La crise née des élections commence à peser sérieusement sur les sociétés de la zone portuaire d’Abidjan. Conséquence, des milliers d’emplois sont menacés et certains employés ont déjà été mis à la porte. L’Expression s’est intéressée à la question.
Pendant que Laurent Gbagbo s’obstine à conserver un pouvoir qu’il a perdu dans les urnes le 28 novembre et qu’Alassane Ouattara, son rival et vainqueur de l’élection, est sous blocus au Golf Hôtel, la Côte d’Ivoire court à la catastrophe. Et des milliers d’emplois sont menacés au Port autonome d’Abidjan (Paa). Les entreprises déposent leurs bilans les unes après les autres. Les employés sont remerciés par centaine. Ceux qui ont obtenu des contrats à durée déterminée (Cdd) voient leurs opportunités s’effriter. D’autres, sous contrat à durée indéterminée (Cdi), se réveillent chaque matin, la peur au ventre. Ils craignent de s’entendre annoncée la mauvaise nouvelle. « Nous allons vous mettre en chômage technique pour un moment, compte tenu de la crise ». De fait, depuis le lendemain du deuxième tour de l’élection, les bateaux ne mouillent que rarement dans les eaux ivoiriennes. Conséquence, les entreprises se retrouvent dans la tourmente. Les moins solides licencient par vague. Celles qui tiennent encore sur les quatre pieds essaient de sauver les meubles, mais non sans difficultés. Les dockers et autres employés rencontrés sur la plate-forme portuaire, le jeudi 6 janvier, ne savent plus où donner de la tête. « Le port n’existe plus que de nom. Avant, tout le monde pouvait s’en sortir en ayant un ou deux contrats. Mais aujourd’hui tout tourne au ralenti. Le semblant d’activité qu’on y observe cache de sérieux problèmes qui font que les entreprises ferment», explique Sékou Oumar, docker.
Des mises au chômage se multiplient
Ce dernier révèle que la Société ivoirienne de manutention et de transit (Simat), spécialisée dans les prestations de services de transport et de logistiques, et où travaillent quelque 800 hommes et femmes, a dû mettre une partie de son personnel au chômage technique. Les confidences de Sékou Oumar sont appuyées par Kaboré D. Propriétaire d’un petit commerce à proximité de la Simat, il y passe la journée et s’est lié d’amitié avec la quasi-totalité des employés de plusieurs sociétés de la zone. Il confirme le débarquement du personnel. « La société a mis beaucoup de personnes dehors. Mes amis qui venaient faire les achats sont partis aussi. J’ai même appelé certains qui disent ne pas savoir s’ils reviendront », explique-t-il. A quelques mètres de la société de manutention, Chocodi, spécialisée dans la transformation du cacao en produits semi-fini et la distribution d’autres produits, est vide ce jeudi 6 janvier. Un calme plat règne dans la grande bâtisse. Cinq véhicules de commerciaux sont garés dans le grand hall. Dehors, quelques employés s’affairent à charger des cartons de chocolat dans un container. C’est que là aussi, plusieurs travailleurs, selon nos sources, ont été mis au chômage technique. Nos démarches pour vérifier ces informations sont restées vaines. Si ces deux entreprises ont mis des employés au chômage technique, les moins chanceuses ont mis la clé sous le paillasson. Elles n’arrivent plus à faire fasse aux charges de fonctionnement. Leurs partenaires préfèrent, dit-on, ne pas prendre de risque. A quoi bon investir dans un pays où la démocratie est foulée au pied. Ainsi Sitraco, une société spécialisée dans le remontage des meubles et Sipal, dans la fabrication de savon, ont toutes fermé. Conséquence, des milliers de travailleurs ont été mis sur le carreau, comme Biwélé Alain C. Ce ressortissant camerounais travaille au port depuis 28 ans. Aujourd’hui, il ne sait plus quoi faire. « Avant cette crise, nous nous en sortions avec 10 ou 12 000 Fcfa par jour. Mais aujourd’hui, cela est devenu impossible. Je dois aujourd’hui quatre mois de loyers », explique-t-il. Et son ami, Moustapha Koné, d’ajouter, « Nous passons toute la journée assis ici (devant la société d’exploitation à terminal de Vridi (Setv)) ». Lui travaillait à la société des conserveries de Côte d’Ivoire (Scodi). Il est au chômage depuis 2006, lorsque l’entreprise a été rachetée par la société Pêche et froid de Côte d’Ivoire (Pfci). Environ 500 employés, selon lui, avaient été remerciés par l’acquéreur. Aujourd’hui encore, plusieurs firmes, allant des petites aux grandes, de la zone portuaire perdent les plumes suite à la crise post électorale. Le président de la Fédération ivoirienne des petites et moyennes entreprises a tiré récemment la sonnette d’alarme. Les entreprises sont toutes, selon lui, sur le point de déposer leurs bilans. Elles n’arrivent plus à faire face aux charges de fonctionnement et à payer les employés.
