Le président congolais, Denis Sassou Nguesso, a reçu dans la nuit de mardi à mercredi à Brazzaville, Guillaume Soro, Premier ministre, en prélude au prochain sommet de l'Union africaine (UA), selon des sources concordantes.
M. Guillaume Soro, chef du gouvernement d'Alassane Ouattara, était arrivé mardi dans la capitale congolaise et n'y a pas passé la nuit, selon une source à la présidence et des informations de presse. Il a quitté le Congo pour une destination qui n'a pas été précisée. D'après les mêmes sources, il a transmis à M. Sassou, un message du Président Ouattara, en prélude au sommet de l'UA prévu le week-end prochain à Addis Abeba et lui a également fait "le point de la situation post-électorale en Côte d'Ivoire". Le Président Alassane Ouattara est reconnu comme président ivoirien par la quasi-totalité de la communauté internationale, qui demande à Laurent Gbagbo, le président auto- proclamé, de lui céder pacifiquement le pouvoir. Plusieurs médiations ont été menées, sans succès pour l'heure. L'Afrique de l'Ouest a brandi la menace d'une intervention militaire pour déloger M. Gbagbo.
Nous pensons qu'une opération militaire qui n'est pas la guerre, une opération militaire commando ciblée sur la personne de Gbagbo, règlerait le problème en Côte d'Ivoire", a déclaré le Premier ministre Soro à des journalistes à l'issue de son entretien, selon des propos rapportés hier par le quotidien pro-gouvernemental Les Dépêches de Brazzaville."Rien d'autre ne peut le convaincre de céder le pouvoir pacifiquement", a-t-il ajouté.
Crise postélectorale
Un village de Divo se dote de sa propre “Constitution’’
C’est un document qui, à coup sûr, va soulever des vagues. Circulant sous le boisseau dans la ville de Divo et ses environs, le contenu du ‘’procès-verbal de la réunion de la communauté villageoise de Dagrom’’ daté du 29 décembre 2010 est inédit. En tout cas, selon ce document, au cours de la réunion, les populations ont mis en exergue une douzaine de points aussi sensibles les uns que les autres. Parmi lesquels, l’on peut relever pêle-mêle, les points suivants relatifs à de nombreuses interdictions faites aux uns et aux autres. Comme par exemple, l’interdiction «de pêcher dans le fleuve Boubo ou les rivières du village sans l’autorisation de la chefferie», celle «d’aller au champ les dimanches.» Et une autre interdiction «de pénétrer sur la parcelle de terre d’autrui, mis en valeur ou non, sans son autorisation ou celle de la chefferie du village pour couper ou cueillir des produits forestiers, des plants, des fruits, ou de faire la chasse ». En plus simple, nul n’a le droit, s’il traverse le champ ou la plantation d’un autre, de couper ne serait-ce que du bois de chauffe ou de ramasser une mangue ou une papaye tombée pour la ramener à la maison. Mais il y a mieux ou pire, c’est selon. La réunion de concertation de la communauté de Dagrom, soit dit en passant, village situé à une demie dizaine de kilomètres de Divo et d’où est natif le tout premier député FPI de la région en 1990, demande aux populations du village en question et celles des campements de se faire recenser. Seulement voilà, «à la suite du recensement, toutes les personnes qui n’ont ni tuteur, ni de parcelle de terre, doivent quitter le village». En outre, stipule le compte rendu, « tout décès (…) doit être déclaré au chef de village avant l’enterrement.» En tout état de cause, les différents interdits et mesures arrêtées lors de cette rencontre, entraineront à coup sûr des réactions, des commentaires aussi contradictoires les uns que les autres. Si les villageois de Dagrom sont libres de réfléchir au développement de leur localité, il n’en demeure pas moins que ces mesures visent, sans aucun doute, une partie des populations qui y vivent. Notamment, les communautés allogènes. En même temps, le chef du village ou la chefferie devient une institution suprême qui décide de tout. Le chef du village, du nom de Tchimou Douka, n’est pas loin d’être un despote qui peut décider de tout. Si ce dernier doit mettre en application les sanctions prévues en cas de violation de ces mesures, il va sans dire que cela pourrait entraîner des conflits. Par exemple, un paysan de religion musulmane n’est pas obligé de rester à la maison. Il peut se rendre dans son champ le dimanche. Quelle décision va prendre le chef du village dans ce cas? Il semble que l’exemple de ce village ait fait tâche d’huile dans d’autres villages, notamment ceux de Lakota. Selon un jeune habitant de la ville, des réunions se multiplient afin de prendre ces mêmes mesures. Il faut craindre des affrontements comme ceux qui ont endeuillé Lakota. La Côte d’Ivoire est toujours une République une et indivisible. Les lois de la République s’appliquent à tous. Peut-être l’a-t-on oublié à Dagrom.
Yves-M. ABIET
M. Guillaume Soro, chef du gouvernement d'Alassane Ouattara, était arrivé mardi dans la capitale congolaise et n'y a pas passé la nuit, selon une source à la présidence et des informations de presse. Il a quitté le Congo pour une destination qui n'a pas été précisée. D'après les mêmes sources, il a transmis à M. Sassou, un message du Président Ouattara, en prélude au sommet de l'UA prévu le week-end prochain à Addis Abeba et lui a également fait "le point de la situation post-électorale en Côte d'Ivoire". Le Président Alassane Ouattara est reconnu comme président ivoirien par la quasi-totalité de la communauté internationale, qui demande à Laurent Gbagbo, le président auto- proclamé, de lui céder pacifiquement le pouvoir. Plusieurs médiations ont été menées, sans succès pour l'heure. L'Afrique de l'Ouest a brandi la menace d'une intervention militaire pour déloger M. Gbagbo.
Nous pensons qu'une opération militaire qui n'est pas la guerre, une opération militaire commando ciblée sur la personne de Gbagbo, règlerait le problème en Côte d'Ivoire", a déclaré le Premier ministre Soro à des journalistes à l'issue de son entretien, selon des propos rapportés hier par le quotidien pro-gouvernemental Les Dépêches de Brazzaville."Rien d'autre ne peut le convaincre de céder le pouvoir pacifiquement", a-t-il ajouté.
Crise postélectorale
Un village de Divo se dote de sa propre “Constitution’’
C’est un document qui, à coup sûr, va soulever des vagues. Circulant sous le boisseau dans la ville de Divo et ses environs, le contenu du ‘’procès-verbal de la réunion de la communauté villageoise de Dagrom’’ daté du 29 décembre 2010 est inédit. En tout cas, selon ce document, au cours de la réunion, les populations ont mis en exergue une douzaine de points aussi sensibles les uns que les autres. Parmi lesquels, l’on peut relever pêle-mêle, les points suivants relatifs à de nombreuses interdictions faites aux uns et aux autres. Comme par exemple, l’interdiction «de pêcher dans le fleuve Boubo ou les rivières du village sans l’autorisation de la chefferie», celle «d’aller au champ les dimanches.» Et une autre interdiction «de pénétrer sur la parcelle de terre d’autrui, mis en valeur ou non, sans son autorisation ou celle de la chefferie du village pour couper ou cueillir des produits forestiers, des plants, des fruits, ou de faire la chasse ». En plus simple, nul n’a le droit, s’il traverse le champ ou la plantation d’un autre, de couper ne serait-ce que du bois de chauffe ou de ramasser une mangue ou une papaye tombée pour la ramener à la maison. Mais il y a mieux ou pire, c’est selon. La réunion de concertation de la communauté de Dagrom, soit dit en passant, village situé à une demie dizaine de kilomètres de Divo et d’où est natif le tout premier député FPI de la région en 1990, demande aux populations du village en question et celles des campements de se faire recenser. Seulement voilà, «à la suite du recensement, toutes les personnes qui n’ont ni tuteur, ni de parcelle de terre, doivent quitter le village». En outre, stipule le compte rendu, « tout décès (…) doit être déclaré au chef de village avant l’enterrement.» En tout état de cause, les différents interdits et mesures arrêtées lors de cette rencontre, entraineront à coup sûr des réactions, des commentaires aussi contradictoires les uns que les autres. Si les villageois de Dagrom sont libres de réfléchir au développement de leur localité, il n’en demeure pas moins que ces mesures visent, sans aucun doute, une partie des populations qui y vivent. Notamment, les communautés allogènes. En même temps, le chef du village ou la chefferie devient une institution suprême qui décide de tout. Le chef du village, du nom de Tchimou Douka, n’est pas loin d’être un despote qui peut décider de tout. Si ce dernier doit mettre en application les sanctions prévues en cas de violation de ces mesures, il va sans dire que cela pourrait entraîner des conflits. Par exemple, un paysan de religion musulmane n’est pas obligé de rester à la maison. Il peut se rendre dans son champ le dimanche. Quelle décision va prendre le chef du village dans ce cas? Il semble que l’exemple de ce village ait fait tâche d’huile dans d’autres villages, notamment ceux de Lakota. Selon un jeune habitant de la ville, des réunions se multiplient afin de prendre ces mêmes mesures. Il faut craindre des affrontements comme ceux qui ont endeuillé Lakota. La Côte d’Ivoire est toujours une République une et indivisible. Les lois de la République s’appliquent à tous. Peut-être l’a-t-on oublié à Dagrom.
Yves-M. ABIET