Le régime hémiplégique de Laurent Gbagbo, continue de faire souffrir les braves populations ivoiriennes, obligées de se battre pour avoir leur pitance du jour. Aux premières heures de l’agression de ses forces, hier, à Abobo, les alentours du quartier «Kilomètre 18» ressemblait à une ville fantôme. Les activités économiques étaient pratiquement nulles. Cette paralysie était plus perceptible dans le secteur du transport urbain. Ainsi, en dehors de quelques uns qui ont continué à assurer les navettes entre Abobo-centre et les quartiers avoisinants, de nombreux transporteurs, de peur de voir leurs véhicules saccagés, ont préféré le repos forcé. Du coup, ce sont des milliers de travailleurs et d’étudiants qui n’ont pu rejoindre leur lieu de travail ou d’études. Même des chauffeurs de taxis ont garé leurs véhicules dans des endroits sûrs. Et même s’ils ont accepté de faire quelques courses, cela n’a été possible qu’après les barbaries des hommes de Gbagbo. En fait, un sentiment d’insécurité quasi général régnait dans toute la commune, réputée à haut risque depuis que le candidat malheureux l’accuse d’héberger «des rebelles». Les gares routières étaient pratiquement désertes. Selon un transporteur, assurant la liaison avec Adjamé, les Gbakas, par précaution, se sont fixé pour terminus le sous-quartier d’Anonkoua-Kouté, non loin du dépôt de la Sotra. Ces transporteurs ont même annulé plusieurs départs ; d’où d’importants préjudices financiers, signale-t-on. Cette totale inactivité a laissé le champ libre aux clandestins qui ont saisi cette occasion pour imposer une nouvelle fois leur diktat avec des tarifs exorbitants. D’autres entreprises ont fonctionné à demi-régime, comme c’est le cas de la Sotra située sur la grande artère, et par conséquent, très exposée aux risques. Dans le secteur commercial, même si aucun signe de pénurie n’a été observé, les commerçants se sont montrés inquiets si ces violences venaient à s’envenimer. Le programme d’approvisionnement a, en effet, été grandement chamboulé. Au marché de la route d’Anyama, la panique qui a suivi les premiers tirs, a fait fuir plusieurs livreurs de fruits et légumes venus des localités avoisinantes notamment d’Azaguié. Hier, l’activité était à son plus bas niveau et on était très loin de l’effervescence qui caractérise habituellement l’axe Adjamé-Anyama. Quant au commerce de gros de produits alimentaires, les grossistes n’ont pu ouvrir leurs magasins. Néanmoins, un retour progressif au calme a été constaté, en fin d’après-midi. Le transport urbain, interrompu depuis la matinée, a commencé à reprendre, quoique timidement.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko