Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a annoncé hier mardi 11 janvier, qu`il gelait "jusqu`à nouvel ordre" le déboursement de fonds pour ses principaux programmes en Côte d`Ivoire en raison de "l`instabilité politique" du pays. Pour cette raison donc, le Secrétariat du Fonds mondial a décidé de prendre un certain nombre de mesures parmi lesquelles le gel des déboursements aux récipiendaires principaux des programmes du Fonds", a expliqué une porte-parole du Fonds, Véronique Taveau, lors d`un point de presse. Et cette décision du fonds mondial de lâcher les malades ivoiriens ne fera qu’empirer l’état de santé de ceux, pour qui, ces fonds representent une véritable bouée de secours. Il faut rappeller que la crise politique qui secoue le pays depuis les élections présidentielles du 28 novembre dernier, est à l’origine de cette mesure. En effet, le refus de Monsieur Laurent Gbagbo de céder sa place à son rival Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de l`élection présidentielle du 28 novembre dernier par la communauté internationale est à l’origine de toutes ces mesures drastiques prises à l’encontre du pays. C’est pourquoi, la Côte d’Ivoire a été placée sous "ce que nous appelons la Politique de Garanties additionnelles (...), ce qui signifie un renforcement des contrôles à tous les niveaux de mise en oeuvre des programmes", a-t-elle ajouté. Ainsi, les organisations gérant les programmes financés par le Fonds, tels que l`Ong Care, le Programme de lutte contre le paludisme et le Programme national de lutte contre la tuberculose doivent désormais demander l`aval du Secrétariat du Fonds avant de dépenser de l`argent, a expliqué la porte-parole. Cette procédure, il faut le souligner, rendra difficile l’acquisition des soins et pourrait engendrer des conséquences graves sur la vie des malades concernés. Déjà que la promptitude à faire face à ces patients en période normale fait défaut, qu’en sera-t-il maintenant avec cette nouvelle donne ? Mais, pour rassurer les malades, il a été décidé que le fonds, dont les programmes atteignent 163 millions d`euros en Côte d`Ivoire, continuera malgré tout "à faire en sorte que les programmes pour le paludisme et la tuberculose nécessitant une intervention d`urgence puissent être financés", a-t-elle précisé. En outre, l`organisation basée à Genève s`est également dite inquiète "concernant le stockage de quelque 8,6 millions de moustiquaires imprégnées qui sont arrivées récemment en Côte d`Ivoire et ne peuvent être distribuées en raison de la situation", a t-elle conclu.
MAHI MIKEUMEUNE
MAHI MIKEUMEUNE