Parfois, les défenseurs du candidat malheureux, celui des refondateurs, utilisent des arguments à vous couper le souffle, quand il s’agit d’intervenir en faveur des leur « client ». La dernière fois, sur la radio mondiale, par exemple, on a entendu « l’intellectuelle » Calixte Beyala, camerounaise vivant en France, reconnaître que le perdant de la présidentielle 2010, en acceptant la certification des résultats de la consultation par l’ONU., a commis une erreur. Il n’aurait pas dû le faire. Mais l’écrivaine, oubliant que nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes, n’arrive pas à se convaincre que Laurent Gbagbo commet un parjure, en ne se pliant pas devant la décision du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU à Abidjan. Elle ne nie pas que le boulanger ait bien signé l’accord impliquant la certification de toutes les opérations électorales du processus ivoirien de sortie de crise. Une autre à la place de cette « africaniste », par sagesse, à partir de cet aveu, aurait demandé à celui qu’elle présente comme le plus grand défenseur de la cause africaine, de respecter ses propres engagements. Or, ses propos ne débouchent pas sur cette conclusion qui s’impose d’elle-même. L’attitude de Laurent Gbagbo ne puise pas dans la sagesse africaine qui veut qu’un homme respecte toujours sa parole. Elle n’emprunte pas, non plus, à l’esprit cartésien des peuples qui lui offrent un gîte, qui s’en tient d’abord et surtout, à la logique des faits. En remettant en cause une certification qu’il avait acceptée auparavant, le socialiste à l’ivoirienne n’est ni sage, ni logique. Ceux qui le soutiennent dans cette contorsion sont à plaindre. Ils émettent des théories que ne respectent pas celui qu’ils défendent. En quoi Gbagbo est-il africaniste quand il fait appel à des communicateurs et avocats français pour l’aider à sortir du bourbier dans lequel il s’est empêtré ? En Quoi est-il démocrate quand il refuse de se plier à la volonté du plus grand nombre ? Etre un combattant pour la dignité africaine veut-il dire qu’il faut prendre par mépris la volonté du bon peuple de Côte d’Ivoire ? Les défenseurs du Machiavel des Lagunes sont en contradiction permanente avec leurs propres thèses. Gbagbo a été étalé par Ouattara. La vérité crève les yeux. Si seulement il avait été un grand promoteur de la démocratie, il y a longtemps qu’il avait décroché son téléphone pour féliciter le vainqueur de la présidentielle. Quand le bon peuple de Côte d’Ivoire entend les intellectuels du genre Beyala, vociférer sur les antennes des chaînes internationales, il se dit : « En voilà qui n’ont pas vécu sous Gbagbo. Evidemment quand on porte un jugement sur quelqu’un dont on ne voit que le large sourire et n’entend que de longs discours sur ce qu’il faut faire pour ceci ou pour cela, on ne peut que se tromper ». Assurément, les intellectuels du genre Beyala se trompent lourdement sur le compte de Laurent Gbagbo. Ils se rendront à l’évidence un jour, on espère seulement qu’ils auront plus d’honnêteté pour reconnaître la vacuité de leurs appréciations
Raoul Mapiéchon
Raoul Mapiéchon