Portables trafiqués : Les vendeurs véreux opèrent à Yopougon

Ces derniers jours, des individus de mauvais aloi s'adonnent à une pratique qui avait apparemment
pris fin à Yopougon Lem 2. Il s'agit du vol à la tire et de la vente de carcasses de téléphones
portables. Ces activités répréhensibles ont à nouveau pignon sur la voie Wakouboué-Yaossehi.
Il ne se passe plus de jour sans qu'un passant ne soit agressé, dépouillé ou victime des vendeurs
d'illusions. Concernant cette dernière pratique, les arnaqueurs ont généralement la même technique
d'approche. Ils proposent discrètement des portables bon marché aux personnes empruntant
cette voie. Une fois fois la victime appâtée s’approche pour apprécier la qualité de la marchandise
proposée, le vendeur lui présente un portable normal. Une fois l’affaire conclue, le petit malin
détourne par un artifice, l'attention de son client. Ce petit temps lui suffit pour échanger le vrai
portable contre un faux qu’il a préalablement dissimulé dans une de ses poches. Ce n’est que plus
tard que la victime se rendra compte de la supercherie. Le portable choisi, n’est plus en réalité celui acheté. Aimé Brou, une jeune étudiant, figure au nombre des victimes de ces larcins. "Je rendais visite à ma sœur au terminus 40, le 30 décembre dernier quand j'ai été abordé par un de ces escrocs au niveau de l'ancien maquis Guantanamo. Il m'a donné un appareil rempli de sable, bien emballé avant de prendre la fuite en direction du pont", se souvient-elle avec amertume. Ces explications sont soutenues par d’autres jeunes qui précisent que cette pratique est devenue chose courante au quartier Lem 2 ces derniers jours. A la Sicogi, les populations interrogées disent reconnaître les personnes indélicates opérant dans le secteur sus indiqué. "Ce sont des voleurs connus de tout le monde qui agressent les passants. Mais personnes n'intervient et ne les dénoncent. De peur d'être à son tour agressés", ajoute Adjé Jean Louis. Le samedi 7 janvier pour vivre la réalité des faits, nous empruntons la fameuse voie. Deux jeunes nous proposent les portables-piège. Nous feignons de les acheter. Le marché conclut. Abou (c’est le prénom de notre vendeur) demande gentiment à retirer ses puces du portable avant de nous le remettre. Chose à laquelle nous nous attendions. Le jeune homme se met tout d'un coup en colère, nous arrache le portable et fond dans la nature, non sans nous couvrir d'injures. Il venait ainsi de se rendre compte que nous avions découvert sa supercherie.

Comme on le constate, les vendeurs d'illusions sont de retour sur cet axe. Les populations devront
donc être vigilantes.

Jean Marc Futhey