En apparence, il est le mois le moins long de l’année. Ce sont donc les 28 petits jours du mois de février, dont dispose le panel des cinq chefs d’Etat mandatés par le Sommet de l’Union africaine pour venir raisonner Gbagbo de céder le pouvoir, au vainqueur de la présidentielle du 28 novembre dernier. Mais, dans les faits et en raison de la situation qui prévaut actuellement dans le microcosme politique ivoirien, février est en train de devenir le mois le plus long. En effet, Gbagbo qui a toujours refusé de se plier aux contraintes et exigences d’où qu’elles viennent afin qu’il quitte le pouvoir, profitera, à coup sûr, de ce timing à lui accordé, ou du moins accordé au groupe de médiateurs, pour accentuer son armement ou tenter un dernier baroud d’honneur. C’est pourquoi, les 28 jours que compte le mois de février apparaissent, du coup, comme une éternité. C’est aussi pourquoi, la nouvelle médiation doit accélérer les choses. Pour mettre un terme aux souffrances des Ivoiriens. Ceux-ci qui ont tant souffert de la décennie de la Refondation, ont décidé de confier leur destin à un homme de parole. En votant massivement Alassane Ouattara. Une victoire que le clan Gbagbo a confisquée depuis un peu plus de deux mois. Deux mois au cours desquels la pauvreté s’est accrue et que l’insécurité a gagné du terrain. Certes, la vie était difficile sous le règne des Refondateurs, mais depuis que Gbagbo a décidé de confisquer le pouvoir, les Ivoiriens tirent le diable par la queue. Les cinq chefs d’Etat qui viennent pour trouver une issue définitive à la crise post-électorale que vit la Côte d’Ivoire, ne doivent pas s’adonner à une diplomatie trop longue. Ils ont déjà toutes les données entre leurs mains et disposent de toutes les informations sur la crise ivoirienne en général et la crise post-électorale en particulier. L’efficacité doit donc être leur leitmotiv. Et cette efficacité consiste à prendre le problème à bras-le-corps. C’est vrai qu’ils disposent d’un mois, mais ils peuvent, s’ils le veulent bien, accélérer leur médiation. C’est d’ailleurs le souhait de nombreuses personnes qui vivent en Côte d’Ivoire. Le point commun aux cinq médiateurs, c’est qu’ils sont tous connus pour leur dévouement au travail fait et bien fait dans la justice et la clarté. C’est justement pour cette raison que le panel de présidents à qui l’Union africaine a confié la lourde responsabilité d’instaurer la démocratie, n’a pas droit à l’erreur. Leur choix ayant fait l’unanimité, il est désormais le dernier recours d’un peuple en quête de liberté, de démocratie et de justice. Pour ce faire, les Ivoiriens, et avec eux, les observateurs de la scène politique ainsi que la communauté internationale, attendent beaucoup de leur action. Ils ne cesseront de compter les jours de ce mois de février qui, en même temps qu’il est le mois le plus court de l’année, pourrait paraître à leurs yeux- si ce n’est d’ailleurs déjà le cas- comme le mois le plus long. En tout état de cause, les chefs d’Etat, au nombre de cinq, comme les cinq doigts de la main, ont une obligation de résultat. Et ce, dans un délai raisonnable. Ils auront, pour ainsi dire, rendu un énorme service au peuple ivoirien dont la souveraineté a été confisquée par un clan.
Yves-M. Abiet
Yves-M. Abiet