Une chrétienne, militante au FPI, écrit à la Conférence épiscopale

Excellences

Permettez-moi de vous jurer sur la Sainte Croix du Sauveur que je fais partie des anonymes qui ont soutenu financièrement le FPI, quand ce parti était dans la clandestinité. Si je mens que le Seigneur ne prête plus jamais une oreille attentive à mes humbles prières.

Ceci dit, j’ai lu et relu avec une attention soutenue votre déclaration sur la crise ivoirienne mais j’avoue ne pas comprendre votre position pour les raisons suivantes :

Il est écrit en substance dans les dix commandements : « tu ne mentiras point »
Vous nous demandez de respecter notre constitution alors que vous et moi savons bien que Yao N’Dré, garant de cette constitution, a menti. Il a été le premier à fouler notre constitution du pied en refusant de dire le droit.

Le code électoral : article 64 alinéa 1er, tel que résultant de l’ordonnance de 2008 portant ajustement au code électoral dit clairement « Dans le cas où le Conseil Constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultats d’ensemble, il prononce l’annulation de l’élection et notifie sa décision à la Commission Electorale Indépendante qui en informe le Représentant Spécial du Secrétaire Général des nations Unies et le Représentant Spécial du Facilitateur à toutes fins utiles. La date du nouveau scrutin est fixée par décret en Conseil des Ministres sur proposition de la Cei. Le scrutin a lieu au plus tard 45 jours à compter de la date de la décision du Conseil Constitutionnel. »
En clair, le Conseil Constitutionnel n’avait que 2 choix :
Soit valider l’ensemble du scrutin
Soit invalider l’ensemble du scrutin
Nosseigneurs, vous convenez avec moi que Yao N’Dré n’a pas dit le droit puisqu’il a annulé les résultats de 7 départements et proclamer un vainqueur. Il a fait du faux et vous, nos Guides Spirituels, vous nous invitez à acceptez ce grossier mensonge. Avec tout le respect du à votre rang, permettez-moi Excellences, de vous dire 3 fois NON.
Monsieur Venance Konan que je salue au passage pour la pertinence de ses articles a écrit à juste titre que Yao N’Dré n’est pas législateur. Son devoir était de dire simplement le Droit
Excellences, devrais-je vous rappeler qu’au regard des accords de Pretoria et de la Résolution 1765/2007 du conseil de sécurité de l’ONU, Gbagbo a pris l’ordonnance 2008/1333 du 14 avril 2008 pour ajuster le code électoral.
C’est ainsi que Choi, le Représentant Spécial du secrétaire des Nations Unies a certifié les différentes listes électorales et les.résultats du 1er tour. On n’a pas entendu parler d’ingérence parce que Gbagbo était en tête de ce 1er scrutin.
Puis-je vous posez une question : Si Gbagbo avait été déclaré vainqueur au second tour, est ce qu’on aurait parlé d’ingérence ?
C’est le même Choi qui a certifié le premier tour avec Gbagbo premier, le même Choi a certifié le 2eme tour avec Gbagbo dernier.
Le problème d’ingérence se situe à quel niveau selon vous ?
Non, non et non, Nosseigneurs vous n’avez pas le droit de cacher la vérité.
Vous êtes nos guides, nous chrétiens et vous n’avez pas de nous conduire sur des chemins tortueux. « A qui iron- nous ? »
Nous quelques militants du FPI épris de justice, nous vous supplions d’avoir le Courage de dire à Gbagbo d’arrêter d’amuser la galerie car il s’agit de choses sérieuses
Il parle de recomptage de voix avec les données et les chiffres fournis par notre camarade Yao N’Dré. (Juge et arbitre) Qui est fou?
Le délai de 3 jours sur lequel s’est basé Yao N’Dré pour ne pas recompter les voix de Bédié ne s’applique-t-il pas à Gbagbo ? Quelle histoire ! Pourquoi 2 poids 2 mesures ?

L’annonce des résultats :
Patati Patata

Pourquoi la RTI n’a pas voulu couvrir l’événement ? Pourquoi la Cei a t-elle été transformée en camp militaire. Le monde entier a vu la honteuse image de nos représentants qui ont arraché et déchiré les feuilles alors que le porte-parole de la Cei s’apprêtait à communiquer les résultats partiels.
N’est ce pas parce que ça sentait déjà le roussi ? Monsieur Youssouf Bakayoko devait-il mettre sa vie en danger en annonçant les résultats dans une telle atmosphère ?
Gbagbo sait très bien en âme et conscience qu’il a perdu les élections. Cela été dur pour nous les militants FPI mais c’est la vie. On ne gagne pas tous les jours. L’échec prépare au succès dit-on. Dans 5 ans on verra.
Soyons réalistes, le FPI ne pouvait pas gagner ces élections face à la coalition RHDP comprenant 2 grands partis comme le PDCI et le RDR.
Nosseigneurs, que dites vous à Gbagbo quand les marcheurs aux mains nues sont assassinés ?
Les saintes écritures nous enseignent aussi ceci : « tu ne tueras point»
Je veux bien comprendre que certains camarades du FPI, par mauvaise foi pour des raisons qui leur sont propres rejettent la réalité. D’autres ignorent tout simplement le contenu des accords qui ont régi nos élections et ne savent donc pas pourquoi Choi a certifié les résultats.. Je ne peux par contre pas comprendre que vous les Hommes de Dieu, vous tergiversiez autour de la vérité.
Aidez moi à détruire ces arguments qui véhiculent que quelques uns de nos Guides Spirituels sont corrompus. J’avoue que j’aime tellement mon Eglise, les Représentants du Christ que vous êtes et entendre mal parler de vous fait saigner mon cœur.
Je vous exhorte à prendre vos bâtons de pèlerins et aller au nom du Christ annoncer la vérité à Gbagbo. :
1-Dites à Gbagbo qu’il a perdu les élections
2-Dites courageusement à Gbagbo que son refus d’accepter le verdict des urnes met notre beau pays en péril et à la risée du monde entier
3- Dites avec force à Gbagbo d’arrêter d’endeuiller les familles
4-Rappellez à Gbagbo qu’il n’y a pas d’ingérences étrangères dès lors où se sont les acteurs politiques ivoiriens avec à leur tête lui Gbagbo même qui ont demandé à la Communauté Internationale de prendre part aux élections en Côte D’Ivoire.
C’est un cas unique au monde mais quand on fait un choix, on l’assume.
Courage, Excellences ! Le christ vous précèdera dans votre mission

Simone Abiyou ZUNON
abiyouzunon@hotmail.fr