La sérénité a foutu le camp chez les partisans de Laurent Gbagbo. Derrière les apparences factices et la bonne mine apparente qu’ils tentent de montrer chaque soir sur les écrans exécrables de LMP TV, les refondateurs et leurs suiveurs sont véritablement gagnés par la trouille. Interdits de sortir du territoire, rabroués dans les chancelleries toutefois qu’ils tentent d’obtenir des visas pour leurs progénitures, les cadres Lmp sont aux abois. Même à l’intérieur de la Côte d’Ivoire et dans leur propre quartier, ils ne sont pas tranquilles. Depuis le refus de Laurent Gbagbo de quitter le palais et face à la détermination des militants du Rhdp, la majorité des cadres de La majorité présidentielle sont devenus des sans domicile fixe. S’ils ne déménagent pas carrément, ils se planquent chez des amis ou se réfugient dans des hôtels résidence pour se mettre à l’abri. Le dernier déménagement grandeur nature constaté chez les dignitaires du Fpi vient de la très discrète commune d’Attécoubé. La truculente Marie Odette Lorougnon, député de cette cité, et figure de proue de l’aile dure du Fpi, a déménagé ce week-end sans faire le moindre bruit. Dans la nuit du samedi au dimanche, cette cacique parmi les caciques du Fpi a employé de grands moyens pour quitter discrètement son domicile, la villa M9 de la cité Fairmont. Elle a pris une destination inconnue sans laisser la moindre adresse de son point de chute aux populations qu’elle représente à l’Assemblée nationale. Depuis dimanche, la grosse villa de la présidente de l’Organisation des femmes du Fpi (Offpi) est vide. Dans la foulée, l’on a également appris que beaucoup de cadres de l’ancien parti au pouvoir, à défaut de se replier dans leur village, sont sur le point d’emboîter le pas à Marie Odette Lorougnon. Comme on le voit, à Abidjan, ce n’est pas seulement les pensionnaires du Golf hôtel qui sont sous blocus. Même ceux qui imposent le blocus sont eux-mêmes sous blocus dans une ville dont ils disent avoir la maîtrise.
Kra Bernard
Kra Bernard