Présenté par la RTI comme ayant attaqué le village d'Adaou, Mboro Ouattara rétablit la vérité.
Le Patriote : M'boro Ouattara, 72 heures après votre enlèvement et votre bastonnade par la milice de Mian Augustin, comment vous portez-vous aujourd'hui ?
MB : Je me porte un peu mieux, même si je sens encore des douleurs et la fatigue. Mais avec toute l'assistance que j'ai eue de la part de mes camarades, des responsables du RHDP, du Roi et des populations d'Abengourou, je pense retrouver la santé les jours à venir. Je leur dit merci.
LP : Pouvez-nous nous relater les conditions dans lesquelles vous avez été enlevé ?
MB : J'étais sorti pour répondre au mot d'ordre de pays mort. On devait paralyser le pays pour soutenir la légitimité du Président Alassane Ouattara. C'est ainsi que je me suis retrouvé au carrefour « Dunhill » où j'attendais mes amis pour qu'on puisse barricader les voies. Jusqu'à 6 heures comme je ne les voyais pas, j'ai pris des tables et j'ai commencé à barrer la voix. J'avais fini quand un véhicule 4x4 rouge est arrivé avec six personnes à bord lourdement armées. Ils m'ont demandé pourquoi j'avais placé ces barricades. Je leur ai répondu que c'était pour respecter le mot d'ordre national à la demande de mes responsables politiques. Ils m'ont demandé qui est mon Président ? Je leur ai dit que le Président élu, c'est Monsieur Alassane Ouattara. Ils m'ont alors violenté avant de m'embarquer.
LP : que s'est-il passé par la suite ?
MB : On m'a envoyé dans un hôtel ou j'ai vu écrire « résidence 2000 à Adaou (ndlr, village de Mian Augustin, sg de la fesci, dans la commune d'Abengourou). Et à partir de là, ils m'ont mis à poils et chacun me tapait. Ils m'ont encerclé et m'ont frappé avec les crosses de leurs armes et les cordelettes à bord ferré. La bastonnade à duré plus d'une heure. J'étais tellement épuisé que je ne bougeais plus. Quelques temps après ils m'ont tendu une feuille sur laquelle ils avaient écrit des phrases que je devais lire et pendant ce temps, ils me filmaient. Je leur ai dit que je n'avais pas mes lunettes et en plus mon œil est tuméfié. Ils m'ont alors proposé de me dicter le texte et à mon tour je devais répéter après eux. Quand l'un de mes tortionnaires a commencé, il disait « le secrétaire d'Agnibilekrou, le secrétaire de Bondoukou, le secrétaire de Daoukro nous ont envoyé des armes pour pouvoir attaquer le village ». Je leur ai répondu que je ne connaissais pas ces personnes et que je ne pouvais pas les citer. Ils m'ont alors demandé si je voulais mourir. j'ai répondu qu'en entrant à Adaou, je me considérais comme mort. C'est ainsi que l'un d'entre eux est venu et il m'a mis un couteau sous la gorge. Il m'a dit si je ne parlais pas, il allait m'égorger. Je lui ai dit que moi je suis déjà mort, car vu mes souffrances, je préférais mourir. Cela a suffi pour qu'ils se remettent à me battre encore de plus belle. Pendant qu'ils me battaient, ils ont reçu un coup de fil et un de mes bourreaux a dit d'arrêter de me frapper. Il a dit à ses camarades qu'on venait de les appeler et que le préfet était entre les mains des manifestants et que son salut dépendait de mon sort. Ils m'ont déplacé vers une cour et là-bas, j'ai trouvé d'autres personnes qui étaient en tenue noire qui se sont mis à me bastonner.
LP : Continuaient-ils toujours de te filmer ?
MB : Oui, ils m'ont ensuite mis dans le véhicule 4x4 et nous sommes entrés dans une cour de couleur jaune à l'entrée d'Adaou, il y avait un manguier derrière et une case. Ils m'ont mis derrière la case et ils ont commencé à me chicoter encore, cela se passait devant des gens que j'ai pu identifier. Ce sont le DLC de Gbagbo Laurent et le métis Bogui Phillipe que j'ai vus. 15mnaprès, le préfet de police est arrivé avec deux agents. Lorsqu'il m'a vu, il a dit : « président, c'est toi qui est là ? », je lui ai dit par l'affirmative et il a demandé à repartir avec moi. Mes tortionnaires ont refusé, ils voulaient m'interviewer avant. Parce que les jeunes d'Adaou disent qu'ils ne doivent pas me laisser partir vivant. Le préfet de police était là, il ne pouvait pas intervenir puisqu'il n'était pas venu avec des éléments pour ça. C'est en ce moment qu'ils m'ont demandé devant leurs caméras et je leur ai dit que c'est un mot d'ordre de mes autorités politiques. Ils m'ont demandé si je ne savais pas que les élèves partaient à l'école. Je leur ai répondu que mon but n'était pas d'empêcher les enfants d'aller à l'école. C'est par la suite que le préfet de police m'a pris et ils m'ont rhabillé. Le préfet m'a mis dans sa voiture pour la préfecture de police. C'est pendant qu'on discutait que le Roi est venu et m'a pris dans sa voiture. Donc, nous sommes allés directement chez le préfet de région et nous avons trouvé que sa maison était saccagée, la police était là et les jeunes étaient déjà partis .C'est de là que le Roi à dit qu'il allait me déposer à l'hôpital. C'est le Roi et ses notables qui ont acheté les médicaments pour mes premiers soins. Je dois ma vie à la mobilisation des militants du Rhdp.
