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Économie Publié le lundi 10 janvier 2011 | Le Journal De L’Economie

Economie ivoirienne: Bilan 2010 / L’héritage de Charles Koffi Diby

© Le Journal De L’Economie Par Nathan Koné
Cinquantenaire / colloque international pluridisciplinaire : la cérémonie de clôture
Jeudi 5 août 2010. Yamoussoukro, Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix. Photo: le ministre Charles Diby Koffi (au premier plan)
La plupart des démarches motivées par l’éligibilité de la Côte d’Ivoire à l’Initiative Ppte, et l’atteinte du point de décision ont connu, en 2010, un succès remarquable.

Plus de 287 milliards FCFA de la dette extérieure annulée.

Ici plus qu’ailleurs, les programmes de l’allègement de la dette, aussi rudes soient-ils, clairement définis après l’adoption du Document stratégique pour la réduction de la pauvreté(Dsrp), ont eu leur lot de ‘’consolation’’. A commencer par les annulations de dettes bilatérales. En effet, la France qui a annulé 205 milliards FCFA de sa dette, a été suivie par d’autres pays. Ainsi, Sur un montant de 25 milliards de F, la République Fédérale d’Allemagne a annulé 12,5 milliards dans le cadre de la restructuration de la dette de la Côte d’Ivoire. La Norvège a fait autant en effaçant 4,6 milliards F de dettes du pays. Le gouvernement du Canada a promis annuler la totalité de la dette ivoirienne dont le stock était évalué à 130 millions de dollars canadiens, soit environ 65 milliards F. La Banque mondiale, qui a voté en 2010 une Stratégie de partenariat pour la Côte d’Ivoire, a doté ce projet d’une enveloppe de $ 600 millions (300 milliards F) pour la période 2010-2013. À ces sommes viennent s’ajouter les 254,7 millions d’euros (167,072 milliards F) promis par l’Union européenne (UE). C’est dire combien la moisson fut bonne en 2010 pour l’économie ivoirienne tout en restant prometteuse pour 2011. L’œuvre d’un ministère étant celle de son premier responsable, le ministre Diby reste naturellement comptable de ces performances. Ainsi, en marge des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale qui se sont tenues (avec succès) début octobre 2010, Emerging Markets a décerné au ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, le prix du meilleur ministre des Finances en Afrique Subsaharienne.

La confiance de retour

L’action et la rigueur dans l’exécution budgétaire de la Côte d’Ivoire a fini par convaincre les acteurs économiques de la sous région ouest africaine. En effet, avec plus de 34 adjudications de bons du trésor ivoirien, le trésor public a pu encaisser plus de 700 milliards F. Cette confiance en la signature du trésor de Côte d’Ivoire fut le résultat de sa capacité à mobiliser au plan interne, des ressources financières supplémentaires. Un meilleur recouvrement des recettes, la création d’une autorité nationale de régulation des marchés publics, ont participé à la mise en œuvre d’une gouvernance plus transparente. Plusieurs programmes ont été signés avec la Banque mondiale pour environ 575 millions de dollars (plus de 287,5 milliards de F) destinés à des projets de développement, des appuis budgétaires, de l’assistance technique et des travaux analytiques. Parmi ceux-ci, ont peut citer, le Don de gouvernance et de développement institutionnel (DGDI). Ce don fait partie du bilan positif de ce ministère avec le deuxième grand projet actuel de 6,5 milliards Fcfa visant le renforcement de la gestion des finances publiques, le renforcement de la capacité de gestion du secteur pétrolier en amont et l’établissement d’un cadre institutionnel, légal et réglementaire transparent adéquat pour la filière café/cacao.

Les points noirs

Durant les 4 premiers mois de l’année 2010, l’Etat de Côte d’Ivoire n’avait pas encore bouclé son budget. C’est dans une situation quasi-informelle que la République et ses démembrements ont fonctionné. Aussi, l’impact du délestage, qui a frappé certains secteurs de l’économie, a laissé de très mauvais souvenirs imputables au manque de financement de ce secteur. Parmi ceux qui ont été moins satisfaits en 2010, il y a les fournisseurs de l’Etat qui n’ont pas tous été payés. A cette situation, vient s’ajouter le mauvais classement 2010 (168ème/ 183) et 2011(169ème) du doing business. Cette dernière gangrène reste le tendon d’Achille majeur de toute l’économie ivoirienne, étant donné que l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire n’est toujours pas enviable.

Perspectives 2011

Pour 2011, il devrait être question de la restructuration de la dette restante avec des échéances relativement honorables, ainsi que de l’annulation des intérêts… Avec ces nouvelles dispositions, la Côte d’Ivoire, on peut le dire, aura les coudées franches pour sortir de l’enserrement du cycle des dettes, afin d’amorcer un développement durable. De ce fait, l’exécution en bonne et due forme pendant une année, d’un cadrage macroéconomique sain par des investissements dans le social et des réformes dans le domaine de la gouvernance, ne devraient pas être un obstacle pour que le pays jouisse du dispositif global de réduction de la dette au plus tard en 2011. Seul le franchissement de cette étape permettra au pays d’obtenir un effacement d’une partie de sa dette bilatérale, qui s’élève à 12 milliards de dollars (6 000 milliards F). La Côte d’Ivoire peut concrètement prétendre à un effacement de 50 % de cette dette, soit 6 milliards de dollars (3 000 milliards F) dont 600 milliards en 2011.

Quoiqu’il en soit, les perspectives 2011 pour l’économie ivoirienne sont intimement liées à l’issue de la crise politique au sommet de l’Etat. Elles seront bonnes ou mauvaises. D’ores et déjà, l’Agence française de développement (AFD) rangerait dans les tiroirs le Contrat de désendettement- développement (C2D) qu’elle s’apprête à signer avec la Côte d’Ivoire. Il s’agit du mécanisme français d’annulation de la dette bilatérale, qui consiste à convertir la dette en projets de développement (investissements d’éducation, de santé, d’infrastructures). Dans le cadre de la Côte d’Ivoire, le C2D devait s’élever à environ 2 milliards d’euros, soit 1 311 milliards F (plus de la moitié de la dette ivoirienne à la France, au total qui s’élève à 4 milliards de dolars). Il s’agit certainement de l’un des C2D les plus importants programmés à ce jour. Les investisseurs privés pourraient aussi être découragés par la persistance de la crise et détourner leurs investissements vers d’autres horizons.

Par Sanogo Zoumanan

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