un despote est découvert, il a tendance à accuser le monde entier des malheurs qui l’accablent. C’est dans cette posture que se trouve aujourd’hui Laurent Gbagbo. Envers et contre tous, l’ancien président qui a lamentablement perdu le second tour de l’élection présidentielle refuse de quitter le pouvoir. La communauté internationale, comme un seul homme, s’oppose à juste titre à la dictature qu’il tente d’instaurer en Côte d’Ivoire. Le « candidat des Ivoiriens » voit en cela « un complot du bloc occidental dirigé par la France ». On n’aurait pu croire à ce discours si les protestations émanaient seulement des puissances occidentales. Il est vrai que dès les premières heures de la proclamation des résultats du second tour, la France et les Etats-Unis ont immédiatement pris position en demandant à Laurent Gbagbo à céder le pouvoir à Alassane Dramane Ouattara qui a été élu par les Ivoiriens. Mais dire que c’est le bloc occidental avec à sa tête ces deux puissances qui cherchent à déstabiliser son régime est archi-faux. Le coup de force que tente de perpétrer Laurent Gbagbo a été condamné par tout le monde. L’Union européenne a condamné cette imposture. Ici encore on dira que c’est sous l’impulsion de la France. L’Onu l’a été également condamnée. Laurent Gbagbo et ses partisans diront que ce sont les mêmes puissances qui la manipulent. Mais les résolutions du Conseil de sécurité ont été prises à l’unanimité. Or dans cette instance, figurent la Russie et la Chine qui sont en général des puissances qui sont plus ou moins proches du pouvoir d’Abidjan. La Russie qui avait même menacé d’user de son droit de veto, a fini par s’aligner. Non pas parce qu’elle a une illusoire part de gâteau à grignoter en Côte d’Ivoire. Mais parce qu’elle a été clairement briffée sur tout ce qui se passe en ce moment en Côte d’Ivoire. La Chine qui est très présente en Côte d’Ivoire et qui fait des affaires avec le régime FPI n’est pas intervenue pour soutenir dans le mal le camarade Laurent Gbagbo. On entend dire du côté de la refondation que toutes ces puissances se sont entendues pour spolier les Ivoiriens de leurs richesses. Mais là encore, un tel argument ne résiste pas à une analyse pertinente. Veut-on faire croire aux Ivoiriens que tous pays viendront en Côte d’Ivoire une fois la crise terminée pour avoir leur part du gâteau ? Si tel serait le cas, que restera-t-il aux populations ivoiriennes, Comment se fera le partage sans qu’il n’y ait des conflits entre ces puissances ? A vrai dire, les accusations de complot contre la communauté internationale ne tiennent pas la route. Comment peut-on ourdi un complot contre quelqu’un qui n’a pas gagné les élections ? Comment peut-on chercher à déstabiliser un individu qui a été vomi par la majorité de ses compatriotes ? L’attitude unanime ne vise qu’à une seule chose. Sauver la démocratie que veut assassiner le « Machiavel des lagunes ». Il faut voir en la thèse du complot que soutient toute la galaxie patriote comme une ruse de Laurent Gbagbo pour détourner l’attention de l’opinion nationale et internationale sur le hold-up qu’il veut coûte que coûte réalisé en Côte d’Ivoire. Le complot, dont parlent Laurent Gbagbo et les caciques du FPI, son parti, n’existe que dans leur tête. Laurent Gbagbo se fait passer, comme à son habitude, pour la victime. Alors que c’est lui le véritable bourreau dans l’affaire. Mais cette fois-ci, la stratégie de la victimisation ne passera pas. Car la ritournelle n’a que trop servi.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly
 (Large).jpg)