Kuyo Anderson
Légende : Les entreprises déposent leurs bilans les unes après les autres.
Pendant que Laurent Gbagbo s’obstine à conserver un pouvoir qu’il a perdu dans les urnes le 28 novembre et qu’Alassane Ouattara, son rival et vainqueur de l’élection, est sous blocus au Golf Hôtel, la Côte d’Ivoire court à la catastrophe. Et des milliers d’emplois sont menacés au Port autonome d’Abidjan (Paa). Les entreprises déposent leurs bilans les unes après les autres. Les employés sont remerciés par centaine. Ceux qui ont obtenu des contrats à durée déterminée (Cdd) voient leurs opportunités s’effriter. D’autres, sous contrat à durée indéterminée (Cdi), se réveillent chaque matin, la peur au ventre. Ils craignent de s’entendre annoncée la mauvaise nouvelle. « Nous allons vous mettre en chômage technique pour un moment, compte tenu de la crise ». De fait, depuis le lendemain du deuxième tour de l’élection, les bateaux ne mouillent que rarement dans les eaux ivoiriennes. Conséquence, les entreprises se retrouvent dans la tourmente. Les moins solides licencient par vague. Celles qui tiennent encore sur les quatre pieds essaient de sauver les meubles, mais non sans difficultés. Les dockers et autres employés rencontrés sur la plate-forme portuaire, le jeudi 6 janvier, ne savent plus où donner de la tête. « Le port n’existe plus que de nom. Avant, tout le monde pouvait s’en sortir en ayant un ou deux contrats. Mais aujourd’hui tout tourne au ralenti. Le semblant d’activité qu’on y observe cache de sérieux problèmes qui font que les entreprises ferment», explique Sékou Oumar, docker.
Des mises au chômage se multiplient
Ce dernier révèle que la Société ivoirienne de manutention et de transit (Simat), spécialisée dans les prestations de services de transport et de logistiques, et où travaillent quelque 800 hommes et femmes, a dû mettre une partie de son personnel au chômage technique. Les confidences de Sékou Oumar sont appuyées par Kaboré D. Propriétaire d’un petit commerce à proximité de la Simat, il y passe la journée et s’est lié d’amitié avec la quasi-totalité des employés de plusieurs sociétés de la zone. Il confirme le débarquement du personnel. « La société a mis beaucoup de personnes dehors. Mes amis qui venaient faire les achats sont partis aussi. J’ai même appelé certains qui disent ne pas savoir s’ils reviendront », explique-t-il. A quelques mètres de la société de manutention, Chocodi, spécialisée dans la transformation du cacao en produits semi-fini et la distribution d’autres produits, est vide ce jeudi 6 janvier. Un calme plat règne dans la grande bâtisse. Cinq véhicules de commerciaux sont garés dans le grand hall. Dehors, quelques employés s’affairent à charger des cartons de chocolat dans un container. C’est que là aussi, plusieurs travailleurs, selon nos sources, ont été mis au chômage technique. Nos démarches pour vérifier ces informations sont restées vaines. Si ces deux entreprises ont mis des employés au chômage technique, les moins chanceuses ont mis la clé sous le paillasson. Elles n’arrivent plus à faire fasse aux charges de fonctionnement. Leurs partenaires préfèrent, dit-on, ne pas prendre de risque. A quoi bon investir dans un pays où la démocratie est foulée au pied. Ainsi Sitraco, une société spécialisée dans le remontage des meubles et Sipal, dans la fabrication de savon, ont toutes fermé. Conséquence, des milliers de travailleurs ont été mis sur le carreau, comme Biwélé Alain C. Ce ressortissant camerounais travaille au port depuis 28 ans. Aujourd’hui, il ne sait plus quoi faire. « Avant cette crise, nous nous en sortions avec 10 ou 12 000 Fcfa par jour. Mais aujourd’hui, cela est devenu impossible. Je dois aujourd’hui quatre mois de loyers », explique-t-il. Et son ami, Moustapha Koné, d’ajouter, « Nous passons toute la journée assis ici (devant la société d’exploitation à terminal de Vridi (Setv)) ». Lui travaillait à la société des conserveries de Côte d’Ivoire (Scodi). Il est au chômage depuis 2006, lorsque l’entreprise a été rachetée par la société Pêche et froid de Côte d’Ivoire (Pfci). Environ 500 employés, selon lui, avaient été remerciés par l’acquéreur. Aujourd’hui encore, plusieurs firmes, allant des petites aux grandes, de la zone portuaire perdent les plumes suite à la crise post électorale. Le président de la Fédération ivoirienne des petites et moyennes entreprises a tiré récemment la sonnette d’alarme. Les entreprises sont toutes, selon lui, sur le point de déposer leurs bilans. Elles n’arrivent plus à faire face aux charges de fonctionnement et à payer les employés.
Kuyo Anderson
Légende : Les entreprises déposent leurs bilans les unes après les autres.