Dans l'histoire des dictatures, l'on a vu des hommes entraîner dans leur folie du pouvoir, leurs compagnes, soumises ou impuissantes. L'on a aussi vu des Premières dames entraîner dans leur goût du lucre, des hommes qu'elles ont réussi à transformer en tyrans. Des fois, l'homme dictateur dans l'âme a rencontré une femme qui nourrissait les mêmes tendances pour la toute-puissance que lui.
Leila Ben Ali née Trabelsi , 53 ans, surnommée la Imelda Marcos du monde arabe, du nom de l'ex-première dame des Philippines. Hier, l'ex-nouveau Premier ministre tunisien a dit d'elle qu'il avait " l'impression " que c'était elle qui, en réalité, dirigeait le pays. Selon une information du journal français Le Monde, elle se serait enfuie avec un surréaliste butin estimé à 1,5 tonne de lingot d'or. Cette femme avide, issue d'un milieu très modeste, pour ne pas dire pauvre, a réussi à faire de sa famille, les Trabelsi, la plus détestée de Tunisie. Celle qui a coulé Ben Ali, par ses tendances excentriques, son goût du pouvoir, son affairisme rampant, son ingérence dans les affaires politiques ? Rien n'est moins sûr. Une chose est certaine, elle reste dans les mémoires encore toutes fraîches, comme une femme de pouvoir, dont l'influence politique n'a pas servi la cause de son mari de président, chassé sans complaisance du pouvoir, le vendredi dernier. Comme une Première dame bien connue, elle est issue d'une famille nombreuse, non bourgeoise.
Femmes de dictateurs
Les dictateurs comme Hitler, Lénine, Mussolini, Staline, ont enrôlé des femmes (Eva, Nadia, Clara, Magda) dans leurs entreprises, mais très souvent, ce sont des femmes qui réussissent à enfermer leurs hommes dans le giron de la dictature. Le résultat pour cette dernière hypothèse est plus que catastrophique.
Il en est de Leila Trabelsi, comme d'Elena Petrescu. La femme du dictateur roumain exécuté le même jour que celle-ci, après une révolte du peuple, un 25 décembre 1989, est le cas typique de femme de pouvoir. Elena Ceausescu née Petrescu est devenue l'épouse du dictateur en 1946. Jusqu'à la chute de son mari qui équivaut à la sienne, son influence et son rôle au sein de la machine de répression vont grandissants. Exactement comme une Première dame bien connue. Et dans son rôle grandissant, la famille, autrement dit le clan, n'est pas très loin. Elena Petrescu se présente comme une enseignante chercheuse qui nous rappelle une autre Première dame. Aussi, occupe-t-elle de hauts postes ministériels dans les gouvernements successifs de son époux de président.
Akazu et Refondation
Au Rwanda, Agathe Habyarimana, l'épouse du défunt président Juvenal Habyarimana, est accusée de " génocide, complicité de génocide, association de malfaiteurs en vue de la commission d'un génocide, crime contre l'humanité ". Courant 2009, elle avait été brièvement interpellée par la police française. Son histoire n'a pas encore connu un épilogue. L'histoire, en attendant, retient qu'elle est soupçonnée d'avoir dirigé d'une poigne de fer, l'Akazu, la version locale de l'aile dure de la refondation, que certaines personnes soupçonnent Simone Gbagbo née Ehivet, de diriger en Côte d'Ivoire, pour le compte de son mari de président.
Au Mali, cette même histoire a condamné Mariam et Moussa à vie, pour " crimes économiques ", en 1999. Le 26 mars 1991, après qu'ils eurent perdu le pouvoir, Mariam et Moussa Touré, au pouvoir après le coup d'Etat de 1968, ont été soupçonnés, accusés et condamnés à la peine de mort, pour le détournement de " plusieurs centaines de millions de francs CFA ". Un an après sa chute, Moussa Traoré avait déjà été condamné à mort, pour " crimes politiques ". Il a fallu, au nom de la réconciliation nationale, que Alpha Omar Konaré, alors Président du Mali, les grâcie le 22 mai 2002, alors que leurs condamnations à des peines de mort, avaient été muées en détention à vie. L'influence de Mariam, sans grande instruction scolaire, était importante dans le Mali, sous la dictature de Moussa Traoré.
