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Art et Culture Publié le vendredi 14 janvier 2011 | Nord-Sud

Fadal Dey, artiste-chanteur- reggae ivoirien, depuis le Mali - “Je reviens avant la fin du mois”

Exilé, selon certaines personnes, l’artiste-chanteur-reggae, Faday Dey, répond à ses détracteurs. Il revient dans cet entretien sur les motivations de son séjour dans la capitale malienne et jette un regard sur la crise post-électorale que traverse son pays.


Vous avez disparu, depuis quelques jours de l’échiquier musical ivoirien, où êtes-vous actuellement ?
Je suis actuellement à Bamako, dans le cadre de la sortie de mon nouvel album baptisé ‘’Mea-culpa’’, déjà connu en Côte d’Ivoire. J’en profite pour réaliser deux clips vidéo dont un sera pris en charge gracieusement par la diva de la musique malienne, Oumou Sangaré. Il s’agit du titre ‘’Artisya’’. Une chanson dans laquelle je parle du malheur qu’elle a vécu pour montrer qu’être artiste est très difficile. Nous allons aussi réaliser le clip du titre ‘’Lalaïcha’’ et faire la promotion de l’album.

Les clips seront-ils entièrement produits à Bamako ?
Nous avons déjà effectué des castings. Nous avons retenu la deuxième dauphine de miss Mali pour le clip de ‘’Lalaïcha’’, une jeune fille qui est top-modèle ici à Bamako.

Vous avez de nombreux projets là-bas alors qu’il nous a été rapporté que vous répondez à une invitation de Tiken Jah Fakoly. Qu’en est-il ?
Bien sûr. Tiken Jah m’a fait appel dans le cadre de l’ouverture de son club, ‘’Radio libre’’, à Bamako. J’ai été invité pour participer à la promotion de ce club. Le lancement a été fait. Nous avons déjà donné deux concerts. Nous avons joué le 25 décembre pour la première fois, le public en a redemandé et nous avons effectué une seconde prestation, samedi. Avant notre retour à Abidjan, nous jouerons une dernière fois.

De quel club s’agit-il ?
C’est un peu comme le Parker Place à Abidjan. Une salle de 400 à 500 places où les artistes se produisent en live. Déjà, il commence à être le point focal du reggae à Bamako.

Vous parlez de retour à Abidjan alors qu’il est dit ici que vous vous êtes exilé. Quelle est la vérité ?
C’est un magazine qui a fait écho d’une telle information. Je dirais que ce journal a menti. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’on répand des contre-vérités de ce genre me concernant. Une fois, j’étais en vo­yage à Paris pour six mois. Des personnes ont écrit que je m’y étais exilé. A peine arrivé à Bamako que cela reprend. Ce que je voudrais dire, c’est que je n’ai aucun problème avec qui que ce soit en Côte d’Ivoire. Je suis libre de mes mouvements. Je suis pour la démocratie. C’est ce que je prône et chante dans mes chansons. Ma chanson ‘’Gouvernement chau­ve-souris’’ qui figure sur mon premier album a été appréciée par Laurent Gbagbo. Je suis constant dans mon combat. Je n’ai pas de problème avec qui que ce soit. Je suis tout simplement venu faire la promotion de mon album à Bamako. Non, je ne suis pas en exil.

Pourquoi l’avoir fait maintenant ?
Vous savez que, culturellement, rien ne bouge en Côte d’Ivoire. Si mon frère Tiken Jah a eu la gentillesse de m’inviter pour faire ma promotion, je ne pouvais laisser passer cette occasion. J’ai donc sauté là-dessus.

Vos détracteurs argumentent leur thèse d’exil du fait que votre dernier album aurait été censuré à cause de son caractère très engagé…
Mon album est sorti depuis février 2010. Et, jusqu’à ce que les élections arrivent, je n’ai pas été menacé par qui que ce soit. La preuve, je travaille en bonne intelligence avec le président Gadji Céli, qui lui a choisi clairement un camp. Moi, je ne l’ai pas fait. Pour dire que je n’ai aucun problème. Je suis venu travailler au Mali et je retourne bientôt au pays.

A quand le retour ?
D’ici la fin du mois, je serai à Abidjan. Le temps de finir la réalisation des clips. Il y a aussi pas mal de festivals qui sont entrés en contact avec moi au vu des concerts que j’ai déjà donnés ici. Disons que j’ai moi aussi compris que je manquais au public malien. Tout le monde est content de me revoir. Il y aura une grande manifestation le 22 qui s’appelle ‘’Man Ken show’’ pour laquelle j’ai été retenu. Des artistes comédiens viendront d’Abidjan. C’est à l’image de ‘’Bonjour 2011’’. Je suis convié à un festival à Tombouctou qui n’a rien à voir avec le Festival au désert qui vient de prendre fin.

Il n’y a donc plus de rivalité entre vous et Tiken Jah, vu qu’il vous a invité au Mali ?
Il n’y a jamais eu de rivalité entre Tiken et moi. Ce sont ce genre de rumeurs qui animent les causeries et le show-biz à Abidjan. Peut-être que par le passé, il y a eu entre nous de petites incompréhensions qui se sont vite dissipées il y a bien longtemps. En 2007, c’est Tiken qui m’a permis d’aller en Turquie. On travail ensemble. Il ne vient jamais en Côte d’Ivoire sans passer me voir. C’est lui qui a trouvé que l’occasion était belle pour que je vienne présenter ‘’Mea-culpa’’ au peuple malien et faire des concerts vu que le show-biz est ‘’mort’’, pour le moment, en Côte d’Ivoire.

Quelle est votre position face à l’impasse politique que traverse le pays ?
Je suis meurtri comme tout Ivoirien. Parce que je sais que le peuple ivoirien souffre, nous souffrons. Nous avons mal. Nous avons cru à cette élection présidentielle. Nous nous sommes dit que c’est une élection de sortie de crise. Nous continuons d’y croire. Nous souhaitons que la sagesse habite tous les acteurs politiques. Que la démocratie triomphe car c’est ce qui peut faire avancer l’Afrique. Tant qu’on cherchera à confisquer le pouvoir, l’Afrique continuera de régresser. Que la sagesse habite tous les acteurs politiques. Que chacun arrête de penser à sa seule personne au détriment de la Côte d’Ivoire. Quel que soit le rôle que nous jouons dans la société, nous devons penser d’abord à la mère-patrie, la Côte d’Ivoire.

Entretien réalisé par Sanou A.

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