L’anarchie qui s’est emparée de l’agence principale de la Bceao et des agences auxiliaires de l’intérieur pays par la faute du clan Gbagbo, hypothèque gravement le système bancaire ivoirien.
La cacophonie à l’agence principale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) d’Abidjan continue de plomber le système bancaire national. L’occupation illégale des locaux de la Banque des banques par le clan Gbagbo compromet de plus en plus les opérations bancaires et risque de conduire à une grave crise économique et financière. En tout cas, de l’avis des banquiers, la situation actuelle est d’autant plus préoccupante qu’il est désormais impossible d’effectuer des virements hors du territoire. Pour ne pas dire que la Côte d’Ivoire est orpheline au plan financier international.
La compensation manuelle
«Les transferts de fonds vers l’extérieur ne sont plus possibles depuis que la Bceao a été réquisitionnée de force par le camp de Laurent Gbagbo. Idem pour les mouvements de fonds en direction d’Abidjan. Là encore, nous ne pouvons plus recevoir de l’argent en provenance des autres pays du monde. C’est comme si notre pays est coupé du monde entier. C’est incroyable», maugrée un responsable de banque sous le couvert de l’anonymat. Pour lui, c’est en principe, la banque centrale qui organise toutes ces opérations. Elle est l’intermédiaire par excellence entre les banques commerciales. Mais, il se trouve que ses locaux ont été pris en otage par le groupe d’Aké N’Gbo dont la signature n’est pas reconnue. Conséquence : tout le système bancaire semble prendre l’eau toutes parts eu égard au risque qu’une telle situation présente. «Le système de compensation de la Bceao est devenu complexe à cause du manque de confiance. Donc, les banques sont revenues à la compensation manuelle au lieu de la compensation électronique. Ce sont des arrangements que nous faisons entre nous. Nous capturons toutes valeurs (chèques) et nous effectuons les opérations. Après, nous transportions ces chèques physiquement vers la Bceao. Ce qui ne se faisait pas en temps normal», critique vivement un autre cadre du milieu. Avant d’ajouter que cela leur fait perdre du temps inutilement.
A l’en croire, si les banques fonctionnent actuellement c’est grâce aux dépôts des gros clients. Si la situation perdure, elles peuvent être contraintes de fermer pour manque de liquidité. Les retraits sont devenus difficiles. Certaines banques ont tendance à les plafonner. Au point qu’il est impossible de faire un retrait de plus de 300.000 F.cfa dans certains établissements financiers. Dans tous les cas, poursuit-il, cela dépendra de la capacité financière de chaque établissement. Il reste convaincu que le système bancaire ivoirien est tout simplement bloqué du fait de l’entêtement du président déchu et de ses proches. Pour ce cadre de banque, l’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire (Apbef) s’est également impliquée au niveau de la Banque centrale pour veiller à la bonne marche des opérations. Mais, cela ne suffit pas dans la mesure où la confiance entre les différents acteurs s’est beaucoup érodée. Aujourd’hui, certains dirigeants de banques estiment qu’ils sont véritablement tiraillés entre l’équipe de Guillaume Soro, le gouvernement «légal et légitime» et l’équipe d’Aké N’Gbo, gouvernement «illégal et illégitime» qui s’obstine à confisquer le pouvoir. Avec ce bicéphalisme au sommet de l’Etat entretenu de toutes pièces par le clan du candidat malheureux de la présidentielle du 28 novembre, le ministre de l’Economie et des finances Diby Koffi Charles a mis en garde les acteurs du secteur bancaire : «Le gouvernement tient à rappeler aux banques et aux établissements financiers que toutes les opérations, de quelque nature qu’elles soient, qu’ils seraient amenés à réaliser dans ce contexte, dans le cadre du fonctionnement illicite des agences de la Bceao, ne seront pas reconnues par l’institution et que cette collaboration les expose, par ailleurs, aux sanctions nationales, régionales et internationales pouvant aller jusqu’au retrait pur et simple de leur agrément». Quand de l’autre côté c’est M. Désiré Dalo qui essaie désespérément de mettre la pression sur l’Apbef. Justement, le patronat des banques a convoqué une réunion de crise hier avec tous les responsables.
