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Politique Publié le jeudi 27 janvier 2011 | Nord-Sud

Yamoussoukro - Des véhicules de l’Onuci bloqués puis fouillés

Des véhicules de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire, en partance pour Yaakro, ont été bloqués puis fouillés de fond en comble par les forces de défense et de sécurité loyales à Laurent Gbagbo, au prétexte qu’elles recherchaient des armes. Un incident de plus qui risque d’envenimer la situation.

De plusieurs sources concordantes (de transporteurs venant de Bouaké), plusieurs véhicules de l’Onuci ont été bloqués à Yaakro, à quelques kilomètres de Tiébissou après le pont sur le Kan. Ils arrivaient de Bouaké. «Il y a plusieurs sortes de véhicules : des 4x4 montés de mitrailleuses et des véhicules civils ordinaires estampillés UN», soutient un chauffeur de Massa. Qui affirme qu’au niveau de leur check-point de Yaakro, les Fds, note-t-il, ont exigé des onusiens une fouille minutieuse de leurs véhicules. Ce, en respect de l’ordre reçu de leur hiérarchie et malgré le mandat de l’Onuci qui dispense ces engins de toute entrave sur nos routes. Une décision à laquelle les soldats de la paix ont refusé de se plier. S’en est suivi un très long face-à-face entre les deux groupes. « Je ne connais pas la nationalité des militaires de l’Onuci, mais, il y a des Blancs comme des Noirs. Les Blancs sont soit des soldats bangladeshis, soit des Pakistanais », déclare un autre chauffeur. « Les Fds n’avaient pas notre temps et avaient l’air farouche et prêtes au combat», ajoute-t-il. Du côté des Onusiens, montés sur leurs jeeps, les militaires semblaient aussi prêts à en découdre avec ceux d’en face alors que les civils, impassibles étaient tranquillement assis dans leurs véhicules. Ce qui a fait croire à l’imminence d’un combat. Et, dans les différentes gares, cette situation alimente les conversations et à chaque arrivée, les autres demandent l’évolution de la situation que décrivent à leur manière les chauffeurs (ce sont des spécialistes de l’exagération et de la raillerie).

Un pneu éclaté crée la
panique à Tiébissou
Autour de 14h30, un arrivant informe que le cortège onusien a dépassé Tiébissou et progresse vers Yamoussoukro. Ont-ils été fouillés ? Il ne saurait l’affirmer. En pleine ville, le pneu d’un de leurs gros engins a éclaté, créant la panique dans la cité. Où toute la population anxieuse avait une oreille tendue vers Yaakro. « C’était la débandade avant que les gens réalisent que ce n’était qu’un éclat de pneu. Mes passagers et moi avons eu très peur et dès que j’ai dépassé le corridor sud de Tiébissou, je n’ai plus laissé l’accélérateur », dit-il en se moquant de lui-même. Aussi craint-il que si la fouille n’a pas été faite à Tiébissou, le corridor de Yamoussoukro ne soit le lieu de vives altercations et même de confrontations. Ce qui, pense-t-il, serait dommageable à tout point de vue. Car, souhaite-t-il, « à cause de Félix Houphouet-Boigny, de la Basilique et de la grande Mosquée, toutes les deux dédiées à la paix, Yamoussoukro ne doit en aucun cas voir la réédition de ce qui s’est passé en novembre 2004. On doit cela au Vieux. »
La colonne de véhicules, comme le craignait le chauffeur, a été arrêtée au corridor nord de Yamoussoukro (Morofé) avec la même exigence. « Il s’agissait de 12 véhicules et des soldats ghanéens, leurs camarades bangladais les ayant précédés. Ils se sont pliés aux fouilles comme nous le leur avons demandé et ont pu passer », explique un élément des Fds du corridor qui requiert l’anonymat. « Nous n’avons rien trouvé de suspect sur eux, autrement… », déclare-t-il en riant non sans ajouter fièrement : « Les ordres du Cema ont été respectés, c’est tout. » Plus de peur que de mal donc. Jusqu’à quand ?
Ousmane Diallo à Yamoussoukro

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