Dans la posture de l'éternelle fuite en avant, le pouvoir illégitime de Gbagbo masque régulièrement son échec par des attaques contre des personnalités de la communauté internationale.
Après sa déconvenue d'Addis-Abeba, le clan Gbagbo se console en affirmant que le président français a été sommé par certains chefs d'Etat africains de tenir un discours moins hostile à Laurent Gbagbo. Nicolas Sarkozy aurait ainsi été obligé de diluer son discours face à ''l'Afrique qui relève la tête'', selon les explications d'Alcide Djédjé, ministre des Affaires étrangères du clan Gbagbo. Ces élucubrations qui peuvent soulager quelque peu des militants saisis par le doute, en ces temps d'isolement diplomatique total, apparaissent plutôt comme des banalités pour les observateurs sérieux.
D'abord, au plan diplomatique, la tribune de l'UA n'était pas le lieu indiqué pour une charge contre le mauvais perdant de la Côte d'Ivoire. D'ailleurs, le président français a-t-il, une seule fois, du haut d'une tribune officielle, tancé l'ancien président ivoirien ? Dans le pur respect des traditions diplomatiques en la matière, ses piques contre Gbagbo ont toujours été envoyées en tant que président de la France et face aux journalistes. Or, il était à Addis-Abeba en tant que président du G8 et du G20, les deux organisations qui regroupent les pays les plus puissants au monde. Malgré tout, il a clairement exprimé ses convictions et ses idées sur le respect de la démocratie.
« En Côte d'Ivoire, c'est tout un peuple qui voit bafouer le choix qu'il a librement exprimé lors d'une élection qui devait sceller le retour à la paix. La France apporte un soutien résolu aux efforts de l'Union Africaine, de la Cedeao et du Secrétaire général des Nations Unies pour faire prévaloir, dans la paix, le respect du choix des Ivoiriens», a-t-il asséné. Il est même allé plus loin en lançant cet appel au syndicat des chefs d'Etat bourreaux de la démocratie : « Les moyens de communication ont fait de la terre un village. L'opinion publique mondiale, la conscience universelle sont devenues des réalités. Elles réunissent tous les peuples qui, à chaque instant, partagent les mêmes informations, les mêmes émotions. Tous les responsables politiques doivent compter avec elles, avec les valeurs qu'elles portent. Vous, comme moi, nous devons en tenir compte dans notre façon de gouverner. Dans le monde d'aujourd'hui, on ne peut plus gouverner comme dans celui d'hier. Ce changement, ou bien on le subit et c'est la porte ouverte, un jour ou l'autre à la violence, ou bien, on le précède, on l'accompagne et il peut s'accomplir sans heurt, sans déchirement, sans ouvrir la voie à toutes les aventures. » L'on se demande ce que Sarkozy devait dire de plus pour prêcher la bonne parole de la démocratie face à un auditoire composé en partie de dictateurs. En visite au pays de Mandela en 2008, le président français avait tenu le même discours.
Sarkozy n’a pas voté le 28 novembre
« La France a une conviction, et je sais que l'Afrique du Sud la partage : le meilleur garant de la paix et de la sécurité en Afrique comme partout ailleurs, c'est la démocratie et la justice. C'est vrai en Côte d'Ivoire où je souhaite la tenue d'élections libres, justes et reconnues. Il en va de même au Zimbabwe. C'est aussi vrai au Tchad... La démocratie et les Droits de l'Homme ne sont pas une conditionnalité imposée de l'extérieur. La démocratie et les Droits de l'Homme n'ont rien d'étranger à l'Afrique. Ce sont des aspirations des populations africaines que la France partage. », avait-il déclaré au parlement sud-africain.
Par ailleurs, l'on se méprend sur les rapports entre l'Afrique du Sud et la France. Dans la course au Conseil de sécurité, Pretoria a besoin de soutien au sein des pays-membres actuels. Sarkozy a effleuré la question lors de son séjour sud-africain de 2008. « Il ne nous appartient pas de décider qui représentera l'Afrique. Mais je constate que l'Afrique du Sud marche à l'avant-garde de ce continent ; qu'elle a tous les atouts pour faire entendre sa voix dans ces enceintes », a alors déclaré le chef de l'Etat français. C'est aussi depuis l'Afrique du Sud que celui-ci a annoncé une refonte des relations franco-africaines avec, notamment la suppression de nombreuses bases militaires. Enfin, faut-il le noter, ce n'est pas Nicolas Sarkozy qui a voté le 28 novembre 2010, mais bien les Ivoiriens qui ont accordé la majorité de leurs suffrages à Alassane Ouattara.
Si malgré toutes ces évidences, certains novices en relations internationales veulent croire qu'ils pèsent plus lourds qu'ils ne le sont, libre à eux. Mais, dommage pour l'image de la Côte d'Ivoire.
Kesy B. Jacob
Après sa déconvenue d'Addis-Abeba, le clan Gbagbo se console en affirmant que le président français a été sommé par certains chefs d'Etat africains de tenir un discours moins hostile à Laurent Gbagbo. Nicolas Sarkozy aurait ainsi été obligé de diluer son discours face à ''l'Afrique qui relève la tête'', selon les explications d'Alcide Djédjé, ministre des Affaires étrangères du clan Gbagbo. Ces élucubrations qui peuvent soulager quelque peu des militants saisis par le doute, en ces temps d'isolement diplomatique total, apparaissent plutôt comme des banalités pour les observateurs sérieux.
D'abord, au plan diplomatique, la tribune de l'UA n'était pas le lieu indiqué pour une charge contre le mauvais perdant de la Côte d'Ivoire. D'ailleurs, le président français a-t-il, une seule fois, du haut d'une tribune officielle, tancé l'ancien président ivoirien ? Dans le pur respect des traditions diplomatiques en la matière, ses piques contre Gbagbo ont toujours été envoyées en tant que président de la France et face aux journalistes. Or, il était à Addis-Abeba en tant que président du G8 et du G20, les deux organisations qui regroupent les pays les plus puissants au monde. Malgré tout, il a clairement exprimé ses convictions et ses idées sur le respect de la démocratie.
« En Côte d'Ivoire, c'est tout un peuple qui voit bafouer le choix qu'il a librement exprimé lors d'une élection qui devait sceller le retour à la paix. La France apporte un soutien résolu aux efforts de l'Union Africaine, de la Cedeao et du Secrétaire général des Nations Unies pour faire prévaloir, dans la paix, le respect du choix des Ivoiriens», a-t-il asséné. Il est même allé plus loin en lançant cet appel au syndicat des chefs d'Etat bourreaux de la démocratie : « Les moyens de communication ont fait de la terre un village. L'opinion publique mondiale, la conscience universelle sont devenues des réalités. Elles réunissent tous les peuples qui, à chaque instant, partagent les mêmes informations, les mêmes émotions. Tous les responsables politiques doivent compter avec elles, avec les valeurs qu'elles portent. Vous, comme moi, nous devons en tenir compte dans notre façon de gouverner. Dans le monde d'aujourd'hui, on ne peut plus gouverner comme dans celui d'hier. Ce changement, ou bien on le subit et c'est la porte ouverte, un jour ou l'autre à la violence, ou bien, on le précède, on l'accompagne et il peut s'accomplir sans heurt, sans déchirement, sans ouvrir la voie à toutes les aventures. » L'on se demande ce que Sarkozy devait dire de plus pour prêcher la bonne parole de la démocratie face à un auditoire composé en partie de dictateurs. En visite au pays de Mandela en 2008, le président français avait tenu le même discours.
Sarkozy n’a pas voté le 28 novembre
« La France a une conviction, et je sais que l'Afrique du Sud la partage : le meilleur garant de la paix et de la sécurité en Afrique comme partout ailleurs, c'est la démocratie et la justice. C'est vrai en Côte d'Ivoire où je souhaite la tenue d'élections libres, justes et reconnues. Il en va de même au Zimbabwe. C'est aussi vrai au Tchad... La démocratie et les Droits de l'Homme ne sont pas une conditionnalité imposée de l'extérieur. La démocratie et les Droits de l'Homme n'ont rien d'étranger à l'Afrique. Ce sont des aspirations des populations africaines que la France partage. », avait-il déclaré au parlement sud-africain.
Par ailleurs, l'on se méprend sur les rapports entre l'Afrique du Sud et la France. Dans la course au Conseil de sécurité, Pretoria a besoin de soutien au sein des pays-membres actuels. Sarkozy a effleuré la question lors de son séjour sud-africain de 2008. « Il ne nous appartient pas de décider qui représentera l'Afrique. Mais je constate que l'Afrique du Sud marche à l'avant-garde de ce continent ; qu'elle a tous les atouts pour faire entendre sa voix dans ces enceintes », a alors déclaré le chef de l'Etat français. C'est aussi depuis l'Afrique du Sud que celui-ci a annoncé une refonte des relations franco-africaines avec, notamment la suppression de nombreuses bases militaires. Enfin, faut-il le noter, ce n'est pas Nicolas Sarkozy qui a voté le 28 novembre 2010, mais bien les Ivoiriens qui ont accordé la majorité de leurs suffrages à Alassane Ouattara.
Si malgré toutes ces évidences, certains novices en relations internationales veulent croire qu'ils pèsent plus lourds qu'ils ne le sont, libre à eux. Mais, dommage pour l'image de la Côte d'Ivoire.
Kesy B. Jacob