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Sport Publié le mercredi 12 janvier 2011 | L’expression

Football : manque de moyens, d’infrastructures, peu d’affluence sur les stades - Comment sauver le football ivoirien

© L’expression Par Prisca
Football / Championnat national 10e journée de la Ligue 1: Asec - Africa (0-0)
Dimanche 25 avril 2010. Abidjan. Stade Félix Houphouët-Boigny
Stades déserts, spectacles insipides, athlètes moyens, organisations approximatives des clubs, manque d’engouement, moyens financiers précaires. Conclusion, le football ivoirien ne fait plus rêver. En dépit des efforts de l’instance fédérale et de certains acteurs pour le remettre sur les rails, les choses coincent. Comment sauver donc le sport roi en Eburnie ?
La situation du football ivoirien est préoccupante. Tous les acteurs sont unanimes que le ballon rond a pris un sacré coup de mou sous les tropiques. Les moyens financiers font cruellement défaut, les infrastructures, si elles existent, sont fortement dégradées, l’existence juridique de certains clubs laisse à désirer, la gestion de la majorité des clubs de Ligue 1 et 2 reste approximative. L’environnement général du football ivoirien n’est donc plus propice à l’épanouissement des athlètes, d’où cette baisse de régime générale aussi bien au niveau des résultats que de l’engouement que suscite aujourd’hui le sport roi en Côte d’Ivoire. Face à cette situation, des voix se sont élevées, avec elles, celle du président de la Fédération ivoirienne de football, Jacques Anouma. Qui milite en faveur d’un symposium sur le football ivoirien. De sorte à chercher, proposer et retenir des solutions pour faire renaître la balle ronde de ses cendres.
La solution du symposium
Elle s’impose aux acteurs du football ivoirien en ce sens qu’elle offre un cadre de réflexion sur la question. Les problèmes d’une telle importance ne pouvant se régler n’importe où et n’importe comment. Qui va participer à cette assise et pour parler de quoi ? Préoccupation majeure. Il faudra faire appel aux hommes du football. Les vrais. Des anciens comme Eugène Dié Kacou, Diomandé Métouba, Simplice Zinsou, par exemple, doivent être associés à un tel symposium. A eux, il faudra adjoindre les acteurs de l’heure que sont les dirigeants de clubs, les arbitres, les footballeurs, les anciens joueurs, les agents de joueurs, les entraîneurs, les journalistes, les sponsors ou leurs différents représentants. De la foultitude de propositions de ce monde seront retenues celles utiles au relookage et à la redynamisation du ballon rond en Côte d’Ivoire. Un football à deux vitesses. Une, reluisante au plan international avec la sélection nationale A pourvue de joueurs de qualité évoluant dans les grands Championnats européens, et l’autre qui, au plan local, s’accroche autant que faire se peut. Dans un environnement d’une sécheresse financière généralisée.
La situation des clubs
Pourvoyeurs de joueurs, les clubs ivoiriens sont, dans leur grande majorité, des associations qui manquent cruellement de structures. Et de moyens. A tous les niveaux. Comment peut-on demander à des clubs mal en point, dépourvus du minimum vital, de produire des génies ? C’est impossible. Car la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a, dit l’adage. Ne peuvent produire des athlètes de qualité que des clubs forts. Au sens propre du terme. Raison pour laquelle, les clubs, quoi qu’étant des associations privées, devraient bénéficier de l’aide de l’Etat, comme cela se voit ailleurs. Car ils font ce qu’il convient d’appeler des œuvres sociales à caractère public. Par le football, ils sortent des jeunes de la rue, leur permettent d’être des personnes solvables dans la société. A ce titre, ils méritent, ne serait-ce qu’une aide substantielle. Si les partis politiques, des Ong, les clubs de soutien et bien d’autres associations sont « sponsorisées » directement ou indirectement, pourquoi les clubs de football ou d’autres disciplines ne bénéficieraient-ils pas aussi de ces appuis de l’Etat ? Même si l’aide de l’Etat apparaît comme une solution, ce n’est pas une raison pour que les présidents de clubs dorment sur leurs lauriers. Ils devraient prendre le destin de leurs clubs en main. Et se donner les moyens de leur politique. Depuis que la FIF apporte sa subvention, certains responsables de clubs ne font plus d’effort. Ils ont même transformé cette aide en budget. Sans sourciller. La FIF est devenue la « mère poule » et eux des « clubs à papa ».
La situation des footballeurs
Ils sont la matière première du football. Mais les footballeurs sont mal traités dans la plupart des clubs ivoiriens. De petits salaires payés au compte-gouttes, des conditions précaires d’entraînement, du matériel de travail qui laisse à désirer. Quelle performance peut-on demander à des athlètes qui s’entraînent et vivent dans de mauvaises conditions ? L’une des solutions au football ivoirien réside dans sa professionnalisation. Seul environnement qui devrait permettre aux dirigeants, joueurs et tous les acteurs de mieux cerner leurs droits et devoirs. A partir de là, les responsabilités devraient être claires et les tâches plus précises. Mais dans quel environnement social professionnaliser le football ivoirien voire le sport en général ? Le dossier est toujours sur la table des députés.
Comment attirer le public sur les stades
La situation de crise que vit la Côte d’Ivoire a davantage éloigné les spectateurs des stades de plus en plus déserts. On évoque le manque de spectacle. Mais cette raison est-elle la seule quand on sait que les spectateurs eux-mêmes n’ont plus les moyens de se rendre au terrain. Les stades Houphouët-Boigny, Champroux de Marcory et même le Parc des sports de Treichville sont quasiment devenus des « luxes » pour les habitants de Yopougon et d’Abobo, les deux communes qui produisent le plus grand nombre de footballeurs aux clubs d’Abidjan. Leurs bourses ne leur permettent plus de se déplacer de ces communes au Plateau, Marcory ou Treichville. La solution serait donc que les décideurs ramènent le spectacle vers les spectateurs, c’est-à-dire dans les communes. En construisant par exemple, des terrains de moyen standing comme le Champroux à Abobo, Yopougon et Koumassi. L’Asec peut recevoir à Abobo par exemple, l’Africa, à Yopougon. Le Stella et le Stade peuvent accueillir à Koumassi. Idem pour les clubs de l’intérieur du pays qui ont également besoin de stades descends. Car les supporters de ces clubs ont besoin de s’identifier à leurs clubs. Si les autorités réussissent ces investissements, c’est sûr que le monde reviendra sur les stades comme par le passé. Et l’engouement pour le football renaîtra à coup sûr. La majorité des footballeurs résidant dans ces communes, leurs parents, amis et connaissances feront forcément le déplacement pour les voir. Et le football, à coup sûr, s’en portera mieux.

Tibet Kipré
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