Partie à Tunis pour fuir l’insécurité à Abidjan, que va faire à présent la Banque africaine de développement (Bad) au moment où la Tunisie connaît des troubles politiques et sociaux ?
La Banque africaine de développement (Bad) va-t-elle partir de Tunis après sa délocalisation d'Abidjan en 2003 pour "raison sécuritaire" ? La question revient d’autorité au regard de l’actualité politique en Tunisie, après la chute du chef de l’Etat, Zine el-Abidine Ben Ali. Le siège de la Bad est à Abidjan depuis sa création en 1963. Mais en 2003, cette Institution se délocalise à Tunis après qu’elle s’y est dotée en avril 2001 d’un siège de substitution pour lui éviter de connaitre "des situations de blocage" comparables à celles connues lors du coup d’Etat de décembre 1999 en Côte d’Ivoire. L’argument sécuritaire est constamment avancé auprès des partenaires régionaux et non régionaux afin que la banque se maintienne longtemps en Tunisie. Mais quelle situation vit ce pays qui a abrité le siège de la Banque africaine de Développement ? Depuis un mois, des troubles sociaux ébranlent la Tunisie. L’aggravation du bilan des émeutes sociales et des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre poussent le Président Zine el-Abidine Ben Ali à laisser le pays dans une situation confuse. Mais quelle similitude entre Abidjan en 1999 et Tunis en 2011 ! Instauration de couvre-feu, état d’urgence, désignation d’un Président intérimaire pour former un gouvernement, etc. Rappelons que Zine el-Abidine Ben Ali a accédé à la présidence de la Tunisie suite à un putsch contre Habib Bourguiba le 7 novembre 1987. Et ce putsch est soutenu en sous-main par cette nébuleuse appelée communauté internationale. Au regard de ce schéma, la Tunisie était-elle vraiment le pays indiqué pour accueillir la Bad quand la Côte d’Ivoire qui abrite son siège depuis sa création, connaît des remous sociaux ? La question sécuritaire évoquée alors, pouvait-elle trouver sa réponse durable dans un régime putschiste ? On ne doit se réjouir de cette turbulence que traverse la Tunisie et de cette énième instabilité sur notre continent. Mais la logique voudrait que la Bad, confrontée aujourd’hui, à cette situation de coup d’Etat en Tunisie, se délocalise à nouveau. Mais se délocaliser dans un pays ou un autre est-il la solution pour mettre à l’abri, l’Institution financière africaine commune, des prétendues questions sécuritaires qui surviennent dans un pays ? Un dicton africain ne dit-il pas que la solidarité africaine voudrait que tous les enfants se mettent ensemble pour éteindre le feu de la case d’un des leurs qui brûle ? Les pourfendeurs de la Côte d’Ivoire brandissant la situation sécuritaire, ont obtenu la délocalisation de la Bad. Et ce, faisant fi des pertes d’emploi que cela pouvait entraîner, réduisant ainsi bon nombre de personnes dans une précarité sans précédent, avec des familles séparées, etc. Le départ de la Bad de son territoire a porté un coup dur à l’image de la Côte d’Ivoire. Les conséquences directes et indirectes sont nombreuses. Que faire face à ce système de clientélisme et de prédation financière et économique de cette nébuleuse consistant à contrôler la plus grande partie des ressources et flux financiers des pays africains, qu’ils soient du Nord, du Sud, du Centre, de l’Ouest et de l’Est ? Que faire ? Disons-le. Les Africains n’auront le salut de se construire des Nations fortes que s’ils s’engagent au respect des principes fondamentaux que sont les Constitutions qu’ils se donnent par voie référendaire, les institutions et les personnes qui les incarnent, les règles, les procédures et les lois qui régissent la vie communautaire. Et la paix s’en suivra la promotion d’une solidarité à visage humain, d’une culture de la vérité et d’une culture de la justice.
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
La Banque africaine de développement (Bad) va-t-elle partir de Tunis après sa délocalisation d'Abidjan en 2003 pour "raison sécuritaire" ? La question revient d’autorité au regard de l’actualité politique en Tunisie, après la chute du chef de l’Etat, Zine el-Abidine Ben Ali. Le siège de la Bad est à Abidjan depuis sa création en 1963. Mais en 2003, cette Institution se délocalise à Tunis après qu’elle s’y est dotée en avril 2001 d’un siège de substitution pour lui éviter de connaitre "des situations de blocage" comparables à celles connues lors du coup d’Etat de décembre 1999 en Côte d’Ivoire. L’argument sécuritaire est constamment avancé auprès des partenaires régionaux et non régionaux afin que la banque se maintienne longtemps en Tunisie. Mais quelle situation vit ce pays qui a abrité le siège de la Banque africaine de Développement ? Depuis un mois, des troubles sociaux ébranlent la Tunisie. L’aggravation du bilan des émeutes sociales et des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre poussent le Président Zine el-Abidine Ben Ali à laisser le pays dans une situation confuse. Mais quelle similitude entre Abidjan en 1999 et Tunis en 2011 ! Instauration de couvre-feu, état d’urgence, désignation d’un Président intérimaire pour former un gouvernement, etc. Rappelons que Zine el-Abidine Ben Ali a accédé à la présidence de la Tunisie suite à un putsch contre Habib Bourguiba le 7 novembre 1987. Et ce putsch est soutenu en sous-main par cette nébuleuse appelée communauté internationale. Au regard de ce schéma, la Tunisie était-elle vraiment le pays indiqué pour accueillir la Bad quand la Côte d’Ivoire qui abrite son siège depuis sa création, connaît des remous sociaux ? La question sécuritaire évoquée alors, pouvait-elle trouver sa réponse durable dans un régime putschiste ? On ne doit se réjouir de cette turbulence que traverse la Tunisie et de cette énième instabilité sur notre continent. Mais la logique voudrait que la Bad, confrontée aujourd’hui, à cette situation de coup d’Etat en Tunisie, se délocalise à nouveau. Mais se délocaliser dans un pays ou un autre est-il la solution pour mettre à l’abri, l’Institution financière africaine commune, des prétendues questions sécuritaires qui surviennent dans un pays ? Un dicton africain ne dit-il pas que la solidarité africaine voudrait que tous les enfants se mettent ensemble pour éteindre le feu de la case d’un des leurs qui brûle ? Les pourfendeurs de la Côte d’Ivoire brandissant la situation sécuritaire, ont obtenu la délocalisation de la Bad. Et ce, faisant fi des pertes d’emploi que cela pouvait entraîner, réduisant ainsi bon nombre de personnes dans une précarité sans précédent, avec des familles séparées, etc. Le départ de la Bad de son territoire a porté un coup dur à l’image de la Côte d’Ivoire. Les conséquences directes et indirectes sont nombreuses. Que faire face à ce système de clientélisme et de prédation financière et économique de cette nébuleuse consistant à contrôler la plus grande partie des ressources et flux financiers des pays africains, qu’ils soient du Nord, du Sud, du Centre, de l’Ouest et de l’Est ? Que faire ? Disons-le. Les Africains n’auront le salut de se construire des Nations fortes que s’ils s’engagent au respect des principes fondamentaux que sont les Constitutions qu’ils se donnent par voie référendaire, les institutions et les personnes qui les incarnent, les règles, les procédures et les lois qui régissent la vie communautaire. Et la paix s’en suivra la promotion d’une solidarité à visage humain, d’une culture de la vérité et d’une culture de la justice.
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr