Dans un communiqué repris par la presse française, le lundi 24 janvier dernier, et émanant de «la république du Golf», Soro Kigbafori Guillaume a informé «les opérateurs économiques de l’arrêt immédiat de toute exportation de café et de cacao à compter du lundi 24 janvier 2011 et ce jusqu’au 23 février 2011».
Soro affirme avoir agi en tant que «Premier ministre» d’Alassane Ouattara, candidat malheureux à la présidentielle ivoirienne du 28 novembre dernier, mais que la France dit reconnaître comme vainqueur.
Comme il fallait s’y attendre, le gouvernement légal et légitime de Côte d’Ivoire conduit par le président réélu, Laurent Gbagbo, et son Premier ministre, le professeur Aké N’Gbo, a automatiquement réagi, dans l’après-midi du lundi, par la voix du ministre délégué au Budget, Justin Koné Katina, pour signifier la nullité du communiqué de Soro et rassurer les exportateurs de café-cacao quant à la poursuite de leurs activités.
Premier producteur mondial de cacao avec 1,2 million de tonnes (40% de la production planétaire), la Côte d’Ivoire représente un véritable enjeu économique. Dans sa guerre contre le pays et son président réélu et souverainiste, Laurent Gbagbo, Paris, dont Ouattara est le «pion», prospecte toutes les voies pour affaiblir la Côte d’Ivoire et Gbagbo. D’où officiellement ce communiqué trouble-fête produit par Soro-Ouattara sous les ordres de l’Elysée (présidence française) visant à «étrangler financièrement la Côte d’Ivoire afin de contraindre Gbagbo à céder le pouvoir à Ouattara».
Officieusement, ce communiqué de Soro «ordonnant l’arrêt pour un mois des exportations de cacao» constitue, a-t-on appris, un acte visible d’une nébuleuse politico-économique au centre de laquelle se trouveraient Alassane Dramane Ouattara, Guillaume Soro, Loïc Folloroux (fils de Dominique Nouvian épouse Ouattara) et la société de négoce café-cacao Armajaro. A preuve, dès que Soro a rendu public son fameux communiqué, les cours du cacao se sont envolés sur les marchés de Londres et New York avec un bond de 6% dans les premiers échanges. En clair, le prix du cacao a grimpé en flèche. Cette situation est profitable à l’exportateur qui a des stocks de cacao disponibles qui peut alors les vendre au cours du marché du jour. Il s’agit tout simplement de la spéculation. L’exportateur profiteur dans le cas d’espèce de cette flambée des cours n’est autre que la société Armajaro Trading Limited, dont Loïc Folloroux, fils de Dominique Nouvian Ouattara, est le directeur Afrique. Cette société a en stock une partie considérable de la production cacaoyère mondiale de l’année écoulée. Selon l’hebdomadaire parisien très proche de la Françafrique, Jeune Afrique, dans sa publication n°2586 du 1er août 2010, la société Armajaro a épuisé une grande partie des stocks mondiaux de l’année 2010 en achetant 240.100 tonnes de fèves de cacao. Armajaro a déjà revendu une partie des fèves au chocolatier suisse Barry Callebaut. L’autre partie restante a été curieusement stockée par Armajaro. Cette attitude observée par Armajaro est liée au fait que «Anthony Ward (de nationalité britannique, grand patron de la société Armajaro) disposerait d’informations inédites sur l’évolution de la situation politique en Côte d’Ivoire. Le pays va entrer dans une période incertaine à partir d’août (2010, ndlr)… De fin 2001 à août 2002, Ward a beaucoup spéculé sur le cacao, en finissant par acheter 203.000 tonnes de fèves. Le produit a flambé après le coup d’Etat manqué de septembre 2002 en Côte d’Ivoire. Repoussés d’Abidjan, les rebelles se replient sur Bouaké avant de progresser à l’ouest du pays, paralysant les sorties de cacao au port de San Pedro. La tonne avait alors atteint 1600 livres contre 1000 livres en janvier 2002. Les bénéfices d’Armajaro avaient alors été estimés à plus de 60 millions de dollars (environ 62 millions d’euros à l’époque)… Anthony Ward possède, dans son équipe, une carte maîtresse en la personne de Loïc Folloroux, son directeur Afrique, fils de Dominique Ouattara, l’épouse du patron du RDR, Alassane Ouattara, candidat à la prochaine présidentielle», écrit Jeune Afrique dans son édition du 1er août 2010.
Comme on le voit, Armajaro demeure dans la logique inaltérée de se faire des profits comme en 2002. Ce que Jeune Afrique a révélé à demi-mot, c’est qu’Alassane Ouattara et la rébellion armée constituent de solides adjuvants pour Armajaro qui vise à se faire le maximum de fric autour du cacao en Côte d’Ivoire. Evidemment, si Armajaro se fait des sous, il ne saurait oublier ses «bienfaiteurs», Ouattara et les rebelles. Un parfait décryptage pourrait établir le schéma suivant : Ouattara et ses rebelles déstabilisent la Côte d’Ivoire. Mais, avant l’opération, ils informent Loïc Folloroux, qui saisit son patron, Anthony Ward. Armajaro achète et stocke d’importantes tonnes de fèves de cacao. Dès que la crise éclate, les prix du cacao flambent sur le marché mondial et Armajaro s’en met plein les poches. Sans oublier de témoigner «reconnaissance» aux auteurs de la situation.
Des sources proches du RHDP ont soutenu qu’Armajaro a activement contribué à financer le coup d’Etat de septembre 2002 mué en rébellion armée. La société de négoce café-cacao n’a jamais officiellement démenti cela. D’autres sources avancent même que ce serait avec Armajaro que les chefs rebelles, dont Koné Zakaria, pratiquent le trafic illicite de cacao dans les zones encore occupées par la rébellion armée.
En clair, le communiqué du duo Ouattara-Soro avait pour véritable objectif, à l’analyse de la situation, de permettre à Armajaro d’écouler au prix fort sur le marché international ses stocks de cacao qui se trouvent en rétention depuis 2010. Une spéculation qui rapportera gros au négociant britannique. Peut-être qu’en retour, Armajaro pourrait mettre la main à la poche pour «remercier» Ouattara et ses rebelles qui s’activent, avec le soutien de Ouagadougou, pour attaquer de nouveau la Côte d’Ivoire.
Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr
Soro affirme avoir agi en tant que «Premier ministre» d’Alassane Ouattara, candidat malheureux à la présidentielle ivoirienne du 28 novembre dernier, mais que la France dit reconnaître comme vainqueur.
Comme il fallait s’y attendre, le gouvernement légal et légitime de Côte d’Ivoire conduit par le président réélu, Laurent Gbagbo, et son Premier ministre, le professeur Aké N’Gbo, a automatiquement réagi, dans l’après-midi du lundi, par la voix du ministre délégué au Budget, Justin Koné Katina, pour signifier la nullité du communiqué de Soro et rassurer les exportateurs de café-cacao quant à la poursuite de leurs activités.
Premier producteur mondial de cacao avec 1,2 million de tonnes (40% de la production planétaire), la Côte d’Ivoire représente un véritable enjeu économique. Dans sa guerre contre le pays et son président réélu et souverainiste, Laurent Gbagbo, Paris, dont Ouattara est le «pion», prospecte toutes les voies pour affaiblir la Côte d’Ivoire et Gbagbo. D’où officiellement ce communiqué trouble-fête produit par Soro-Ouattara sous les ordres de l’Elysée (présidence française) visant à «étrangler financièrement la Côte d’Ivoire afin de contraindre Gbagbo à céder le pouvoir à Ouattara».
Officieusement, ce communiqué de Soro «ordonnant l’arrêt pour un mois des exportations de cacao» constitue, a-t-on appris, un acte visible d’une nébuleuse politico-économique au centre de laquelle se trouveraient Alassane Dramane Ouattara, Guillaume Soro, Loïc Folloroux (fils de Dominique Nouvian épouse Ouattara) et la société de négoce café-cacao Armajaro. A preuve, dès que Soro a rendu public son fameux communiqué, les cours du cacao se sont envolés sur les marchés de Londres et New York avec un bond de 6% dans les premiers échanges. En clair, le prix du cacao a grimpé en flèche. Cette situation est profitable à l’exportateur qui a des stocks de cacao disponibles qui peut alors les vendre au cours du marché du jour. Il s’agit tout simplement de la spéculation. L’exportateur profiteur dans le cas d’espèce de cette flambée des cours n’est autre que la société Armajaro Trading Limited, dont Loïc Folloroux, fils de Dominique Nouvian Ouattara, est le directeur Afrique. Cette société a en stock une partie considérable de la production cacaoyère mondiale de l’année écoulée. Selon l’hebdomadaire parisien très proche de la Françafrique, Jeune Afrique, dans sa publication n°2586 du 1er août 2010, la société Armajaro a épuisé une grande partie des stocks mondiaux de l’année 2010 en achetant 240.100 tonnes de fèves de cacao. Armajaro a déjà revendu une partie des fèves au chocolatier suisse Barry Callebaut. L’autre partie restante a été curieusement stockée par Armajaro. Cette attitude observée par Armajaro est liée au fait que «Anthony Ward (de nationalité britannique, grand patron de la société Armajaro) disposerait d’informations inédites sur l’évolution de la situation politique en Côte d’Ivoire. Le pays va entrer dans une période incertaine à partir d’août (2010, ndlr)… De fin 2001 à août 2002, Ward a beaucoup spéculé sur le cacao, en finissant par acheter 203.000 tonnes de fèves. Le produit a flambé après le coup d’Etat manqué de septembre 2002 en Côte d’Ivoire. Repoussés d’Abidjan, les rebelles se replient sur Bouaké avant de progresser à l’ouest du pays, paralysant les sorties de cacao au port de San Pedro. La tonne avait alors atteint 1600 livres contre 1000 livres en janvier 2002. Les bénéfices d’Armajaro avaient alors été estimés à plus de 60 millions de dollars (environ 62 millions d’euros à l’époque)… Anthony Ward possède, dans son équipe, une carte maîtresse en la personne de Loïc Folloroux, son directeur Afrique, fils de Dominique Ouattara, l’épouse du patron du RDR, Alassane Ouattara, candidat à la prochaine présidentielle», écrit Jeune Afrique dans son édition du 1er août 2010.
Comme on le voit, Armajaro demeure dans la logique inaltérée de se faire des profits comme en 2002. Ce que Jeune Afrique a révélé à demi-mot, c’est qu’Alassane Ouattara et la rébellion armée constituent de solides adjuvants pour Armajaro qui vise à se faire le maximum de fric autour du cacao en Côte d’Ivoire. Evidemment, si Armajaro se fait des sous, il ne saurait oublier ses «bienfaiteurs», Ouattara et les rebelles. Un parfait décryptage pourrait établir le schéma suivant : Ouattara et ses rebelles déstabilisent la Côte d’Ivoire. Mais, avant l’opération, ils informent Loïc Folloroux, qui saisit son patron, Anthony Ward. Armajaro achète et stocke d’importantes tonnes de fèves de cacao. Dès que la crise éclate, les prix du cacao flambent sur le marché mondial et Armajaro s’en met plein les poches. Sans oublier de témoigner «reconnaissance» aux auteurs de la situation.
Des sources proches du RHDP ont soutenu qu’Armajaro a activement contribué à financer le coup d’Etat de septembre 2002 mué en rébellion armée. La société de négoce café-cacao n’a jamais officiellement démenti cela. D’autres sources avancent même que ce serait avec Armajaro que les chefs rebelles, dont Koné Zakaria, pratiquent le trafic illicite de cacao dans les zones encore occupées par la rébellion armée.
En clair, le communiqué du duo Ouattara-Soro avait pour véritable objectif, à l’analyse de la situation, de permettre à Armajaro d’écouler au prix fort sur le marché international ses stocks de cacao qui se trouvent en rétention depuis 2010. Une spéculation qui rapportera gros au négociant britannique. Peut-être qu’en retour, Armajaro pourrait mettre la main à la poche pour «remercier» Ouattara et ses rebelles qui s’activent, avec le soutien de Ouagadougou, pour attaquer de nouveau la Côte d’Ivoire.
Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr