Ceux qui l’ont vue dans ses œuvres, le samedi dernier, au palais de la Culture, ont eu la même impression : la Dame première était certainement bourrée quand elle s’adressait à ses fanatiques. Car jamais, dans leur existence d’homme, ils n’ont vu une femme de ce rang ( ! ?) se trémousser de la sorte. En tout cas, elle était transportée, la première des élues. Son esprit était tellement rempli de vilaines choses que tout son corps convulsait. Les idées se bousculaient dans sa tête. Il lui arrivait de dire des choses à logiques. Pour elle, parce qu’il est arrivé à son époux de candidat d’avoir zéro voix dans un bureau de vote où des individus ont prétendu surveiller le scrutin pour son compte, il y a eu bourrage d’urne dans les zones traditionnelles acquises à son adversaire. Avec un peu de lucidité, elle aurait vu qu’il en a été ainsi pour le concurrent du grand libérateur d’Afrique dans sa région d’origine. Un brin de sincérité lui aurait fait admettre que dans les zones rendues litigieuses par l’ami Yao N’Dré, le candidat des Houphouétistes n’a pas besoin de faire voter les morts comme dans le centre-ouest pour réaliser des scores impressionnants. Pour mémoire, rappelons qu’en 2000, l’opposant historique a été dominé dans la plupart de ces circonscriptions électorales par le général Guéri. Si déjà à cette époque, l’ami de Roland Dumas a mordu la poussière, ce n’est pas Alassane Ouattara qu’il dominerait. Ce samedi-là, la Dame première a plutôt bourré ses applaudisseurs. Laurent Gbagbo a été battu à la régulière par Alassane Ouattara. Inutile de se bourrer et de bourrer les pauvres partisans ou de tenter de bourrer le bon peuple de Côte d’Ivoire et la Communauté internationale. La mayonnaise ne prend plus. Le bourrage avait permis au couple d’occuper notre palais. Le chef de la refondation promettait le paradis aux habitants de notre carré. Il leur a servi l’enfer pendant ses dix ans de règne. Il avait dit qu’il n’était pas un homme d’argent. Or, quand on annonce ici et là le gel de ses avoirs, on parle en termes de milliers de milliards. Et personne ne peut nous convaincre que c’est par rejet que l’ancien exilé accueilli par la France en 1982, s’est mis à cacher son trésor dans des banques occidentales. Le grand africain prend l’argent de son pays pour aller le loger dans des comptes en Occident ! Le grand bâtisseur qui reconnaît n’avoir pas travaillé pour son pays à cause de la guerre, a donc retiré l’argent du Trésor ivoirien pour en faire sien. Il bourrait le bon peuple de Côte d’Ivoire quand il disait utiliser la manne pétrolière pour construire Yamoussoukro. Des milliers de milliards appartenant à Laurent Gbagbo bien au chaud en Occident, qui l’eut cru ? Jusque-là, la légende expliquait que le client de l’agence d’une des banques majeures du pays, n’avait aucun autre compte. « Avant on n’avait rien » donc on avait un seul compte. « Maintenant, on a un peu » donc on a des comptes à travers le monde. Une vérité que le grand défenseur de la dignité africaine cachait à ses ouailles et au bon peuple de Côte d’Ivoire. Du bourrage, encore du bourrage, toujours du bourrage ! Ainsi est fait le champion des refondateurs
Raoul Mapiéchon
Raoul Mapiéchon