Fourniture d’électricité - Gbagbo a interrompu le courant dans les zone CNO, depuis hier

Les habitants des zones Centre Nord Ouest, dites CNO, seront privés d’électricité pour une période indéterminée. Depuis hier, peu après 19 heures, la fourniture de l’électricité dans cette région a été interrompue. De Bouaké à Korhogo en passant par Man, Odienné, Bouna, pour ne citer que ces grandes villes, la distribution de l’électricité a été brusquement interrompue. Sur les raisons de cette interruption brutale de l’électricité, l’on parle d’une panne survenue sur le réseau au niveau de Bouaké. Une thèse, qui très vite a été battue en brèche par les habitants de la zone, que nous avons joints au téléphone. Comment expliquer en effet, que pour une panne survenue à Bouaké, tout le nord de la Côte d’Ivoire soit plongé dans le noir ? A la vérité, nul n’est dupe. Les raisons de cet acte dont on peut déjà imaginer les conséquences pour les populations sont à rechercher ailleurs. Selon des une source digne de foi, c’est un acte volontaire posé sur instruction de Laurent Gbagbo. Ce serait en réponse à une déclaration la semaine dernière, des syndicats de la CIE, qui s’insurgeaient contre une éventuelle interruption de l’électricité dans le nord. Hier, Gbagbo est donc passé à l’acte en ordonnant le piratage d’un poste de distribution de l’électricité à partir de Bingerville ou du Plateau, où se trouve tout le système de distribution au plan national. Conséquence : toute la partie septentrionale et occidentale du pays est plongée dans le noir. Déjà, on signale des drames dans certains centres hospitaliers au Nord où les médecins, pris au dépourvu, voient des patients mourir sans qu’ils n’y puissent rien. Les jours et semaines à venir risquent d’être tragiques pour l’ensemble des populations. S’il voulait atteindre dans leur intégrité physique les populations de cette partie du pays – qu’il a toujours assimilé à des complices de la rébellion – Gbagbo est déjà sur la « bonne voie ». L’hécatombe qu’il vise pour les populations « qui ont voté pour Ouattara », pourrait s’accélérer. Un autre objectif, celui-là caché et à très moyen terme, est de plonger le Burkina Faso, le Mali et le Ghana, des pays interconnectés à la Côte d’Ivoire, dans le noir. Cela en représailles pour leur soutien au pouvoir légal et légitime de Ouattara.
Faut-il le rappeler, Laurent Gbagbo, qui aurait confié vouloir « nationaliser » les secteurs de l’eau et de l’électricité, n’est pas à son premier acte en ce qui concerne l’interruption de l’électricité dans cette partie du pays. En 2004, en plein mois de Ramadan, l’eau et l’électricité avait été coupé pendant plusieurs jours et le bilan humain « récolté » par le tyran ivoirien avait été des plus tragiques. Que ne ferait pas Gbagbo pour conserver ce pouvoir ? Quand on dit que cet homme est prêt à exterminer son peuple pour parvenir ses fins politiques, il s’en trouve des gens pour prétendre autre chose. La Côte d’Ivoire a son despote et il faudra résolument envisager de s’en débarrasser avant qu’il ne soit trop tard.

Thiery Latt