Il faut croire que les médiateurs sont à cout d'inspiration dans le règlement de la crise post-électorale ivoirienne. Le Premier ministre Kenyan, qui avait parlé de "progrès" dès ses contacts avec Gbagbo et le président de la République Alassane Ouattara lundi dernier, souhaitait en fait promouvoir une rencontre entre les deux hommes. Et comme il fallait s'y attendre, cette proposition suspecte a buté sur le traditionnel préalable du président élu. "Oui pour discuter à condition que monsieur Gbagbo reconnaisse sa défaite et quitte le pouvoir".
Ni le président Alassane Ouattara, ni un membre de son staff ne sont disposés à engager des discussions directes avec Gbagbo tant que celui-ci n'aurait pas admis sa défaite à la présidentielle du 28 novembre dernier. Pour les collaborateurs du président de la République, le piège est trop gros et le risque de s'installer dans l'enlisement trop élevé pour accepter "l'offre" du médiateur de l'Union africaine. " C'est quasi impossible ce que le Premier ministre Raïla Odinga demande au président Ouattara. On rencontre Gbagbo et on discute avec lui en tant que qui ? Et on discute de quoi ? C'est toute la problématique de la crise post-électorale qui est traduite dans cette offre suspecte. Si Gbagbo refuse de plier en dépit des pressions, des sanctions et des médiateurs qui sont venus le convaincre, ce n'est pas une rencontre avec le président de la République qui changera la donne", a confié un proche du président élu sous le couvert de l'anonymat. Bien entendu, le camp Gbagbo a sauté pieds joints sur cette "offre" parce qu'il y voit non pas un remède à la crise, mais juste un moyen de desserrer autour de son cou l'étau de la pression internationale et de reporter aux calendes grecques l'éventualité d'une action militaire pour déloger Gbagbo du palais présidentiel. En effet, dès que Ouattara accepte de discuter avec Gbagbo sans que ce dernier ait renoncé à quitter le pouvoir, toute pression et toute menace sur le président sortant sera mise en veilleuse. Et c'est ce que Gbagbo a toujours cherché : gagner du temps et se défaire de l'étau.
En rejetant cette offre du médiateur de l'Union africaine, Ouattara a certainement évité un gros piège et laisse intacte la pression sur Gbagbo. Le compte à rebours ne s'est donc pas arrêté.
Paul Koudou
Ni le président Alassane Ouattara, ni un membre de son staff ne sont disposés à engager des discussions directes avec Gbagbo tant que celui-ci n'aurait pas admis sa défaite à la présidentielle du 28 novembre dernier. Pour les collaborateurs du président de la République, le piège est trop gros et le risque de s'installer dans l'enlisement trop élevé pour accepter "l'offre" du médiateur de l'Union africaine. " C'est quasi impossible ce que le Premier ministre Raïla Odinga demande au président Ouattara. On rencontre Gbagbo et on discute avec lui en tant que qui ? Et on discute de quoi ? C'est toute la problématique de la crise post-électorale qui est traduite dans cette offre suspecte. Si Gbagbo refuse de plier en dépit des pressions, des sanctions et des médiateurs qui sont venus le convaincre, ce n'est pas une rencontre avec le président de la République qui changera la donne", a confié un proche du président élu sous le couvert de l'anonymat. Bien entendu, le camp Gbagbo a sauté pieds joints sur cette "offre" parce qu'il y voit non pas un remède à la crise, mais juste un moyen de desserrer autour de son cou l'étau de la pression internationale et de reporter aux calendes grecques l'éventualité d'une action militaire pour déloger Gbagbo du palais présidentiel. En effet, dès que Ouattara accepte de discuter avec Gbagbo sans que ce dernier ait renoncé à quitter le pouvoir, toute pression et toute menace sur le président sortant sera mise en veilleuse. Et c'est ce que Gbagbo a toujours cherché : gagner du temps et se défaire de l'étau.
En rejetant cette offre du médiateur de l'Union africaine, Ouattara a certainement évité un gros piège et laisse intacte la pression sur Gbagbo. Le compte à rebours ne s'est donc pas arrêté.
Paul Koudou