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Politique Publié le vendredi 21 janvier 2011 | Le Mandat

"Pays mort" / Yamoussoukro, Oumé, Sinfra, Bouaflé, Tiébissou… : Transport et commerces totalement paralysés

© Le Mandat Par EMMA
Crise post électorale : Journée ville morte sur toute l`étendue du territoire
Suite à l`appel lancé par le RHDP le transport en général a été fortement perturbé surtout au niveau des woro-wor-,taxis,bus,etc...
Aucun coup de klaxon de voiture, les taxis et minicars ont tous débrayé. La grande gare routière qui grouille habituellement du monde laisse à désirer. A la gare de taxi, ce sont des femmes avec leurs emplettes sur la tête et très désespérées qui marchent pour se rendre à leurs domiciles. C’est ce spectacle que les transporteurs ont offert hier dans la capitale politique ivoirienne. Dès les premières heures de la journée d’hier jeudi, plusieurs centaines de professionnels, d’ouvriers, d’écoliers, de fonctionnaires publics, incapables de trouver des véhicules de transport public, se déplaçaient à pieds pour se rendre à leurs lieux de travail dans les grandes artères de la capitale. C’est le cas de Mme Yao, tenancière d’un maquis. Elle qui a emprunté un taxi un peu vers 6h du matin, pour se rendre au marché avant l’entrée en vigueur de la grève était toute déboussolée et se demandait si elle pourrait poursuivre ses activités dans les prochains jours. « Vraiment, vous-mêmes voyez ! Je suis obligée de transporter ce cabri à mon cou, le panier sur la tête et ces sachets de bananes à mes épaules. C’est très pénible. On ne peut pas continuer dans ça! Que des mesures urgentes soient prises pour que la situation se normalise. Nous sommes fatigués. Nous sommes allés voter. Que le vaincu accepte sa défaite afin que la vie reprenne normalement… ». Si cette dame a pu faire quelques emplettes, force est de reconnaître que la surenchère de ces vivres est montée d’un cran sur le marché. Les supermarchés, stations service et les propriétaires de charrette (wotrotigui) ont tous respecté cet appel du Président Alassane Ouattara. Dans la cité de la Marahoué, tout comme dans le Tchewi, le constat est identique. A Tiébissou, aucun camion ne rentre et vice-versa. Selon Diabaté Cissé, secrétariat local du syndicat des transporteurs terrestres, aucun véhicule, n’a travaillé. Aucun transport de personnes ni de marchandises en direction des villes voisines et vers la capitale économique n’a été effectué. Seulement, précise-t-il, « nous avons autorisé le service minimum dans les hôpitaux et dans les stations à cause des ambulances… ». A Bouaflé en passant par Oumé et Sinfra, la situation est encore plus radicale. Le mot d’ordre y est très suivi. Tous les véhicules de transport ont garé. La gare d’UTB était similaire à un cimetière. Il y règne un calme plat. Du côté de Kôkô, c’est le même décor. Le transport est complètement paralysé. Aucun véhicule de transports n’était visible qu’avec des feux de détresse. Le commerce est fermé. Les magasins et les boutiques l’étaient également. Des barrages sont érigés par endroits pour veiller au strict respect de ce mot d’ordre, tandis qu’une autre équipe sillonnait la ville pour imposer les mesures de coercition comme la crevaison des pneus des véhicules des chauffeurs les plus récalcitrants. Il convient de rappeler que cette grève généralisée a été décrétée par le RHDP à l’effet de « chasser Laurent Gbagbo du pouvoir ».

Olivier Yao
yaoblandin@gmail.com
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