Armand Déa, correspondant
Le Patriote : M'boro Ouattara, 72 heures après votre enlèvement et votre bastonnade par la milice de Mian Augustin, comment vous portez-vous aujourd'hui ?
MB : Je me porte un peu mieux, même si je sens encore des douleurs et la fatigue. Mais avec toute l'assistance que j'ai eue de la part de mes camarades, des responsables du RHDP, du Roi et des populations d'Abengourou, je pense retrouver la santé les jours à venir. Je leur dit merci.
LP : Pouvez-nous nous relater les conditions dans lesquelles vous avez été enlevé ?
MB : J'étais sorti pour répondre au mot d'ordre de pays mort. On devait paralyser le pays pour soutenir la légitimité du Président Alassane Ouattara. C'est ainsi que je me suis retrouvé au carrefour « Dunhill » où j'attendais mes amis pour qu'on puisse barricader les voies. Jusqu'à 6 heures comme je ne les voyais pas, j'ai pris des tables et j'ai commencé à barrer la voix. J'avais fini quand un véhicule 4x4 rouge est arrivé avec six personnes à bord lourdement armées. Ils m'ont demandé pourquoi j'avais placé ces barricades. Je leur ai répondu que c'était pour respecter le mot d'ordre national à la demande de mes responsables politiques. Ils m'ont demandé qui est mon Président ? Je leur ai dit que le Président élu, c'est Monsieur Alassane Ouattara. Ils m'ont alors violenté avant de m'embarquer.
LP : que s'est-il passé par la suite ?
MB : On m'a envoyé dans un hôtel ou j'ai vu écrire « résidence 2000 à Adaou (ndlr, village de Mian Augustin, sg de la fesci, dans la commune d'Abengourou). Et à partir de là, ils m'ont mis à poils et chacun me tapait. Ils m'ont encerclé et m'ont frappé avec les crosses de leurs armes et les cordelettes à bord ferré. La bastonnade à duré plus d'une heure. J'étais tellement épuisé que je ne bougeais plus. Quelques temps après ils m'ont tendu une feuille sur laquelle ils avaient écrit des phrases que je devais lire et pendant ce temps, ils me filmaient. Je leur ai dit que je n'avais pas mes lunettes et en plus mon œil est tuméfié. Ils m'ont alors proposé de me dicter le texte et à mon tour je devais répéter après eux. Quand l'un de mes tortionnaires a commencé, il disait « le secrétaire d'Agnibilekrou, le secrétaire de Bondoukou, le secrétaire de Daoukro nous ont envoyé des armes pour pouvoir attaquer le village ». Je leur ai répondu que je ne connaissais pas ces personnes et que je ne pouvais pas les citer. Ils m'ont alors demandé si je voulais mourir. j'ai répondu qu'en entrant à Adaou, je me considérais comme mort. C'est ainsi que l'un d'entre eux est venu et il m'a mis un couteau sous la gorge. Il m'a dit si je ne parlais pas, il allait m'égorger. Je lui ai dit que moi je suis déjà mort, car vu mes souffrances, je préférais mourir. Cela a suffi pour qu'ils se remettent à me battre encore de plus belle. Pendant qu'ils me battaient, ils ont reçu un coup de fil et un de mes bourreaux a dit d'arrêter de me frapper. Il a dit à ses camarades qu'on venait de les appeler et que le préfet était entre les mains des manifestants et que son salut dépendait de mon sort. Ils m'ont déplacé vers une cour et là-bas, j'ai trouvé d'autres personnes qui étaient en tenue noire qui se sont mis à me bastonner.
LP : Continuaient-ils toujours de te filmer ?
MB : Oui, ils m'ont ensuite mis dans le véhicule 4x4 et nous sommes entrés dans une cour de couleur jaune à l'entrée d'Adaou, il y avait un manguier derrière et une case. Ils m'ont mis derrière la case et ils ont commencé à me chicoter encore, cela se passait devant des gens que j'ai pu identifier. Ce sont le DLC de Gbagbo Laurent et le métis Bogui Phillipe que j'ai vus. 15mnaprès, le préfet de police est arrivé avec deux agents. Lorsqu'il m'a vu, il a dit : « président, c'est toi qui est là ? », je lui ai dit par l'affirmative et il a demandé à repartir avec moi. Mes tortionnaires ont refusé, ils voulaient m'interviewer avant. Parce que les jeunes d'Adaou disent qu'ils ne doivent pas me laisser partir vivant. Le préfet de police était là, il ne pouvait pas intervenir puisqu'il n'était pas venu avec des éléments pour ça. C'est en ce moment qu'ils m'ont demandé devant leurs caméras et je leur ai dit que c'est un mot d'ordre de mes autorités politiques. Ils m'ont demandé si je ne savais pas que les élèves partaient à l'école. Je leur ai répondu que mon but n'était pas d'empêcher les enfants d'aller à l'école. C'est par la suite que le préfet de police m'a pris et ils m'ont rhabillé. Le préfet m'a mis dans sa voiture pour la préfecture de police. C'est pendant qu'on discutait que le Roi est venu et m'a pris dans sa voiture. Donc, nous sommes allés directement chez le préfet de région et nous avons trouvé que sa maison était saccagée, la police était là et les jeunes étaient déjà partis .C'est de là que le Roi à dit qu'il allait me déposer à l'hôpital. C'est le Roi et ses notables qui ont acheté les médicaments pour mes premiers soins. Je dois ma vie à la mobilisation des militants du Rhdp.
Armand Déa, correspondant