Plusieurs schémas sont sur la table, selon chaque camp. Du coté de M. Ouattara, le sommet d’Addis Abeba ne va pas changer la donne. Les positions de la Cedeao, de l’Ua et de l’Onu seront confirmées. Tout au plus, le camp Ouattara admet que l’option militaire sera peut-être ouvertement écartée au profit d’un règlement pacifique. Cette position à minima peut bien faire l’affaire du camp Ouattara qui veut tenir compte des conflits de leadership entre certains pays africains, notamment entre le Nigeria, l’Angola et l’Afrique du Sud. Mais au RHDP, on estime que cette querelle ne peut pas entamer le consensus sur le caractère irréversible de la victoire de Ouattara. Mieux des sources concordantes annoncent même qu’Alassane Ouattara sera présent à Adis Abeba à bord du Grumman présidentiel ivoirien, pour tuer les dernières illusions de Laurent Gbagbo sur la question, lui qui espère que le sommet pourrait renverser les tendances et avaliser la proposition de recomptage des voix. Ainsi donc dans l’entourage de Laurent Gbagbo, on compte les points et les soutiens : Angola, Cap Vert, Gambie. Une résolution appelant à une évaluation ou à un recomptage serait considérée comme une grande victoire pour Laurent Gbagbo, même si des sources indiquent qu’en réalité le recomptage ne servira qu’à offrir une porte de sortie honorable après l’escalade et le refus de toutes les pressions. N’empêche que l’entourage de Laurent Gbagbo croise les doigts et croit que le bien fondé du recomptage sera perçu par les chefs d’Etat africains. Le cercle des pays qui appellent à l’évaluation ou au recomptage semble s’agrandir, même si ceux-ci n’osent jamais affirmer la victoire de Laurent Gbagbo. Mais des diplomates se demandent si les calculs électoralistes personnels de certains chefs d’Etat peu crédibles en matière de démocratie (Museveni, Dos Santos) peuvent avoir raison de la détermination à asseoir des pratiques démocratiques et de bonne gouvernance en Afrique. Le sommet d’Addis Abeba fera date. Il mettra en prise les partisans d’une vision souverainiste du continent, avec ce que cela constitue comme revers (Zimbabwe, Kenya, Ouganda, Gambie), et les partisans d’une Afrique plurielle, ouverte sur l’universel et décomplexée, avec quelques succès démocratiques (Mali, Guinée, Sénégal, Benin), même si en la matière la perfection n’existe pas. Alors quelle sera la couleur de la fumée en Ethiopie ?
CK
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