Cissé Cheick Ely
La cacophonie à l’agence principale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) d’Abidjan continue de plomber le système bancaire national. L’occupation illégale des locaux de la Banque des banques par le clan Gbagbo compromet de plus en plus les opérations bancaires et risque de conduire à une grave crise économique et financière. En tout cas, de l’avis des banquiers, la situation actuelle est d’autant plus préoccupante qu’il est désormais impossible d’effectuer des virements hors du territoire. Pour ne pas dire que la Côte d’Ivoire est orpheline au plan financier international.
La compensation manuelle
«Les transferts de fonds vers l’extérieur ne sont plus possibles depuis que la Bceao a été réquisitionnée de force par le camp de Laurent Gbagbo. Idem pour les mouvements de fonds en direction d’Abidjan. Là encore, nous ne pouvons plus recevoir de l’argent en provenance des autres pays du monde. C’est comme si notre pays est coupé du monde entier. C’est incroyable», maugrée un responsable de banque sous le couvert de l’anonymat. Pour lui, c’est en principe, la banque centrale qui organise toutes ces opérations. Elle est l’intermédiaire par excellence entre les banques commerciales. Mais, il se trouve que ses locaux ont été pris en otage par le groupe d’Aké N’Gbo dont la signature n’est pas reconnue. Conséquence : tout le système bancaire semble prendre l’eau toutes parts eu égard au risque qu’une telle situation présente. «Le système de compensation de la Bceao est devenu complexe à cause du manque de confiance. Donc, les banques sont revenues à la compensation manuelle au lieu de la compensation électronique. Ce sont des arrangements que nous faisons entre nous. Nous capturons toutes valeurs (chèques) et nous effectuons les opérations. Après, nous transportions ces chèques physiquement vers la Bceao. Ce qui ne se faisait pas en temps normal», critique vivement un autre cadre du milieu. Avant d’ajouter que cela leur fait perdre du temps inutilement.
A l’en croire, si les banques fonctionnent actuellement c’est grâce aux dépôts des gros clients. Si la situation perdure, elles peuvent être contraintes de fermer pour manque de liquidité. Les retraits sont devenus difficiles. Certaines banques ont tendance à les plafonner. Au point qu’il est impossible de faire un retrait de plus de 300.000 F.cfa dans certains établissements financiers. Dans tous les cas, poursuit-il, cela dépendra de la capacité financière de chaque établissement. Il reste convaincu que le système bancaire ivoirien est tout simplement bloqué du fait de l’entêtement du président déchu et de ses proches. Pour ce cadre de banque, l’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire (Apbef) s’est également impliquée au niveau de la Banque centrale pour veiller à la bonne marche des opérations. Mais, cela ne suffit pas dans la mesure où la confiance entre les différents acteurs s’est beaucoup érodée. Aujourd’hui, certains dirigeants de banques estiment qu’ils sont véritablement tiraillés entre l’équipe de Guillaume Soro, le gouvernement «légal et légitime» et l’équipe d’Aké N’Gbo, gouvernement «illégal et illégitime» qui s’obstine à confisquer le pouvoir. Avec ce bicéphalisme au sommet de l’Etat entretenu de toutes pièces par le clan du candidat malheureux de la présidentielle du 28 novembre, le ministre de l’Economie et des finances Diby Koffi Charles a mis en garde les acteurs du secteur bancaire : «Le gouvernement tient à rappeler aux banques et aux établissements financiers que toutes les opérations, de quelque nature qu’elles soient, qu’ils seraient amenés à réaliser dans ce contexte, dans le cadre du fonctionnement illicite des agences de la Bceao, ne seront pas reconnues par l’institution et que cette collaboration les expose, par ailleurs, aux sanctions nationales, régionales et internationales pouvant aller jusqu’au retrait pur et simple de leur agrément». Quand de l’autre côté c’est M. Désiré Dalo qui essaie désespérément de mettre la pression sur l’Apbef. Justement, le patronat des banques a convoqué une réunion de crise hier avec tous les responsables.
Cissé Cheick Ely