Obtenir le partage du pouvoir. Voilà l’intention inavouée de Laurent Gbagbo et ses partisans. En créant la crise postélectorale, dans laquelle la Côte d’Ivoire est angulée, depuis deux mois, le chef d’Etat sortant, Laurent Gbagbo avait derrière la tête l’idée d’obtenir in fine le partage du pouvoir avec le président de la République, Alassane Ouattara, régulièrement élu par ses compatriotes avec 54,1% des suffrages. Pour le monde entier et les analystes, la résolution de cette crise, avec cette fois-ci, l’envoi d’un panel de cinq chefs d’Etats, devrait prendre appui sur les fondamentaux de la démocratie. La venue de ce panel composé de Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Jacob Zuma (Afrique du sud), Idris Deby (Tchad) et Kikwete (Tanzanie) ne devrait, en aucun cas, cautionner un fâcheux précédent. C’est-à-dire donner blanc seing à tout chef d’Etat sortant de confisquer le pouvoir ou d’user de moyens dilatoires pour obtenir une gestion bicéphale de l’Etat.
C’est le cas de le dire, Laurent Gbagbo a perdu le pouvoir, mais s’appuyant sur des mercenaires libériens et angolais, des milices et une partie de l’armée à forte dose tribale, manœuvre pour se maintenir au pouvoir d’Etat. En toute franchise, le cas ivoirien ne doit pas faire école. Ce serait ouvrir la boite de Pandore, une aventure ambiguë qui consacrerait le piétinement de la démocratie.
En réalité, la volonté de partage du pouvoir que Laurent Gbagbo lorgne n’est qu’une vue de l’esprit. Car, le monde entier connait désormais Laurent Gbagbo pour ses pirouettes et revirements spectaculaires. « Dire ceci aujourd’hui et dire cela demain est le propre de Laurent Gbagbo », disait de lui l’ancien président Olusegun Obasanjo.
Ne pas donner un blanc seing aux dictateurs
Envisager partager le pouvoir avec un tel personnage reconnu comme un « boulanger » qui roule tout le monde dans la farine, serait poser des obstacle dans l’application du programme de gouvernement du président Ouattara au bénéfice des populations qui l’ont élu. On le sait, le scrutin du 28 novembre dernier était une élection de sortie de crise qui devrait donner les coudées franches au président élu d’appliquer sa feuille de route, avec un gouvernement dont le choix des membres obéit à sa vision. Il est donc hors de question qu’une option de partage du pouvoir soit mise sur la table des panélistes comme ce fut le cas au Kenya. Dans ce pays, suite à une crise électorale, la poire a été divisée en deux entre le président sortant qui a perdu les élections, Mwai Kibaki et Raila Odinga, le vrai vainqueur du scrutin.
Cette option a également inspiré le Zimbabwe. Robert Mugabe, l’éternel président, qui a aussi mordu la poussière, use des mêmes subterfuges pour conserver le fauteuil au détriment de Morgan Tsvangirai.
Comme on le voit, permettre à Laurent Gbagbo de mettre dans la balance un quelconque partage du pouvoir serait une porte ouverte aux dictateurs de rester ou partir du pouvoir selon leurs caprices. Alors que l’Afrique qui s’est mise sur le chemin de la Démocratie ne devrait pas, avec le cas Gbagbo, rester au bas côté de la route.
Jean-Antoine Doudou
C’est le cas de le dire, Laurent Gbagbo a perdu le pouvoir, mais s’appuyant sur des mercenaires libériens et angolais, des milices et une partie de l’armée à forte dose tribale, manœuvre pour se maintenir au pouvoir d’Etat. En toute franchise, le cas ivoirien ne doit pas faire école. Ce serait ouvrir la boite de Pandore, une aventure ambiguë qui consacrerait le piétinement de la démocratie.
En réalité, la volonté de partage du pouvoir que Laurent Gbagbo lorgne n’est qu’une vue de l’esprit. Car, le monde entier connait désormais Laurent Gbagbo pour ses pirouettes et revirements spectaculaires. « Dire ceci aujourd’hui et dire cela demain est le propre de Laurent Gbagbo », disait de lui l’ancien président Olusegun Obasanjo.
Ne pas donner un blanc seing aux dictateurs
Envisager partager le pouvoir avec un tel personnage reconnu comme un « boulanger » qui roule tout le monde dans la farine, serait poser des obstacle dans l’application du programme de gouvernement du président Ouattara au bénéfice des populations qui l’ont élu. On le sait, le scrutin du 28 novembre dernier était une élection de sortie de crise qui devrait donner les coudées franches au président élu d’appliquer sa feuille de route, avec un gouvernement dont le choix des membres obéit à sa vision. Il est donc hors de question qu’une option de partage du pouvoir soit mise sur la table des panélistes comme ce fut le cas au Kenya. Dans ce pays, suite à une crise électorale, la poire a été divisée en deux entre le président sortant qui a perdu les élections, Mwai Kibaki et Raila Odinga, le vrai vainqueur du scrutin.
Cette option a également inspiré le Zimbabwe. Robert Mugabe, l’éternel président, qui a aussi mordu la poussière, use des mêmes subterfuges pour conserver le fauteuil au détriment de Morgan Tsvangirai.
Comme on le voit, permettre à Laurent Gbagbo de mettre dans la balance un quelconque partage du pouvoir serait une porte ouverte aux dictateurs de rester ou partir du pouvoir selon leurs caprices. Alors que l’Afrique qui s’est mise sur le chemin de la Démocratie ne devrait pas, avec le cas Gbagbo, rester au bas côté de la route.
Jean-Antoine Doudou