" L'homme fort…
est une dame "
En Côte d'Ivoire, l'on ne saurait traiter Laurent de dictateur (loin s'en faut) encore moins Simone d'épouse de dictateur. L'on se limitera à citer cet article quasi biographique publié par le très socialiste journal Le Monde. "L'homme fort de la Côte d'Ivoire s'appellerait-il Simone Gbagbo ? Samedi 15 janvier, devant près de 5.000 personnes survoltées qui se pressaient au Palais de la culture, au bord la lagune ébrié, à Abidjan, elle en a quasiment fait la démonstration. Tandis que le sommet de l'Etat reste paralysé entre un président autoproclamé, son époux Laurent Gbagbo, et un président cloîtré dans l'hôtel du Golf, l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, celle qui se considère toujours comme la première dame a jeté ses forces dans la conservation du pouvoir. Gare aux infidèles. Le ban et l'arrière ban des dignitaires du régime, les partis, les syndicats, les associations, les forces religieuses, tout le monde a été convoqué et a dû débiter son discours : on se compte, avant un dénouement incertain. L'argument est simple, efficace. Laurent Gbagbo est 'l'enfant de l'Afrique', soutenu par Dieu, et la Côte d'Ivoire le fer de lance de la décolonisation inachevée du continent ". A cette occasion, cette universitaire, députée, vice-présidente du Front populaire ivoirien (FPI, parti de Laurent Gbagbo), vice-présidente du Congrès national de la résistance démocratique, présidente du Groupe parlementaire FPI (ouf ! mais ce n'est certainement pas tout), a identifié Alassane Ouattara, la main sur la Bible, comme " un chef bandit " et Nicolas Sarkozy, comme le " diable ".
C'est connu, il y a une bêtise que partagent tous les dictateurs et leurs épouses : la capacité de penser juste. Et qu'on ait été l'épouse de Bokassa, ou de Salazar, dictateurs du 20è siècle, ou qu'on soit la Première dame d'un régime dictatorial du siècle suivant, on croit fermement, jusqu'au moment de sa chute, que ceux qui parlent d'ouverture démocratique, de tolérance, d'arrêt des massacres et du pillage des ressources, etc, méritent les flammes de la géhenne, parce qu'ils sont tout simplement les suppôts du diable, s'ils ne sont le diable lui-même.
Prince B.
Leila Ben Ali née Trabelsi , 53 ans, surnommée la Imelda Marcos du monde arabe, du nom de l'ex-première dame des Philippines. Hier, l'ex-nouveau Premier ministre tunisien a dit d'elle qu'il avait " l'impression " que c'était elle qui, en réalité, dirigeait le pays. Selon une information du journal français Le Monde, elle se serait enfuie avec un surréaliste butin estimé à 1,5 tonne de lingot d'or. Cette femme avide, issue d'un milieu très modeste, pour ne pas dire pauvre, a réussi à faire de sa famille, les Trabelsi, la plus détestée de Tunisie. Celle qui a coulé Ben Ali, par ses tendances excentriques, son goût du pouvoir, son affairisme rampant, son ingérence dans les affaires politiques ? Rien n'est moins sûr. Une chose est certaine, elle reste dans les mémoires encore toutes fraîches, comme une femme de pouvoir, dont l'influence politique n'a pas servi la cause de son mari de président, chassé sans complaisance du pouvoir, le vendredi dernier. Comme une Première dame bien connue, elle est issue d'une famille nombreuse, non bourgeoise.
Femmes de dictateurs
Les dictateurs comme Hitler, Lénine, Mussolini, Staline, ont enrôlé des femmes (Eva, Nadia, Clara, Magda) dans leurs entreprises, mais très souvent, ce sont des femmes qui réussissent à enfermer leurs hommes dans le giron de la dictature. Le résultat pour cette dernière hypothèse est plus que catastrophique.
Il en est de Leila Trabelsi, comme d'Elena Petrescu. La femme du dictateur roumain exécuté le même jour que celle-ci, après une révolte du peuple, un 25 décembre 1989, est le cas typique de femme de pouvoir. Elena Ceausescu née Petrescu est devenue l'épouse du dictateur en 1946. Jusqu'à la chute de son mari qui équivaut à la sienne, son influence et son rôle au sein de la machine de répression vont grandissants. Exactement comme une Première dame bien connue. Et dans son rôle grandissant, la famille, autrement dit le clan, n'est pas très loin. Elena Petrescu se présente comme une enseignante chercheuse qui nous rappelle une autre Première dame. Aussi, occupe-t-elle de hauts postes ministériels dans les gouvernements successifs de son époux de président.
