PARIS - En pleine polémique sur les déplacements ministériels en Afrique du Nord, le voyage programmé de députés UMP en Côte d'Ivoire, stoppé au dernier moment après intervention de l'Elysée, a suscité mardi la gêne et surtout les sarcasmes, y compris au sein de l'UMP.
Le patron des députés UMP, Christian Jacob, a confirmé mardi qu'il n'avait
pas jugé "opportun" que des députés de son groupe - Yves Censi, Cécile
Dumoulin, Jean-François Mancel - se rendent à Abidjan le week-end dernier
(départ de Paris vendredi soir 4 février, retour lundi).
Sur place, les trois députés UMP devaient rencontrer le président sortant
Laurent Gbagbo, mais pas son rival Alassane Ouattara, pourtant reconnu
président par la communauté internationale.
"Je m'en suis expliqué avec eux parce qu'il y avait un risque évident
d'exploitation de leur déplacement", a dit Christian Jacob à la presse.
"J'ai eu un coup de fil d'un conseiller de l'Elysée qui m'a demandé si
j'étais informé de ce déplacement, ce qui n'était pas le cas. J'ai informé les
parlementaires, qui ont convenu de renoncer à leur déplacement", a-t-il conclu.
Yves Censi a confirmé une invitation du président de l'Assemblée nationale
ivoirienne. Lui et ses collègues disent avoir renoncé quand leur voyage a été
annoncé par les services de Laurent Gbagbo.
"Il y avait une condition : rencontrer de façon équilibrée toutes les
parties, du côté de Gbagbo et d'Alassane Ouattara", a soutenu Yves Censi.
Député UMP de Paris, Bernard Debré s'est dit "sidéré" : "Qu'est-ce qu'ils
allaient faire là-bas ?", ironisant sur ses collègues possiblement "investis
d'une mission divine pour dire à Laurent Gbagbo qu'il fallait démissionner".
"Heureusement qu'ils n'y sont pas allés parce que le ridicule ne tue pas,
c'est vrai, mais il fait tout de même du mal quelquefois", a ajouté Bernard
Debré.
"L'Assemblée, ce n'est pas une agence de voyage. Il faut faire attention où
l'on va", a renchéri Chantal Brunel (UMP).
"Toutes les semaines, je suis invité à me rendre en Côte d'Ivoire. Je n'y
suis jamais allé, parce que c'est un problème de politique intérieure qui est
en train de se régler normalement", a poursuivi Didier Julia (UMP), qui a lui
aussi défrayé la chronique pour ses expéditions - polémiques - en Irak en
2004, à l'époque où y étaient retenus des otages français. "On a d'autres
chats à fouetter en ce moment avec les problèmes tunisien et égyptien", a-t_il
ajouté.
"Il y a des explorateurs dans tous les milieux, même en politique ! Mais il
faut savoir où l'on risque de mettre les pieds et comment on risque d'être
instrumentalisé", a ironisé Lionnel Luca (UMP).
Face à ses critiques internes, l'opposition est presqu'un ton en dessous :
"S'ils étaient partis là-bas, cela n'aurait pas eu de sens", a déclaré Alain
Vidalies (PS). "La position du PS est très claire. Nous l'avons rappelée à
ceux qui ne l'avaient pas respectée. Il n'y a qu'un seul président légitime",
dit-il dans une allusion à Alassane Ouattara.
Par Samir TOUNSI
Le patron des députés UMP, Christian Jacob, a confirmé mardi qu'il n'avait
pas jugé "opportun" que des députés de son groupe - Yves Censi, Cécile
Dumoulin, Jean-François Mancel - se rendent à Abidjan le week-end dernier
(départ de Paris vendredi soir 4 février, retour lundi).
Sur place, les trois députés UMP devaient rencontrer le président sortant
Laurent Gbagbo, mais pas son rival Alassane Ouattara, pourtant reconnu
président par la communauté internationale.
"Je m'en suis expliqué avec eux parce qu'il y avait un risque évident
d'exploitation de leur déplacement", a dit Christian Jacob à la presse.
"J'ai eu un coup de fil d'un conseiller de l'Elysée qui m'a demandé si
j'étais informé de ce déplacement, ce qui n'était pas le cas. J'ai informé les
parlementaires, qui ont convenu de renoncer à leur déplacement", a-t-il conclu.
Yves Censi a confirmé une invitation du président de l'Assemblée nationale
ivoirienne. Lui et ses collègues disent avoir renoncé quand leur voyage a été
annoncé par les services de Laurent Gbagbo.
"Il y avait une condition : rencontrer de façon équilibrée toutes les
parties, du côté de Gbagbo et d'Alassane Ouattara", a soutenu Yves Censi.
Député UMP de Paris, Bernard Debré s'est dit "sidéré" : "Qu'est-ce qu'ils
allaient faire là-bas ?", ironisant sur ses collègues possiblement "investis
d'une mission divine pour dire à Laurent Gbagbo qu'il fallait démissionner".
"Heureusement qu'ils n'y sont pas allés parce que le ridicule ne tue pas,
c'est vrai, mais il fait tout de même du mal quelquefois", a ajouté Bernard
Debré.
"L'Assemblée, ce n'est pas une agence de voyage. Il faut faire attention où
l'on va", a renchéri Chantal Brunel (UMP).
"Toutes les semaines, je suis invité à me rendre en Côte d'Ivoire. Je n'y
suis jamais allé, parce que c'est un problème de politique intérieure qui est
en train de se régler normalement", a poursuivi Didier Julia (UMP), qui a lui
aussi défrayé la chronique pour ses expéditions - polémiques - en Irak en
2004, à l'époque où y étaient retenus des otages français. "On a d'autres
chats à fouetter en ce moment avec les problèmes tunisien et égyptien", a-t_il
ajouté.
"Il y a des explorateurs dans tous les milieux, même en politique ! Mais il
faut savoir où l'on risque de mettre les pieds et comment on risque d'être
instrumentalisé", a ironisé Lionnel Luca (UMP).
Face à ses critiques internes, l'opposition est presqu'un ton en dessous :
"S'ils étaient partis là-bas, cela n'aurait pas eu de sens", a déclaré Alain
Vidalies (PS). "La position du PS est très claire. Nous l'avons rappelée à
ceux qui ne l'avaient pas respectée. Il n'y a qu'un seul président légitime",
dit-il dans une allusion à Alassane Ouattara.
Par Samir TOUNSI