Une campagne de désinformation sans précédent est orchestrée pour justifier l’intervention étrangère en Côte d’Ivoire et placer à la tête de ce pays, Alassane Ouattara, un larbin totalement dévoué aux intérêts des multinationales. Ancien Dg adjoint du Fmi, ancien Premier ministre d’Houphouët-Boigny, en 1990, exécutant à ce titre du Plan d’ajustements structurels imposé par cette institution, plan qui a plongé, comme partout ailleurs, le peuple ivoirien dans une profonde détresse sociale, Alassane Ouattara est la marionnette nominée par les grandes puissances pour diriger la Côte d’Ivoire et veiller à ce que leurs juteuses affaires ne soient pas menacées par l’arrivée au pouvoir d’hommes incontrôlables. En dépit de leurs rivalités pour le contrôle du monde, les grandes puissances impérialistes française et américaine se sont entendues pour écarter Gbagbo coupable à leurs yeux de mener une politique nationale préjudiciable à leurs intérêts. Après des années de tractations et de calculs savants les différentes forces en présence ont fini par accepter d’organiser une élection présidentielle dont le 2e tour s’est tenu le 28 novembre dernier. Ces puissances ont au préalable manœuvré de sorte à placer au sein d’une commission électorale qualifiée d’indépendante une majorité de représentants ayant pour mission de valider par tous les moyens une prétendue victoire de Ouattara. Au mépris de la Constitution ivoirienne qui prévoit que la proclamation des résultats électoraux est du ressort du Conseil constitutionnel, c’est donc cette commission qui a proclamé Ouattara vainqueur. Qu’importe qu’aucune preuve sérieuse n’ait été avancée pour certifier l’absence de fraude et la sincérité des chiffres donnés ! Les Usa, la France, suivis rapidement du Sg de l’Onu se sont dépêchés de proclamer qu’ils ne reconnaissaient que Ouattara comme nouveau chef d’Etat. La machine de propagande internationale s’est aussitôt mise en route pour accréditer l’idée que cette décision soi-disant conforme à la volonté du peuple ivoirien est celle de la «Communauté internationale». Ni la Chine, ni la Russie, ni l’Inde, ni de nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, qui forment ensemble les 3 quarts de la population du monde n’ont droit au chapitre. Bref, ne sont éligibles au statut de «communauté internationale», dont la parole vaut ordre exécutoire, que les Usa, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, en somme la même poignée de puissances coloniales et impérialistes qui ont précipité par deux fois, les peuples dans une effroyable guerre mondiale pour faire main basse sur les marchés, les matières premières, le pétrole et le gaz.
Depuis la mise en route de leur machine de propagande et de mensonges, les agences de presse ne cessent de marteler les mêmes phrases stéréotypées que reprennent en boucle les télés, les radios et même les journaux algériens dans un réflexe aplaventriste devenu mécanique : «Ouattara est le président démocratiquement élu et reconnu par la communauté internationale après proclamation des résultats du scrutin par la Commission électorale indépendante». Quand le Conseil constitutionnel est évoqué, les agences de presse ajoutent systématiquement la mention «acquis à Gbagbo» pour enlever tout crédit aux résultats qu’il a officiellement proclamés.
Tout y est dit et Gbagbo doit quitter les lieux « avant la fin de la semaine » en vertu de l’ultimatum de Sarkozy. Ce dernier qui veut jouer le rôle de va-t-en guerre en chef contre les peuples ne lui pardonne pas d’avoir joué en 2002, les multinationales pétrolières américaines contre leurs rivales françaises. Un crime que d’avoir ouvert la chasse gardée des capitalistes français à d’autres ! Autre crime encore plus insupportable de Gbagbo : il a cette fois-ci osé ouvrir les routes qui mènent au pétrole du Golfe de Guinée aux grands ennemis que sont la Chine et la Russie ! Pour lui infliger la correction méritée, Sarkozy s’est décidé à faire aujourd’hui, cause commune avec les Usa. Ces derniers acceptent le marché tant ils sont d’accord pour mener les peuples à coup de drones et de missiles. Ils semblent d’autre part détenir des données qui les ont convaincus que Ouattara finira par échapper à l’emprise française et à basculer de leur côté. Sarkozy qui a reçu l’an dernier Ouattara pour finaliser le plan de «débarquement» de Gbagbo et de reprise en main de la Côte d’Ivoire par son entremise est au contraire persuadé que la bourgeoisie compradore inféodée à l’impérialisme français constituera le meilleur rempart contre l’entrée des Usa sur les terres de la Françafrique. A condition cependant de commencer par nettoyer le terrain des «trublions» en obtenant dans l’immédiat l’éviction du Président ivoirien actuel quitte à l’envoyer, s’il persiste dans son nationalisme, dans une prison de La Haye pour «crimes contre l’humanité». Les services subversifs de l’impérialisme savent à perfection les provoquer comme ils l’ont montré en Yougoslavie au terme d’une série de manipulations de l’opinion internationale qui ont conduit à l’emprisonnement des dirigeants serbes opposés à la présence de l’Otan dans leur pays. Par son intervention inhabituelle sur la scène internationale et la mise en garde préventive contre des crimes «anticipés», le président de la Cour pénale internationale n’aura fait que dévoiler un aspect de ce plan machiavélique étudié dans ses moindres détails. On aura saisi l’essentiel de l’enjeu des luttes en Côte d’Ivoire quand on a compris que le fond du problème réside dans les questions suivantes : qui va contrôler les ressources pétrolières découvertes au large de ce pays ? Quel est l’homme sur qui compter pour la perpétuation de rapports de domination et le maintien de la Côte d’Ivoire dans son état de néo-colonie, 50 ans après une indépendance formelle obtenue sans luttes ni sacrifices? Au-delà de la Côte d’Ivoire, les néo-colonialistes ont surtout peur que l’exemple ivoirien fasse tache d’huile et que les peuples de la «Françafrique» se mettent l’un après l’autre à affirmer leur aspiration à une véritable indépendance en commençant par chasser les marionnettes de la grande bourgeoisie française. La référence «au respect du choix démocratique du peuple» est risible dans la bouche des dirigeants des puissances impérialistes qui ont couvert et soutenu sans état d’âme des dictatures cruelles dans le monde tant qu’elles font prospérer les affaires de leurs capitalistes. Dans tous les cas, même si Gbagbo a des liens étroits avec les socialistes français, lesquels n’ont brillé que par leur zèle à défendre le système néo-colonialiste, même si ses alliances passées laissent planer un petit doute sur les objectifs qu’il défend, la lutte qui s’engage entre les puissances impérialistes et la grande masse du peuple ivoirien, révoltée par l’arrogance des anciens colonisateurs et décidée à ne plus tolérer les rapports de domination et d’exploitation, cette lutte est en train de créer un mouvement d’ensemble qui dépasse les calculs mesquins des hommes politiques. Ceux-ci n’auront servi en fin de compte qu’à jouer le rôle de détonateur dans une région devenue un enjeu stratégique dans la lutte pour le contrôle des ressources énergétiques africaines. L’impérialisme veut infliger une leçon aux peuples. Il veut couper court au processus libérateur ivoirien pour dissuader les autres peuples d’Afrique de prendre en main le contrôle de leurs ressources naturelles à un moment où la crise du capitalisme met aux abois la grande bourgeoisie.
Les peuples auront le dernier mot quelles que soient leurs éventuelles défaites temporaires dans la destruction d’un système impérialiste condamné par l’histoire. A supposer que Ouattara ait remporté de quelques voix les élections grâce au formidable appui financier et médiatique de l’impérialisme, la légitimité historique n’est pas de son côté. Elle n’est pas du côté des larbins des classes possédantes quand bien même une masse plus ou moins importante de gens trompées par la propagande des nantis et rivées à l’intérieur d’un horizon tribal et confessionnel borné leur accordent leurs suffrages. Elle est du côté du peuple qui secoue les chaînes de la domination impérialiste et des chefs qui dirigent son combat dans cette voie. Les grands bonds en avant des peuples vers le progrès ne se décident pas dans les urnes. En général, celles-ci ne font qu’entériner les processus d’émancipation déjà accomplis pour l’essentiel. Le devoir des forces de progrès est de soutenir la lutte des peuples pour leur libération nationale. De toute évidence, celle-ci ne fait que commencer en Côte d’Ivoire.
Kader Badreddine in Alger Républicain (Algérie) le 23 décembre 2010
Depuis la mise en route de leur machine de propagande et de mensonges, les agences de presse ne cessent de marteler les mêmes phrases stéréotypées que reprennent en boucle les télés, les radios et même les journaux algériens dans un réflexe aplaventriste devenu mécanique : «Ouattara est le président démocratiquement élu et reconnu par la communauté internationale après proclamation des résultats du scrutin par la Commission électorale indépendante». Quand le Conseil constitutionnel est évoqué, les agences de presse ajoutent systématiquement la mention «acquis à Gbagbo» pour enlever tout crédit aux résultats qu’il a officiellement proclamés.
