Suspendus ou pas, les enseignants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) de l’ancienne capitale politique maintiennent le cap. Malgré la sanction financière, appliquée par la ministre de l’éducation nationale du gouvernement illégitime à l’ égard des absents à leur poste, les victimes tiennent le haut du pavé. Et, poursuivent avec fermeté l’appel à la désobéissance civile lancé par le gouvernement Soro Guillaume. Cette mesure punitive ne s’observe que dans le secondaire public. Selon nos sources, une dizaine d’enseignants du Rhdp dont 7 au collège moderne de la ville et 3 aux lycée moderne I en ont payé les frais. Quant aux instituteurs Rhdp, la menace d’une sanction plane comme l’épée de Damoclès. Ces cas isolés liés à des raisons particuliers ne sont pas fait pour ébranler ces enseignants. En tout cas, ces derniers qui ont abandonné leurs classes depuis la proclamation des résultats du second tour des élections présidentielles, n’accordent pas le moindre crédit aux sanctions. Ils campent sur leur position. Ces enseignants pour la plupart ne mettent plus les pieds dans leurs établissements. A cet effet, ils ont mis sur pied une cellule de crise afin de recenser les enseignants touchés par la privation de salaire. A l’intérieur de cette cellule, une caisse de solidarité pour se soutenir mutuellement et consolider leur action. Côté instituteurs Rhdp, une cellule est également née. Elle vise les mêmes objectifs. Elle est chapotée par Kékéré Sandé qui en est le premier responsable. Pour l’heure, les cours ne sont toujours pas dispensés par ceux-ci. Même ceux qui bénéficient du coup de grâce n’y mettent pas non plus les pieds. A part une minorité qui vient faire acte de présence et disparaît ensuite. Pour l’heure, la situation est palpable dans l’enseignement secondaire notamment aux lycées I et II. A ce titre, hier des apprenants des deux Lycée ont dit leur ras-le-bol. Les élèves de Tle A, suivis de leurs cadets, ont protesté devant l’administration afin que cesse la saignée. Ceux-ci exigent des chefs d’établissements de nouveaux professeurs au plus tard lundi en remplacement des absents. «Depuis le second tour des élections présidentielles jusqu’à ce jour, nous avons constaté avec amertume que nos enseignants ne dispensent plus les cours. Nous avons mené en vain des démarches auprès de l’administration. Aujourd’hui, nous exigeons d’eux une solution au plus-tard lundi. A défaut, il n’y aura plus cours dans ces deux Lycées », menace A.J élève en classe de Tle A. De son côté, l’administration ne veut pas laisser la situation s’envenimer. Elle a promis de réaménager l’emploi du temps des enseignants présents à leurs postes pour pallier à cette situation. Dans le pire des cas, il sera procédé aux débauchages d’autres enseignants.
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam