Ville traditionnellement bouillante, la ville de Daoukro donnait l’air, hier, d’une ville morte : commerce, transport, écoles, étaient totalement inexistants. Et ce, en application du mot d’ordre lancé par le RHDP et dénommé « opération pays mort ». Par milliers, les habitants de la ville natale d’Henri Konan Bédié sont sortis massivement pour crier leur colère devant la confiscation du pouvoir d’Etat par Laurent Gbagbo. Les milliers de personnes qui sont sorties spontanément dans les rues de la ville n’avaient qu’un seul mot à la bouche : « Il faut que Laurent Gbagbo reconnaisse sa défaite ». Après avoir sillonné toutes les artères de la ville, les manifestants se sont rendus à la préfecture de la ville pour exiger le départ de leur ville du préfet, soupçonné de travailler pour Laurent Gbagbo. «Dites-nous avec exactitude pour qui vous travaillez», ont exigé les manifestants. Devant ces derniers, déterminés à découdre avec lui, le préfet a indiqué avoir pris bonne note de cette volonté des populations. « Je prends note de votre demande», leur a-t-il répondu. Contrairement à la dernière manifestation qui a été violement réprimée à coups de matraques et de tirs de sommation et de jets de gaz lacrymogène, celle d’hier a été plutôt calme. Les forces de l’ordre ont encadré la marche. Aujourd’hui, comme hier, la ville de Daoukro sera une ville fantôme et ce, jusqu’au départ de Laurent Gbagbo du pouvoir, ont promis les manifestants.
Agnès Koua (Correspondant)
Agnès Koua (Correspondant)
