x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Art et Culture Publié le vendredi 14 janvier 2011 | Le Mandat

Carrefour des œuvres d’Art de Port-Bouët : Quand la politique tue les artistes

Depuis le déclenchement de la crise en 1999, en Côte d’Ivoire, les artistes, peintres et tous les acteurs de ce secteur, n’arrivent plus à vivre de leur métier. A cette crise, s’ajoute aujourd’hui celle dite post-électorale qui vient ainsi, empirer la situation déjà délétère. Une visite au carrefou des oeuvres de Prot Bouët, nous a permis de nous rendre à l’évidence. Ce secteur va de mal en pire…
Situé dans la commune de Port-Bouët, au quartier de Gonzagueville à quelques encablures du corridor de l’axe Abidjan-Bassam, l’espace où sont exposés de véritables chefs d’œuvres saute à première vue aux yeux des visiteurs et passants. Les amoureux de l’art ne peuvent détourner leurs regards de leur splendeur tant elles sont belles et attrayantes. En visite sur ces lieux, un tableau sur lequel était peinte une belle femme africaine dans toutes ses rondeurs, avec des tresses traditionnelles, a tout de suite captivé notre attention. L’espace bien que restreint, regorge d’importantes œuvres artistiques de tous genres. Cette situation n’est pas le fait du hasard. C’est de façon stratégique. Le corridor de Gonzagueville étant un important carrefour où chaque voyageur fait une sorte ‘’d’escale’’ avant de continuer sa route. Ces articles ne peuvent passer inaperçus, dans la mesure où les plages de la commune de Grand-Bassam sont incessamment prises d’assaut par les touristes.

De la définition d’une œuvre d’art
Les œuvres d’Art sont importantes dans l’ornement, la décoration et l’embellissement d’un espace ou de la maisonnée. D’où leur triple fonction et définition. Selon Monsieur, Diomandé Daniel, expert en la matière, l’œuvre d’art revêt trois caractéristiques : « Elle est d’abord esthétique, ensuite sémantique et enfin technique». Notons que l’œuvre d’art ne peut exister sans une dimension esthétique. C’est dire qu’une œuvre d’art doit exprimer un sens ou une émotion et doit avoir un fond. Le fond doit être intelligible ou perceptible et aussi une des caractéristiques de l’œuvre elle-même. En définitive, une œuvre d’art doit être le résultat de la mise en œuvre d’un certain nombre de techniques plus ou moins compliquées et hétérogènes afin d’exister. Cela implique que l’œuvre ait une certaine persistance temporelle au travers du résultat de la mise en œuvre, de ces moyens techniques. Cela implique en outre que l’œuvre a été fabriquée par la technique de l’artiste et que la technique a pris, dans la naissance de l’œuvre, un rôle incontournable et irremplaçable.

Des prix à portée de tous !
De loin, l’on hésite à s’approcher de cet espace de peur de ne pouvoir rien acheter. Mais que non ! Les prix sont abordables car ils varient de 5 à 100. 000. frs voire plus, selon la taille de l’objet d’art. Mais « peuvent encore être revus à la baisse. Vu la situation de crise », explique M. Victor, notre interlocuteur. Il est à noter que des visiteurs préfèrent acheter ces œuvres d’art à Port-Bouët qu’à Grand-Bassam où ces mêmes articles coûtent doublement chers.

Le nouveau visage
Depuis la situation de crise post-électorale que vit la Côte d’Ivoire, ce secteur fait piètre figure. ’’Cette galerie’’, jadis fréquentée par les touristes et les Ivoiriens est en difficulté. Les œuvres ne s’achètent plus en grand nombre et l’on s’inquiète de la survie de ce secteur. Les quelques clients rencontrés, pendant les fêtes de fin d’année, attribuent ce fait à la situation de crise actuelle. « La crise financière que nous vivons ne nous permet pas de prendre le luxe de nous offrir un tableau ou une statuette. Même s’il est à vil prix. Comment s’intéresser à ces œuvres si nous n’avons pas de quoi nous nourrir » ? Ont-ils tous martelé. Selon notre interlocuteur, seuls les touristes européens et sénégalais constituent la majorité de sa clientèle. « L’insécurité qu’a causée la crise, les a fait quitter la Côte d’Ivoire ». Les artisans, peintres et sculpteurs sénégalais auraient fait d’eux, leurs clients potentiels. Autre raison, les Africains en général et les Ivoiriens en particulier, n’ont pas cette culture quant à l’achat d’œuvres d’Art. «La majorité des Ivoiriens qui n’a pas la culture et ignore aussi l’importance des œuvres d’art. Alors, ils préfèrent offrir soit un pagne ou des bijoux à des amis lors d’un mariage, ou à leurs partenaires pendant la Saint Sylvestre. Comprenez que ces présents auront plus de valeur à la place d’un tableau ou une quelconque œuvre d’art. »
La fin de la crise, l’ultime solution
Pour permettre à ce secteur de renaître, la résolution de la crise s’impose. C’est à n’en point douter, la seule alternative pour encourager le retour des touristes qui ont fui Abidjan. Une promotion de cette activité s’avère nécessaire pour que des Ivoiriens s’y intéressent. Partant, tous les africains.
OPPORTUNE BATH
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Art et Culture

Toutes les vidéos Art et Culture à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