Akazu et Refondation
Au Rwanda, Agathe Habyarimana, l'épouse du défunt président Juvenal Habyarimana, est accusée de " génocide, complicité de génocide, association de malfaiteurs en vue de la commission d'un génocide, crime contre l'humanité ". Courant 2009, elle avait été brièvement interpellée par la police française. Son histoire n'a pas encore connu un épilogue. L'histoire, en attendant, retient qu'elle est soupçonnée d'avoir dirigé d'une poigne de fer, l'Akazu, la version locale de l'aile dure de la refondation, que certaines personnes soupçonnent Simone Gbagbo née Ehivet, de diriger en Côte d'Ivoire, pour le compte de son mari de président.
Au Mali, cette même histoire a condamné Mariam et Moussa à vie, pour " crimes économiques ", en 1999. Le 26 mars 1991, après qu'ils eurent perdu le pouvoir, Mariam et Moussa Touré, au pouvoir après le coup d'Etat de 1968, ont été soupçonnés, accusés et condamnés à la peine de mort, pour le détournement de " plusieurs centaines de millions de francs CFA ". Un an après sa chute, Moussa Traoré avait déjà été condamné à mort, pour " crimes politiques ". Il a fallu, au nom de la réconciliation nationale, que Alpha Omar Konaré, alors Président du Mali, les grâcie le 22 mai 2002, alors que leurs condamnations à des peines de mort, avaient été muées en détention à vie. L'influence de Mariam, sans grande instruction scolaire, était importante dans le Mali, sous la dictature de Moussa Traoré.
" L'homme fort…
est une dame "
En Côte d'Ivoire, l'on ne saurait traiter Laurent de dictateur (loin s'en faut) encore moins Simone d'épouse de dictateur. L'on se limitera à citer cet article quasi biographique publié par le très socialiste journal Le Monde. "L'homme fort de la Côte d'Ivoire s'appellerait-il Simone Gbagbo ? Samedi 15 janvier, devant près de 5.000 personnes survoltées qui se pressaient au Palais de la culture, au bord la lagune ébrié, à Abidjan, elle en a quasiment fait la démonstration. Tandis que le sommet de l'Etat reste paralysé entre un président autoproclamé, son époux Laurent Gbagbo, et un président cloîtré dans l'hôtel du Golf, l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, celle qui se considère toujours comme la première dame a jeté ses forces dans la conservation du pouvoir. Gare aux infidèles. Le ban et l'arrière ban des dignitaires du régime, les partis, les syndicats, les associations, les forces religieuses, tout le monde a été convoqué et a dû débiter son discours : on se compte, avant un dénouement incertain. L'argument est simple, efficace. Laurent Gbagbo est 'l'enfant de l'Afrique', soutenu par Dieu, et la Côte d'Ivoire le fer de lance de la décolonisation inachevée du continent ". A cette occasion, cette universitaire, députée, vice-présidente du Front populaire ivoirien (FPI, parti de Laurent Gbagbo), vice-présidente du Congrès national de la résistance démocratique, présidente du Groupe parlementaire FPI (ouf ! mais ce n'est certainement pas tout), a identifié Alassane Ouattara, la main sur la Bible, comme " un chef bandit " et Nicolas Sarkozy, comme le " diable ".
C'est connu, il y a une bêtise que partagent tous les dictateurs et leurs épouses : la capacité de penser juste. Et qu'on ait été l'épouse de Bokassa, ou de Salazar, dictateurs du 20è siècle, ou qu'on soit la Première dame d'un régime dictatorial du siècle suivant, on croit fermement, jusqu'au moment de sa chute, que ceux qui parlent d'ouverture démocratique, de tolérance, d'arrêt des massacres et du pillage des ressources, etc, méritent les flammes de la géhenne, parce qu'ils sont tout simplement les suppôts du diable, s'ils ne sont le diable lui-même.
Prince B.