Tout y est dit et Gbagbo doit quitter les lieux « avant la fin de la semaine » en vertu de l’ultimatum de Sarkozy. Ce dernier qui veut jouer le rôle de va-t-en guerre en chef contre les peuples ne lui pardonne pas d’avoir joué en 2002, les multinationales pétrolières américaines contre leurs rivales françaises. Un crime que d’avoir ouvert la chasse gardée des capitalistes français à d’autres ! Autre crime encore plus insupportable de Gbagbo : il a cette fois-ci osé ouvrir les routes qui mènent au pétrole du Golfe de Guinée aux grands ennemis que sont la Chine et la Russie ! Pour lui infliger la correction méritée, Sarkozy s’est décidé à faire aujourd’hui, cause commune avec les Usa. Ces derniers acceptent le marché tant ils sont d’accord pour mener les peuples à coup de drones et de missiles. Ils semblent d’autre part détenir des données qui les ont convaincus que Ouattara finira par échapper à l’emprise française et à basculer de leur côté. Sarkozy qui a reçu l’an dernier Ouattara pour finaliser le plan de «débarquement» de Gbagbo et de reprise en main de la Côte d’Ivoire par son entremise est au contraire persuadé que la bourgeoisie compradore inféodée à l’impérialisme français constituera le meilleur rempart contre l’entrée des Usa sur les terres de la Françafrique. A condition cependant de commencer par nettoyer le terrain des «trublions» en obtenant dans l’immédiat l’éviction du Président ivoirien actuel quitte à l’envoyer, s’il persiste dans son nationalisme, dans une prison de La Haye pour «crimes contre l’humanité». Les services subversifs de l’impérialisme savent à perfection les provoquer comme ils l’ont montré en Yougoslavie au terme d’une série de manipulations de l’opinion internationale qui ont conduit à l’emprisonnement des dirigeants serbes opposés à la présence de l’Otan dans leur pays. Par son intervention inhabituelle sur la scène internationale et la mise en garde préventive contre des crimes «anticipés», le président de la Cour pénale internationale n’aura fait que dévoiler un aspect de ce plan machiavélique étudié dans ses moindres détails. On aura saisi l’essentiel de l’enjeu des luttes en Côte d’Ivoire quand on a compris que le fond du problème réside dans les questions suivantes : qui va contrôler les ressources pétrolières découvertes au large de ce pays ? Quel est l’homme sur qui compter pour la perpétuation de rapports de domination et le maintien de la Côte d’Ivoire dans son état de néo-colonie, 50 ans après une indépendance formelle obtenue sans luttes ni sacrifices? Au-delà de la Côte d’Ivoire, les néo-colonialistes ont surtout peur que l’exemple ivoirien fasse tache d’huile et que les peuples de la «Françafrique» se mettent l’un après l’autre à affirmer leur aspiration à une véritable indépendance en commençant par chasser les marionnettes de la grande bourgeoisie française. La référence «au respect du choix démocratique du peuple» est risible dans la bouche des dirigeants des puissances impérialistes qui ont couvert et soutenu sans état d’âme des dictatures cruelles dans le monde tant qu’elles font prospérer les affaires de leurs capitalistes. Dans tous les cas, même si Gbagbo a des liens étroits avec les socialistes français, lesquels n’ont brillé que par leur zèle à défendre le système néo-colonialiste, même si ses alliances passées laissent planer un petit doute sur les objectifs qu’il défend, la lutte qui s’engage entre les puissances impérialistes et la grande masse du peuple ivoirien, révoltée par l’arrogance des anciens colonisateurs et décidée à ne plus tolérer les rapports de domination et d’exploitation, cette lutte est en train de créer un mouvement d’ensemble qui dépasse les calculs mesquins des hommes politiques. Ceux-ci n’auront servi en fin de compte qu’à jouer le rôle de détonateur dans une région devenue un enjeu stratégique dans la lutte pour le contrôle des ressources énergétiques africaines. L’impérialisme veut infliger une leçon aux peuples. Il veut couper court au processus libérateur ivoirien pour dissuader les autres peuples d’Afrique de prendre en main le contrôle de leurs ressources naturelles à un moment où la crise du capitalisme met aux abois la grande bourgeoisie.
Les peuples auront le dernier mot quelles que soient leurs éventuelles défaites temporaires dans la destruction d’un système impérialiste condamné par l’histoire. A supposer que Ouattara ait remporté de quelques voix les élections grâce au formidable appui financier et médiatique de l’impérialisme, la légitimité historique n’est pas de son côté. Elle n’est pas du côté des larbins des classes possédantes quand bien même une masse plus ou moins importante de gens trompées par la propagande des nantis et rivées à l’intérieur d’un horizon tribal et confessionnel borné leur accordent leurs suffrages. Elle est du côté du peuple qui secoue les chaînes de la domination impérialiste et des chefs qui dirigent son combat dans cette voie. Les grands bonds en avant des peuples vers le progrès ne se décident pas dans les urnes. En général, celles-ci ne font qu’entériner les processus d’émancipation déjà accomplis pour l’essentiel. Le devoir des forces de progrès est de soutenir la lutte des peuples pour leur libération nationale. De toute évidence, celle-ci ne fait que commencer en Côte d’Ivoire.
Kader Badreddine in Alger Républicain (Algérie) le 23 décembre 2010