Le pays s'embrase. La spirale de la violence a gagné, hier, la ville de Lakota, où de jeunes autochtones Dida du village d'Akabrégoua se sont mesurés aux allochtones Malinké. Le bilan disponible au moment où nous mettions sous presse, était déjà de neuf tués. Tout serait parti d'une interdiction faite aux Malinké, d'exercer leur activité liée au transport, dans la fièvre de la crise post-électorale. De sources proches des protagonistes, les Malinké ont vite fait d'engager des pourparlers avec leurs hôtes aux fins de reprendre leurs activités. C'est ainsi qu'au terme des discussions, certains ''syndicalistes'' ont tenté, hier, de rejoindre leur lieu de travail. Surprise des surprises, ils s'entendront dire que l'interdiction n'a jamais été levée. S'engage alors de chaudes discussions qui tournent à la bagarre rangée. Pour faire entendre raison aux Malinké qui n'entendaient pas se laisser éconduire aussi facilement, un Dida aurait eu recours à son fusil de chasse. Son tir fait mouche. Un mort sur le coup puis un deuxième et un troisième dans la foulée. La colère des Malinké sera à la base des représailles qui s'engagent. Le ''tireur d'élite'' maîtrisé sera lynché et son arme à feu récupérée. Les Malinké s'en saisiront pour descendre trois autochtones. Deux autres, qui ne savent pas courir, sont rattrapés. Les sévices à eux infligés seront à la base de leur décès. Le soir, à l'heure des bilans dans chaque camp, trois Malinké n'ont pu répondre présents à l'appel. Côté Dida, ce sont six personnes qui ont brutalement passé l'arme à gauche. Entre-temps, la Compagnie républicaine de sécurité (Crs 3) de Gagnoa, venue s'interposer, a dû replier. L'atmosphère restait toujours électrique tard dans la soirée. Qu'en sera-t-il aujourd'hui ? On attend de voir.
Marc Dossa
Marc Dossa